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EAN : 9782262040987
456 pages
Perrin (17/04/2014)
4.12/5   17 notes
Résumé :
Il est peu d'Américains du XIXe siècle dont le nom, à l'instar de celui d'Abraham Lincoln, évoque une multitude d'images. Le général Robert E. Lee, stratège charismatique des confédérés et légende du Vieux Sud, est l'un d'eux. Figure à la barbe et à l'uniforme gris, le champion militaire de l'Amérique esclavagiste illustre à lui seul la guerre de Sécession (1861-1865), que l'on songe à la plupart de ses grandes batailles, telle Gettysburg, la plus emblématique, ou à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le cimetière national américain d'Arlington en Virginie, où reposent notamment les Kennedy, a été créé durant la guerre de Sécession sur la plantation de George Washington Custis, le fils adoptif de George Washington, dont la fille unique Mary Ann Randolph hérita à sa mort en 1857. Mary Ann avait épousé en 1831 le lieutenant Robert E. Lee futur général en chef des armées des États confédérés.

Robert Lee, descendant lui même d'un héros de l'indépendance américaine, était fasciné par la mémoire de George Washington. Officier du Génie, engagé dans le conflit contre le Mexique il conquiert Mexico en 1847, dirige West Point (le Saint Cyr américain) en 1852, puis est promu sur la frontière Texane.

Lors de la Guerre de Sécession, virginien il se retrouve dans les rangs sudistes et nommé à la tête de l'armée de son état. Ses victoires et les difficultés rencontrées par les confédérés aboutissent à sa nomination comme Général en chef des armées sudistes. Il affronte les troupes du Général US Grant, est vaincu à Gettysburg en juillet 1863, puis défait devant Richmond à l'automne 1864, et contraint à une honorable reddition le 9 avril 1865.

Nommé à la tête d'une Université, il décède en octobre 1870, après avoir prôné la réconciliation nationale et vu son adversaire Ulysses S Grant devenir président des Etats Unis en 1869 après l'assassinat d'Abraham Lincoln.

La propriété familiale, saisie durant la guerre, convertie en cimetière national, abrite un mémorial consacré à l'esclavagisme et à la mémoire du Général, réhabilité en 1975.

Vincent Bernard qui consacre sa vie à l'étude des USA au XIX a publié nombre d'ouvrages sur Grant, Lincoln et la Guerre de Sécession. Sa biographie de Robert Lee est unique en français et fort intéressante. Etayée par une cartographie solide, enrichie d'une collection de photographies et d'un arbre généalogique, c'est un travail incontournable pour qui s'intéresse à ce conflit, à l'esclavagisme, à la ségrégation et à l'actualité américaine.
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La biographie de Robert Lee par Bernard Vincent est la première (à ma connaissance) écrite en français sur le général sudiste.

J'avais donc des doutes (pour moi, seuls les historiens américains pouvaient écrire sur la Guerre de Sécession), mais cette biographie est très bonne. Elle évite l'hagiographie comme la condamnation pure et dure. La seule bibliographie montre que l'auteur connait très bien son sujet.

Les chapitres sur la famille et la carrière de Lee avant la Guerre de Sécession sont pour moi les meilleurs. Ils montrent combien il appartenait à une élite sudiste (et surtout virginienne) où, malgré la déchéance de son père, il sut s'imposer. le portrait des membres de sa famille, entièrement dévoués à la carrière du héros, quitte à sacrifier leurs vies personnelles, est passionnant. L'auteur insiste aussi sur le caractère exceptionnel du personnage; obéissant, honnête, sans ambition personnel, il fut un soldat exceptionnel, idolatré par ses pairs.

Pour la guerre elle même, l'auteur montre bien les hésitations de Lee avant de s'engager au Sud. Il insiste sur ses erreurs de militaire; ce fut d'abord un général impopulaire. Pour lui, il fut un très grand tacticien mais un assez mauvais stratège, ne s'apercevant pas de la dimension industriel de la guerre. Ses hésitations contribuèrent beaucoup à la défaite de Gettysbourg. Trop obéissant, l'absence de commandement central et l'importance de la dimension politique lui nuirent beaucoup. Lee fut seulement le général de l'armée de Virginie avant d'obtenir, en 1865, un moment où tout était perdu, le commandement de toutes les troupes sudistes.

Bernard Vincent ne néglige pas les aspects troubles. Lee était raciste et soutint l'esclavagisme, bien qu'il fut pragmatiquement hostile au système.

Les photos sont bien choisies; je regrette qu'il n'y en ait pas plus. Elles montrent que Robert Lee ne porta sa célèbre barbe qu'à partir de la Guerre de Sécession.
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Un traitre qui a dirigé West Point, un traitre propriétaire d'un terrain qui abritera la Maison Blanche,...
Un soldat fantasmé, mais qui n'aura fait que mener des combats défensifs et n'aura jamais eu les moyens de mener de combats sur le territoire "nordiste".
Un soldat fantasmé, qui aura eu les pires difficultés à maintenir une cohésion entre les petits "chefs" sudistes, trop fiers de leurs petites prérogatives pour accepter un commandement unifié.
Un combat philosophique, économique, perdu d'avance, parceque le sud n'a pas su se préparer à la guerre faute d'économie, faute d'unité politique, faute de soutien extérieur. le Sud, qui n'était pas d'ailleurs à 100 % derrière ce combat, tout comme le nord ne l'était pas plus. La problématique des états frontaliers, des nouveaux états comme le texas ou comme tous les territoires pas encore états. le combat était perdu d'avance, la seule chose que ce soldat a su faire s'est de retarder l'inéluctable. Un soldat extrèment BIGOT, un soldat dépassé par les méthodes nordistes
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Lee, hissé à bien des égards au rang de héros national américain malgré une certaine éclipse, fut et reste plus encore le champion du Sud. Mais de quel Sud ? « Le Sud a été humilié et battu par sa propre chair et son propre sang du Nord, et il est difficile de savoir ce qui est le plus admirable, le bon sens avec lequel le résultat fut accepté dans les soi-disant États confédérés, ou la sage magnanimité montrée par les vainqueurs. Nordistes et sudistes sont désormais une fois encore un peuple uni, avec devant lui un avenir auquel nulle autre nation ne peut aspirer », pouvait-on encore écrire au début du XXe siècle. Plus aujourd'hui. Car ce Sud vaincu et parfois magnifîé, celui dont Robert Edward Lee pouvait passer tour à tour pour le plus digne héritier dans la paix, le plus grand champion dans la guerre, et le plus haut phare dans la défaite et la réconciliation, était le seul Sud blanc. Comme le résume fort simplement la poétesse métisse du Mississippi Natasha Trethewey, et avec elle les autres « sudistes » afro-américains : « Mon Sud n'a pas perdu la guerre»
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« II fut César sans son ambition, Frédéric II sans sa tyrannie, Bonaparte sans son égoïsme, Washington sans sa récompense», selon un célèbre dithyrambe d'un sénateur de Géorgie. « L'homme le plus parfait que j'aie rencontré », dira le maréchal anglais Lord Wolseley ; « le plus grand parmi les grands capitaines issus des peuples de langue anglaise », renchérira Theodore Roosevelt ; « l'un des hommes les plus souverainement doués produits par notre nation », selon Eisenhower, « l'un des plus nobles Américams ayant jamais vécu », prête-t-on encore à Winston Churchill. Un homme adoré de ses enfants, dont aucune des quatre filles ne se mariera jamais, « personne ne pouvant lui être comparé », confiera l'une d'elles. Lorsqu'il est aimé, Lee est le plus aimé des hommes : « Tout et tout le monde - sa famille, ses amis, son cheval et son chien - aiment le colonel Lee », écrit avec une pointe d'humour une Virginienne à l'orée de la guerre de Secession.
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l’aristocrate républicain Lee poursuivra épisodiquement sa correspondance avec la famille Bonaparte, ne cachant pas une certaine sympathie pour le Second Empire non pour la nature du régime ni même la personnalité de l'empereur, mais pour la stabilité qu'il a selon lui assurée à la France. Son jugement incrédule devant le brutal effondrement français de l'été 1870 dans l'une des toutes dernières lettres de sa vie mérite d'être mentionné: «J'ai lu les comptes rendus comme ils nous sont parvenus et suis grandement surpris de la rapidité des événements. À moins que le peuple de France n'ait plus eu aucune confiance en son pays, je ne peux comprendre comment un million [sic] de ses soldats ont pu être battus si rapidement [..J. Je dois convenir [que Napoléon III] a administré la France avec sagesse, donnant à son peuple ordre et prospérité pendant vingt-cinq ans. »
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"Mon cher Boo, tu dois être le numéro 1. C'est un beau chiffre, dont on se souvient aisément. Simple et unique."

"Devoir est le mot le plus sublime de notre langue. Fais ton devoir en toute chose, comme le vieux puritain. Tu ne peux pas faire plus, et ne dois jamais souhaiter faire moins".

Robert E. Lee à son fils ainé, George Washington Custis Lee.
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Il est plus aisé de conformer nos souhaits à nos moyens que de conformer nos moyens à nos souhaits.

Lee, avril 1860.
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Vincent Bernard - Gettysburg, 1863
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