Je ne sache pas qu'il y ait un sens à la vie. Le mieux qu'on puisse faire, c'est de passer avec nos semblables le temps qui nous est départi parmi les choses qu'on a touchées, les bonnes, de préférence. Mais c'est pure supposition de ma part. Aussitôt que rien ne me retient plus, je me hâte de regagner la lande, qui proclame sans phrase l'essence de notre condition : un inutile et bref intermède d'individuation entre deux éternités de néant. Je m'arrête juste avant, sur la frange disputée où l'épilobe et le sureau poussent dans des voitures un peu anciennes
C'est pour avoir disputé mon existence à la déraison universelle, deux fois dix sept années durant, et pour avoir perdu que je suis allé réclamer quelque rebut apparié à ma disgrâce à ceux d'entre les hommes que le genre humain confine à l'écart.
Cette semaine, Augustin Trapenard est allé à la rencontre de Pierre Bergounioux à l'occasion de la sortie en poche de son livre "Le Matin des origines" aux éditions Verdier. Ce merveilleux ouvrage célèbre l'ancrage profond dans ses racines, dans les terres du Quercy entre Lot et Corrèze, où l'auteur a grandi, dans la chaleur de la maison rose et au sein des paysages qui ont façonné son être. Ces souvenirs, imprégnés dans sa mémoire, représentent une part essentielle de son identité qui demeure là-bas. À travers ces pages, Pierre Bergounioux évoque avec justesse le lien puissant que la terre tisse avec nos souvenirs et nos émotions, révélant ainsi le pouvoir des lieux familiers pour donner du sens à notre passé et à nos moments les plus heureux.
Il était donc évident qu'Augustin Trapenard se déplace au coeur de cette histoire, sur les contreforts du plateau des Millevaches, dans sa maison de Corrèze pour un retour aux origines de la vie et de l'écriture.
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