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3,9

sur 2725 notes
Ils sont jeunes, retraités, mère-solo avec ses enfants, représentant de commerce, médecin ou hockeyeur professionnel, ne se connaissent pas et vont prendre ce train de nuit.
Dès le début, nous savons que tous n'arriveront pas vivants au bout du voyage.
Alors, j'ai tenté de ne pas m'attacher aux personnages mais ça c'est impossible avec les romans intimistes de Philippe Besson.
Ils vont partager des cabines, se parler, se confier et s'épancher.
Il est questions de vies ordinaires, de violences conjugales, de solitude, d'enfermement dans un rôle, de difficulté à s'assumer et s'émanciper, de routine, d'amour filial, de convictions, de combats et de destins contrariés.
Ce très court roman aborde, survole un peu, de manière très intime, personnelle et un peu nostalgique tous ces thèmes.
La plume est toujours aussi précise et élégante.
Alors je me suis attachée et j'ai fermé ce roman le coeur serré.
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Pour quelques heures, à bord du train-couchettes Paris-Briançon, nous voici revenus à l'époque pas si lointaine où les voyages en train duraient des heures, les portables n'existaient pas et ces trajets représentaient une parenthèse dans nos vies, un lieu de rencontre où on se confiait à des inconnus avant de reprendre le rythme de nos existences, abandonné à la gare précédente. Bref toute une époque que Philippe Besson a réinventée pour notre siècle en y ajoutant une touche tragique, car ce train va malheureusement être accidenté. Et quelques passagers vont perdre la vie.

Ce sont tout d'abord des rencontres entre des personnages que rien n'aurait dû réunir et qui se retrouvent en pleine nuit lancés à toute allure vers une petite ville des Alpes, pour des raisons familiales, professionnelles ou touristiques. C'est la rencontre de Serge, représentant vieillissant et de Julia jeune mère célibataire meurtrie par son mariage. C'est celle d'un vieux couple, lui a un cancer, elle est une ancienne militante CGT, avec une bande de jeunes. C'est celle surtout d'Alexis, médecin homosexuel qui se rend à Briançon afin de vider le chalet de ses parents, parents qu'il a déçus. Et de Victor, jeune joueur de hockey, que sa mère a jeté dans les bras d'une jeune femme mais qui reste sur le bord du chemin, indécis. Et pour cause…

Brèves rencontres, parfois intenses, jusqu'au drame, un jeune camionneur Italien, fatigué, désireux de revoir sa femme et sa fille, une minute d'inattention et il se retrouve piégé sur le passage à niveau. Un fait divers comme on en lit régulièrement et qui là prend du relief car après la catastrophe plus rien ne sera comme avant. Pour tous ceux qui étaient là. Et ceux qui n'y sont plus.
On se laisse séduire par tous ces anonymes qui nous ressemblent un peu…mais restent malgré tout un peu caricaturaux. Quelques instants poignants, puis tout s'efface sauf une pierre tombale dans la neige et le sentiment de l'avoir échappé belle…car finalement le drame n'est jamais très loin de nos existences à l'apparence parfois si tranquille.
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Nous allons tous vers notre destin. Personnellement, j'ai du mal à me satisfaire du hasard. Nous sommes tous, les êtres vivants, les humains comme les autres, emportés et ballottés dans la grande roue de l'existence. On croit maîtriser mais on ne contrôle rien. Et puis, parfois plus tôt que prevu, la mort vient prélever sa dîme. C'est ainsi. Pour les passagers du Paris-Briançon comme pour les autres. Accepter les forces qui nous dépassent. Voilà l'enjeu. Il n'y a rien d'autre que le sens que nous y mettons.Merci Philippe Besson pour cette piqûre de rappel.
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Encore une critique sur ce roman, me direz-vous, il y en a déjà plus de 1000
Le train Intercités N° 5789, train de nuit, corail, comme on préfère, est sur le point de démarrer en direction de Briançon. Il embarque à son bord des personnages d'horizons et de motivations divers. On rencontre ainsi, Alexis, médecin qui retourne dans sa ville natale pour vider la maison de sa mère décédée il y a peu de temps. Dans le même compartiment que lui, Victor, hockeyeur sur glace qui est allé consulter un spécialiste dans une clinique du sport à Paris, pour des problèmes de ménisques et qui a raté son TGV, la consultation s'étant trop prolongée.

On fait également la connaissance d'un couple de séniors, Catherine et Jean-Louis qui est atteint d'un cancer. Ils ont décidé de prendre une semaine de « congé », et à côté d'eux une bande de jeunes : Manon, Dylan, Leïla, Hugo et Enzoqui s'offrent une parenthèse. Dans un autre compartiment, Julia, une jeune femme en instance de divorce, qui fuit un époux violent avec ses deux enfants, Chloé et Gabriel, pour aller rejoindre ses parents.

On découvre aussi Serge, voyageur de commerce, au bagout et à la lourdeur extraordinaire, qui ne pense qu'à séduire les femmes, pour des aventures sans lendemains tout en étant marié.

"Ce qui est certain, c'est que Serge est un tchatcheur, comme on dit. D'autres préfèrent l'expression « beau parleur » (Les admiratifs) ou « baratineur » (les à qui on ne la fait pas). Pourtant, il partait avec un sacré handicap : enfant, il butait sur les mots mais son père avait dit : pas de ça chez nous et lui avait payé pendant des années des séances chez l'orthophoniste…"

Tout ce petit monde embarque pour un voyage, une aventure dont nous prévient l'auteur, deux seront morts l'arrivée, profitant de quelques lignes pour nous présenter très brièvement un autre personnage, Giovanni, dont il ne nous révèlera rien sinon qu'il va jouer un rôle dans le drame annoncé.

Si chacun reste sur la réserve au début, c'est la fièvre de Gabriel le fils de Julia qui va amorcer les rencontres : Alexis entend qu'il est malade, l'examine, pose son diagnostic, tandis que Serge dans le couloir entend et s'approche de la mère et Victor commence à parler avec Alexis : effet domino, on n'a rien à se dire et tout à coup on se met à parler…

Bref, un huis-clos savoureux, où des personnes qui n'ont rien de commun entre elles vont se découvrir et livrer des choses importantes sur leurs vies : les blessures, les regrets, ce que l'on n'a pas fait, le temps qui est passé trop vite, ou la vie qui s'ouvre comme une page blanche à remplir pour d'autres, des choix à faire l'état de la planète ou le combat pour une société plus juste ou simplement la solitude…

J'ai bien aimé ce roman qui nous décrit en fait la société actuelle, et comment on peut se remettre en question, le temps d'une nuit au cours d'un voyage, au gré d'une rencontre qui fait prendre conscience que la vie n'est pas conforme aux rêves que l'on pouvait avoir… Mais aussi à quoi tient un destin : un TGV qu'on a raté par exemple et lorsque toutes les « planètes s'alignent », des personnes qui ne se connaissaient pas n'avaient rien de commun, entre elles ou qui n'auraient jamais dû se croiser vont être percutées avec violence …

Ce sont des thèmes qui me plaisent, j'ai aimé tous les personnages, y compris Serge et sa lourdeur de gros nounours malmené, mal aimé, qui doit son prénom à des parents qui vouaient un culte à Serge Gainsbourg qu'il se rassure (ils ne sont pas les seuls), Philippe Besson parvient comme toujours à si bien creuser la personnalité de ses héros, qu'on retrouve en chacun d'eux une petite partie de nous à laquelle s'identifier nous les rendant ainsi tous très proches.

Une mention particulière à Enzo mélenchoniste convaincu, souvent moqué par ses amis qui m'a plu par son côté engagé… qui nous rappelle qu'à vingt ans on a encore envie de changer le monde et de lutter contre l'injustice.

" Enfin, Enzo est le seul de la bande qui soit politisé. Il ne jure que par Jean-Luc Mélenchon et attend la révolution qui fera rendre gorge aux puissants, aux riches…"

J'ai lu beaucoup de romans de Philippe Besson, le dernier étant « Arrête avec tes mensonges » que j'ai bien aimés, mais curieusement les derniers ne m'ont pas donné l'envie de les découvrir, celui-ci par contre me tentait alors qu'importe mes réticences je me suis lancée dans la version audio proposée par NetGalley, mais ce support ne me convient pas alors j'ai emprunté le livre à la bibliothèque et j'ai fait une lecture à deux voix, lire un ou deux chapitres, puis les écouter, ce qui fut une belle expérience… sinon, je ne me souviens plus des noms, et je n'arrive pas à sélectionner des extraits…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Audio qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Le train est sans doute mon moyen de transport préféré. Il conduit à profiter du temps passé contrairement à la voiture, il n'est pas culpabilisant pour son empreinte carbone en opposition à l'avion, il ne me donne pas le mal de mer comme le bateau et il permet de voyager en allant plus loin que le vélo.

J'aime les trains littéraires dans leurs diversités, du crime de l'Orient-Express d'Agatha Christie, Au prochain arrêt d'Hiro Arikawa, en passant par le transperceneige de Jean-Marc Rochette, Jacques Lob et Benjamin Legrand.

J'aime également les trains réels, et notamment les trains de nuit, qui semblent hors du temps. Je me remémore ma plus belle expérience, sur la ligne Saint-Pétersbourg/Moscou, à une époque où un voyage en Russie était possible, mes très beaux souvenirs en Thaïlande, dans un train qui permet de relier Bangkok au parc national de Khao Sok, et également un trajet sur la ligne Marseille/Bordeaux, supprimée depuis, mais qui pourrait apparemment, tel le phénix, renaître de ses cendres.

Alors forcément, cela m'a donné envie de prendre le train Paris-Briançon, aux côtés de Philippe Besson, sur une des quatre dernières lignes de France où les trains roulent encore de nuit.

Nous montons avec les autres voyageurs et nous commençons à discuter. Parfois, il est plus facile d'avoir des conversations intimes dans une semi-obscurité, en l'absence de toute contrainte de temps. Quel meilleur endroit pour refaire le monde, que lors de cette soirée qui nécessairement s'éternise, car le train ne doit arriver à destination qu'au petit matin !

Cependant, dès la deuxième page du prologue, nous apprenons que « Pour le moment, les passagers montent à bord, joyeux, épuisés, préoccupés ou rien de tout cela. Parmi eux, certains seront morts au lever du jour ». En arrière-plan, en suivant les différents échanges entre les voyageurs, nous ne pouvons donc que retenir notre souffle pour savoir ce qui va se passer.

Ces deux rythmes, entre le temps des confidences et l'urgence créée par cette révélation ignorée des passagers, se mélangent pour donner un roman assez court, deux cents pages, qu'on ne lâche pas une fois ouvert ! Un moment suspendu qui me fera peut-être néanmoins appréhender le train un peu différemment lors de mes prochains trajets…


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Une mère et ses deux enfants, un médecin, un jeune sportif, 5 amis de fac, un voyageur de commerce, un couple de sexagénaires…Alors que les vacances débutent, ils sont venus, ils sont tous là dans ce train corail à destination de Briançon…ils ont 11 heures à passer ensemble et la nuit va être prétexte à rencontres et confidences, discussions et confrontations.
Un court roman (le temps d'un Paris Bordeaux 😉), pour narrer des vies qui s'entrecroisent, des destins qui basculent.
Et la plume, toujours au plus près des émotions, de Philippe Besson
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une déception cette lecture ! moi qui m'attendais à une nuit mystérieuse à bord d'un train de nuit où la mort allait frapper ! à un thriller où un ou plusieurs passagers allaient être assassinés dans leur wagon lit ,en plein sommeil, style le crime de l'Orient Express
eh bien, j'avais tout faux ! j'ai été déçue par l ' issue de ce roman , pas d'histoire à la Agatha Christie , rien de mystérieux,pas de crime à élucider, on pourrait dire" tout ça pour ça ! "
l 'auteur nous dresse une galerie de portraits peu fouillés et stéréotypés . Il nous inflige ses commentaires bavards et réflexions parfois insipides .
ce roman ,à mon avis ,a été victime d 'un trop grand battage médiatique à sa sortie ou il a été encensé et surestimé .
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Quelle idée saugrenue d'avoir voulu monter à bord de ce train de nuit. J'y ai croisé des personnages tous plus stéréotypés les uns que les autres, répondant probablement au nouveau cahier des charges. Parce que faire se croiser un cancéreux, une femme battue, une syndicaliste, un écolo, un médecin homosexuel, un sportif fiancé qui refuse le mariage, un VRP dragueur et des jeunes accros à la fumette qui sympathisent durant ce huis clos et se font des confidences en se croyant chez un psy me semble complètement surréaliste. Entre deux conversations, l'auteur se fait le champion des lieux communs hautement philosophiques, du genre La vie est courte. Heureusement pour nous que ce livre l'est également.

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Bienvenue à bord de l'Intercités n° 5789 à destination de Briançon.
Plus que l'annonce d'accueil de la SNCF, c'est Philippe Besson qui donne le départ de ce train de nuit :
« Pour le moment, les passagers montent à bord, joyeux, épuisés, préoccupés ou rien de tout cela. Parmi eux certains seront morts au lever du jour. »
Et me voilà installée dans ce train de nuit « Paris-Briançon ».
Après avoir pris place à bord, déposé mon bagage dans ma cabine, j'ai fait connaissance de mes compagnons de voyages.
Alexis, 40 ans, médecin généraliste.
Victor Mayer, 28 ans défenseur dans son équipe de hockey sur glace.
Julie Prévost, 34 ans, assistante dans une société de production pour la télé.
Jean-Louis et Catherine Berthier jeunes retraités.
Serge Dufour, 46 ans, VRP.
Manon, Leïla, Hugo, Dylan et Enzo étudiants en psycho à Nanterre.
Ils sont différents, Philippe Besson me les a présentés avec bienveillance en mettant en avant les qualités de chacun, mais aussi leurs faiblesses, ce qui les rend uniques en somme. J'ai embarqué totalement auprès d'eux, leur langage, leur corps, leurs questionnements, leurs aventures, leur inconstance, leur bravoure.
Peu à peu ils ont fait connaissance, se sont confiés, se sont découverts sans filtre, sans rien cacher. Il est si facile de se dévoiler à des inconnus que l'on est sûr de ne jamais revoir. Et puis, le train, le huis-clos favorisent les confidences :
« Et vous savez ce que j'aime encore plus ? C'est les trains de nuit. Parce que, dans les trains de nuit on dit des trucs qu'on ne dirait pas autrement. »

Ce roman choral, le premier de l'auteur, est passionnant.
J'ai aimé chaque minute de ce voyage.
Philippe Besson réussi à nous faire traverser des vies en quelques dizaines de pages, c'est fluide, émouvant, parfois sombre et si souvent lumineux. On a envie de prendre ses personnages dans nos bras pour leur permettre d'avancer autrement, tant on a l'impression de les connaître, tant on aimerait pouvoir les aider à vivre heureux.
Et toujours l'élégance unique de la plume qui a fait de moi une inconditionnelle de l'auteur !


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Train de nuit

Premier gros coup de coeur de l'année 2022, lu presque d'une traite.
Paris, 20h50, gare d'Austerlitz : en ce vendredi soir des vacances de printemps, des passagers se pressent pour monter à bord de l'Inter-cité 5789, qui s'ébranlera deux minutes plus tard, terminus Briançon, à 8h22. C'est un train de nuit, une partie des voyageurs ont réservé des couchettes et, alors que chacun s'installe, nous faisons connaissance avec certains d'entre eux. Des personnes « ordinaires », qui voyagent pour leur travail, des loisirs, ou des motifs personnels. Toutes et tous ont une histoire, leur histoire, et dans ces instants un peu suspendus, ils vont lier connaissance, échanger des confidences, se livrer, partager des moments privilégiés. On s'attache aux personnages qui prennent vie sous la plume de l'auteur. Mais dès les premières lignes du roman, on sait que « parmi eux, certains seront morts au lever du jour ». L'inéluctabilité de ce drame crée un suspens renforcé par la nuit où l'imagination s'envole.
Mais plus que roman à suspens, ce sont les rencontres que je retiendrais de cette lecture, ces personnages qui se sont croisés par hasard à bord d'un train où certains n'auraient pas dû se trouver, qui ont transgressé les barrières des âges et des classes sociales, le temps d'un voyage.
Un excellent roman, court, riche et poignant, que je recommande vivement.
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