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Non, il ne saurait être trop question de la Shoah et de la barbarie nazie.
Ou ce serait se blaser de l'horreur.
Ce serait réduire à une masse informe, à une statistique, des individus, des familles, des histoires.

Non, on ne sait pas tout. Et même, on ne sait rien.

"Il y a, dans l'histoire des camps, "quelque chose", présent chez les survivants, qui ne peut être ni défini ni décrit en termes humains. La mort vécue ne peut pas se raconter, pas plus qu'on ne peut regarder le soleil en face ou rester indéfiniment sous l'eau. Auschwitz ne peut pas être "mis en mots", ni en images, ni en sons. (...)
Alain Resnais, dans Nuit et Brouillard, ne dévoilait que les conséquences physiques de l'extermination, jamais le quotidien qui a conduit à "Ça". Idem pour ce correspondant de guerre auprès des Alliés, réalisateur d'un étonnant document sur la libération de Bergen-Belsen, entièrement tourné dans un plan-séquence bouleversant.
La caméra voit, elle ne ressent pas. Elle ne peut pas montrer le gouffre qui s'ouvre en chaque individu lorsque, lucide, il commence à vivre son propre deuil. Ce n'est pas la peur de la mort qui est en cause, mais la "chose" indescriptible, l'instant indicible où s'effondrent toutes les structures morales, religieuses ou autres que chacun a construites durant son existence. C'est l'écroulement de son vécu qu'il est impossible de traduire, ce moment où chaque déporté plonge dans... QUOI ? (...)
A Auschwitz, chaque individu perdait brutalement tout le vernis "civilisateur" accumulé sur lui depuis des millénaires et résumait, à lui seul, toute l'histoire de l'espèce depuis l'apparition du premier homme sur la terre. Au camp, chaque petit bonhomme se présentait nu sous un microscope géant, dévoilant, grossies un million de fois, la bassesse et la grandeur contenues dans l'être humain."

Joseph Bialot tente donc l'exercice périlleux du témoignage de l'indescriptible, d'une expérience qu'on ne pourra pas même approcher.
Mais nous devons quand même essayer, comme ces survivants essaient de nous transmettre.
Car nous le leur devons, nous le devons à L Histoire, à l'Humanité.
Nous devons toujours nous rappeler, nous interroger et nous méfier de ce que l'être humain est capable de faire.
Nous souvenir que l'impensable a été et est encore possible.
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Arrêté à Grenoble en août 1943 par la Gestapo, Joseph Bialot est rapidement déporté à Auschwitz dont il sortira meurtri à jamais en janvier 1945. Ce sont ces longs mois de souffrance permanente qu'il raconte dans ce récit autobiographique bouleversant où l'on voit chaque prisonnier perdant brutalement "tout le vernis « civilisateur » accumulé sur lui depuis les millénaires" devenir un cadavre en sursis.
Auteur d'excellents romans noirs (plusieurs prix sont venus récompenser cette belle carrière) Joseph Bialot dont on fête cette année le centenaire de la naissance (1923 – 2012) voulait, par ce témoignage, exorciser toute cette sauvagerie endurée et livrer cette "invraisemblable vérité" sur la réalité des camps de concentration nazie, cet enfer où, chaque nuit, sans exception, il retournait. Un livre vraiment très émouvant.

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Joseph Bialot a été prisonnier à Auschwitz d'août 1944 à janvier 1945 et nous livre ici un sobre récit de cette expérience extrême dont il n'est pas ressorti indemne.
Arrêté et torturé par la Gestapo, il est déporté car résistant et juif. A son arrivée, il échappe à la chambre à gaz et est confronté à une nouvelle réalité qui veut que rien de ce qui régissait sa vie d'avant n'existe plus, que l'homme qu'il était n'existe plus. Les quelques mois qu'il va passer à Auschwitz seront un long combat pour garder une part de son identité dans un univers totalitaire qui a pour objet de lui dénier toute humanité. Sans aucun pathos, il restitue avec précision le cheminement psychologique qu'il a enduré pour survivre et mettre entre parenthèses l'essence même de son être. Il raconte le quotidien impensable du camp, les brimades, la violence arbitraire des kapos et des gardes, le travail harassant, les trafics de toutes sortes, le désespoir mais aussi la solidarité, les éclairs de lumière quand un geste, un mot apporte un peu de réconfort, les scènes cocasses, les moments d'espoir.
Il explique devoir sa survie au fait qu'il parlait polonais (il était né en Pologne avant que ses parents n'émigrent vers la France), qu'il a fait alliance avec d'autres déportés dont il dit les forces, les flamboyances, le courage mais aussi les faiblesses, et que la chance a été au rendez-vous à des moments clés. La plupart de ses codétenus finirent tôt ou tard, par ne plus pouvoir subir et se laissèrent glisser vers la mort.
Rentré en France, il retrouve ses parents et sa soeur et devra apprendre à revivre avec le fardeau des souvenirs qui ne lui laisseront pas de répit. En fait, on ne revenait jamais vraiment des camps tant il était impossible de les laisser totalement derrière soi. Ainsi le livre est conçu comme une suite de retours en arrière pendant la traversée du voyage que Joseph Bialot fit d'Odessa à Marseille après sa libération et durant laquelle sa pensée était ramenée vers le camp par de petits gestes du quotidien qui semblent anodins mais qui avaient une toute autre dimension dans l'univers concentrationnaire : un repas, le soleil sur le pont, une douche...
S'il n'a pas la puissance du livre-culte de Primo Levi « Si, c'est un homme », ce livre n'est pas un récit de plus sur ce que fut l'expérience des camps de concentration. Car au delà d'être un témoignage très impressionnant et particulièrement bien écrit, Joseph Bialot est un écrivain talentueux qui fait ici oeuvre de littérature.
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Hasard des lectures, je prends ce livre juste après avoir lu celui de Marie Chaix sur son père collabo ! Même époque mais changement d'ambiance. Là où certains profitaient au maximum de la situation politique, c'est la déportation pour des millions d'autres.

Il est toujours difficile de faire un compte-rendu des livres sur les camps de concentration. Quand on a lu Primo Levi, on "sait". Ce que Bialot nous décrit, on le "reconnaît". Et pourtant c'est unique parce que c'est son histoire, son arrestation, son arrivée à Auschwitz, son expérience de l'entraide, de la traitrise, de la souffrance, de la mort, de l'inhumain surtout, puis la libération des camps et le retour en France.

Joseph Bialot est surtout connu comme auteur de romans policiers (une vingtaine). Il a attendu plus de cinquante ans avant de pouvoir témoigner sur cette période et son livre se termine sur un hommage à tous ceux qui n'ont pas réussi à "re-vivre" au retour des camps et se sont donnés cette mort qu'ils avaient évitée au Lager. Parmi les plus connus, Primo Levi, Bruno Bettelheim, la mère de Art Spiegelman, mais aussi tous les autres.
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Je suis tout à fait d'accord avec le ton de Michel Ayala, qui est le seul sur Babelio à avoir chroniqué ce livre. J'apporterai juste une réserve, c'est que je ne pense pas qu'il faille du courage pour le lire. C'est le seul témoignage d'un déporté que j'ai fini de lire en étant...comment dire?...vraiment emportée par l'appétit de vivre. Primo Levi, c'est magnifique. Semprun, c'est magnifique. Bialot, c'est magnifique aussi mais c'est différent parce que lui parle du moment où les sauveurs arrivent et où les survivants vont être libérés. Alors cette libération, elle prend des mois, et des mois pendant lesquels on peut toujours mourir. Quels choix faire pour survivre, encore et toujours? Rester dans le camp ou partir? Partir, d'accord, mais vers l'est ou vers l'ouest? Une fois parti, comment faire reconnaître son identité? Comment faire valoir ses droits? Comment trouver un bateau? J'étais soufflée. Je n'avais jamais lu de livre qui raconte ces détails. C'est d'autant plus fascinant à lire que Bialot fait aussi preuve d'humour, d'ironie, d'envie de vivre! Il ne faut pas oublier que tout comme Semprun, il était jeune à l'époque, et il avait aussi tout simplement envie de s'amuser. Pas seulement parce que c'était un survivant, mais parce que c'était de son âge. Bref, même si c'est un livre plein d'horreurs, il se lit très vite, et j'avais la gorge serrée et les yeux mouillés quand enfin le jeune homme rentre chez lui...
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Août 1943, Joseph est arrêté par la gestapo et déporté à Auschwitz. Il n'en ressortira qu'en janvier 1945. Libre mais meurtri à jamais.
La libération, celle à laquelle on ne croit plus, arrive un jour. Mais elle dure des semaines, des mois, pendant lesquels on craint pour sa vie encore et encore, on fuit, on va de droite et de gauche dans l'espoir de pouvoir bientôt rentrer chez soi, si toutefois un "chez soi" existe encore.

Tout est souvenir : l'arrestation, l'arrivée au camp, le labeur, la camaraderie, l'importance des chaussures, la tendresse qui fait tenir, la cigarette tant désirée.
A travers cette mémoire si vive, il ressuscite les morts, fait reparaître les disparus et rend hommage à ses compagnons.
Ce récit est beau, humain, poétique et sans aucun pathos pour décrire toute l'horreur que cette période représente. le style de l'auteur est magnifique, il utilise l'humour et de belles métaphores pour décrire l'innommable.

Ce fut une lecture troublante et émouvante et je vous conseille vivement de découvrir ce bel hommage rendu à tous ces êtres détruits à jamais.

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En préambule au récit, Joseph Bialot exprime, comme le font dans leurs témoignages tous les survivants de l'holocauste, l'impossibilité de partager cette expérience de "mort vécue" que représente le camp de concentration. Il a tenté de l'évoquer à travers des romans, avant d'en conclure, des décennies après sa déportation, que dire réclame du premier degré, "au niveau du coup de poing dans la gueule", et qu'il s'agit d'ailleurs de montrer, plutôt que de dire, sans chercher d'explication.
Engagé dans la résistance, il est arrêté en août 1944 par la gestapo, torturé puis déporté. Il a vingt et un an, "l'âge où le rêve devrait dominer". Sa jeunesse le dote d'une audace qui l'incite à prendre des risques sans doute inconscients, mais qui l'aidera aussi à s'adapter et à survivre. En janvier 1945, alors que les nazis, fuyant l'Armée Rouge, embarquent avec eux les détenus d'Auschwitz encore valides, leur imposant ce que l'on désignera de manière aussi funeste que significatif les Marches de la mort, Joseph Bialot fait partie de ceux qui, malades et alités à l'infirmerie, restent au camp. Il finit par gagner, avec deux de ses camarades, Varsovie, puis Odessa, d'où il embarque sur un paquebot en mai 1945, pour rentrer chez lui.

Son témoignage alterne entre la description du quotidien du camp et ses souvenirs du séjour à Varsovie ou de son retour en France.

Il évoque Auschwitz dans toute son absurdité brutale et inimaginable, l'humiliation et le reniement de l'humanité que formalise dès l'arrivée cette tonte qui fait qu'on ne se reconnait plus dans le regard de l'autre. On y fait aussi l'expérience de la peur au sens le plus réel, le plus strict du terme du terme. On y perçoit les relations entre les hommes sous un angle insoupçonné, celui de l'absence de loi, si ce n'est celle de la matraque. Auschwitz, c'est le délire et le chaos total, "la connerie humaine élevée en mode de vie", un "pays du non-droit, du sans dieu, du sans âme, du sans pitié", qui efface tout ce que vous étiez avant et vous remodèle ("c'est à Auschwitz que j'ai été élevé"). On y meurt, enfin, à multiples reprises, perdant sa réalité par bribes, "comme une planche qu'on rabote, copeau après copeau, copain près copain". La mort définitive, quant à elle, survient de manière arbitraire et devient banale : "un homme qui tombe, ça fait "flac" quand ça heurte le sol, seulement "flac". Une gifle sans écho".

C'est le règne de la survie, de la débrouille. On se prostitue pour un bout de pain, on risque sa vie pour une paire de chaussures… Il s'agit de tenir, physiquement mais aussi psychologiquement, en se forçant à se souvenir de soi et des autres, malgré l'incontestable domination de la faim, qui fait oublier tout le reste, y compris ce que vous êtes ou ceux que vous aimez.

Joseph Bialot nous immerge dans l'inhumaine et cauchemardesque laideur du camp, royaume de la merde, des maladies, des cris et des plaintes incessantes, mais il en extirpe aussi certains moments de grâce restés dans sa mémoire : l'improbable beauté lumineuse d'une femme, l'acharnement des communistes à rester combatifs et à garder leur esprit collectif -les seuls selon l'auteur, qui suppose qu'ils le doivent à leur formation idéologique et à leur discipline, les manifestations soudaines de solidarité pour aider un camarade…

C'est néanmoins un désespoir profond quant à l'humanité qu'a laissé à Joseph Bialot l'expérience de sa déportation, qui s'est juré en quittant le camp de ne plus jamais militer, et de laisser les idéalistes sauver le monde. La marque laissée par Auschwitz ne s'effacera jamais, un infime stimulus -une odeur, un visage, une couleur- et il y repart, tout comme ses nuits, trente ans après, continuent d'être hantées de cauchemars.

Alors oui, "C'est en hiver que les jours rallongent" est bien, la plupart du temps, "au niveau du coup de poing dans la gueule", porté par un style efficace, voire sec et en même temps il nous surprend par ses pointes de poésie et d'humour. Un humour certes macabre, sombrement ironique, recourant à des images déroutantes -comme lorsqu'il décrit par exemple les détails d'un tabassage en le rapprochant des gestes d'un chef-d 'orchestre dirigeant un concert- mais qui par sa simple présence distingue ce récit des autres témoignages que j'ai lus sur les camps de concentration en lui conférant une tonalité singulière, et traduit sans doute chez l'auteur l'inconsciente nécessité, malgré tout, de prendre une certaine distance.

Quant à la poésie, en voici un extrait qui, en plus de conclure mon billet, l'illustrera bien plus efficacement que mes mots :

" … lorsque le ciel pleure d'humiliation d'avoir à coiffer un pareil pays, lorsque la terre en dégueule de honte sa boue liquide, lorsque les pierres et les arbres en frémissent de rage et d'impuissance. Les seuls encore capables de gémir".

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Les mots manquent pour parler de ce livre . Témoignage de ce que peut être la barbarie humaine et pourtant l'espoir est toujours présent au fil des pages . Un livre émouvant , bouleversant pour ceux qui ignoreraient ce que fut l'empire concentrationnaire nazi . Joseph Bialot sans grandiloquence ou misérabilisme nous parle de l'horreur absolue . A lire par chaque nouvelle génération pour ne pas oublier ...
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C'est en hiver que les jours rallongent est un BEAU livre sur Auschwitz. A priori c'est un mot qui ne peut pas s'appliquer à ces symboles de l'horreur que sont les camps de concentration, mais c'est justement le talent de l'auteur. Il réussit à raconter les abominations du quotidien des camps d'une manière assez détachée, sans s'apitoyer sur son sort, et même avec de l'humour. C'est absolument remarquable, et c'est ce qui fait que ce livre n'est pas un livre de plus sur les camps mais bien un ouvrage à part qu'il faut lire. Il écrit par exemple que les nazis fêtant Noël, ce sont les bourreaux célébrant la naissance d'un Juif alors qu'ils massacrent ses descendants tous les jours. Contradiction des nazis, ces "rejetons d'un pays dégénéré qui fut un modèle de culture".

Même les séquences les plus difficiles sont racontées de cette manière : lorsqu'il est tabassé par un kapo, il dit "le tout accompagné d'un répertoire dans lequel il est question de mon cul, de ma mère, de la façon dont j'ai été conçu et d'autres formidables injures". Mettre de l'auto-dérision dans un épisode aussi dramatique démontre une force de caractère hors du commun.

Le récit commence à bord du bateau qui le ramène d'Odessa en France, après la fin de la guerre. Ensuite on alterne les retours au camp, les séquences d'avant son arrestation, et le long parcours (plus de 6 mois) entre la libération d'Auschwitz et son retour en France. Car de nombreux prisonniers ont perdu la vie après leur sortie du camp, certains d'avoir trop mangé car leur estomac ne supportait plus rien, d'autres parce qu'ils étaient trop faibles tout simplement. Ils étaient physiquement libres, mais leur esprit ne l'était pas, ne pouvait pas l'être après ce qu'ils avaient vécu. Et puis il y avait les malheureux prisonniers russes, envoyés au goulag après leur retour au pays car d'après Staline "si ces hommes avaient survécu au traitement infligé par les nazis, c'est qu'ils avaient collaboré".

L'auteur raconte que les intellectuels survivaient moins bien car "se poser des questions sans réponses, s'apitoyer sur son sort vous ouvrait une trappe sous les pieds dont on ne sortait que mort". On ne réfléchit pas, on survit comme on peut, lui-même ne se voit "qu'en transit entre ma vie passée et ma mort". C'est après qu'on se rappelle et qu'on réfléchit ("la mémoire sans réflexion ne sert à rien. Avoir fait partie du cheptel à abattre dans un abattoir industriel pour humains oblige après coup à s'interroger sur bourreaux et victimes").
Joseph Bialot parle des nombreux survivants qui se sont suicidés après leur libération car ils ne pouvaient partager ce qu'ils avaient vécu. Comment raconter l'indicible à des gens qui célébraient la fin de la guerre ? Certains essaient d'oublier, mais "L'inconscient n'efface jamais rien. Il l'enterre. Mais les cadavres invisibles existent toujours. Et alors, bonne nuit les cauchemars". Personne n'est libéré d'Auschwitz, les survivants sont hantés à jamais.

Après la guerre, la mère de Joseph lui souhaitera son anniversaire deux fois par un : en août, le jour de sa naissance, et le 27 janvier, date de la libération d'Auschwitz, qu'elle voit comme la deuxième naissance de son fils.
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😱 Un uppercut

Comme ds une discussion avec un ami, un sujet en amène un autre, on rebondit, un souvenir en appelle un autre, une idée nous traverse l'esprit etc ... Joseph nous promène ainsi dans ses souvenirs, mais aussi dans ses "oublis". On oscille entre l'avant, la guerre et l'après avec cette tentative de retour à une vie "normale" au milieu de gens qui, eux, n'ont pas connu Auschwitz.

A noter l'utilisation de l'humour (très) noir comme moyen de faire passer des messages et ... de re-vivre après avoir sur-vécu.

Je ne sais pas comment vous parler de ce livre car mes mots seront tellement insignifiants comparés aux siens.
Mes émotions ressenties tellement insipides à côté des siennes (et pourtant).
J'ai essayé de trouver qques extraits "représentatifs" ... mais quel exercice difficile!
Tout le livre, ttes ces pensées, ttes ces constations, ttes ces vies méritent d'être lues, retenues, mémorisées, réfléchies, assimilées, digérées.
Alors voici qques phrases mais ...

"Il y a, ds l'histoire des camps, qque chose présent chez les survivants, qui ne peut être ni défini ni décrit en termes humains. La mort vécue ne peut pas se raconter[...]. Auschwitz ne peut pas être mis en mots, ni en images, ni en sons"

"Il est vrai que les voyages forment la jeunesse. Je suis formé pour l'éternité et j'ai perdu ma jeunesse"

"Être libéré ne signifie pas être libre. Je réalisais mal que j'avais un fil à la patte, lien qui s'allongerait au fur et à mesure de ma marche vers la normalité. Mais il était là, invisible, impalpable, me ramenant sans cesse à des flashes incontrôlables"

"Un rescapé n'est qu'une apparence, une illusion à face humaine, qui continue à 🍆, à manger, à travailler, à penser. Comme une dent dévitalisée. Elle est morte et continue sa fonction, mordre, dévorer, mais à l'intérieur c'est creux, vide"

"[..]je crois avoir compris pourquoi tant de rescapés se sont suicidés des années plus tard. Leur mort a été différée. Ils se
sont heurtés à l'impossibilité de communiquer leur expérience aux autres.[...]. La mort de ces déportés ressemble étrangement à celle qu'ils ont évité au Lager"

Par respect, égard, humilité, hommage, considération [...] pas de conclusion.

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