C'est un roman très fidèle au style de François Blais, qui met en scène un couple fusionnel de losers pathétiques – comme d'habitude – et qui prend pour thème les personnages fictifs au sens large, allant de Dieu aux avatars de jeux vidéos, en passant par les fantômes qui hantent supposément le chalet où vit le couple ainsi que par l'ami imaginaire de l'auteur lui-même!
Ce n'est peut-être pas mon préféré de cet auteur, mais ça demeure très divertissant – comme d'habitude. J'ai trouvé la fin astucieuse, même si je l'ai un peu vue venir. Une fin en queue de poisson... comme d'habitude!
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Du début à la fin on reconnaît bien le genre de l,auteur. C'est drôle, ce sont encore le même genre de personnages (des Loosers) auxquels on s'attache, mais malheureusement la fin gâche tout. Une fin bizarre , que je ne suis pas certaine d'avoir comprise. Selon moi, ce n'est pas son meilleur.
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Mitia et moi, on est des gens polis, on sait vivre. Je dis pas ça pour nous vanter, au contraire: la politesse quand tu y penses c'est dégueulasse, c'est trash, c'est une des pires formes de violence qui existent. La politesse c'est : mens-moi s'il te plaît, ne m'impose pas tes petits états d'âmes; c'est : crève par en dedans si tu veux mais de grâce accroche-toi un smile dans la face; c'est : garde tes distances, tu m'intéresse pas. Tout ça. Dans la vie, moins tu t'intéresses aux gens, plus les autres te puent au nez, plus tu as tendance à être poli. Les Japonais ont compris ça, eux qui ne peuvent pas mettre un pied devant l'autre sans faire une courbette, tout leur mépris du monde sublimé dans leurs cérémoniaux compliqués.
De toute façon on parle pour rien dire : ça n'existe pas un écrivain célèbre. T'sais, on traite Réjean Ducharme d'écrivain fantôme parce qu'on ne le voit jamais à la télé et qu'on ne connaît sa tronche que par deux photos. Mais les autres écrivains québécois, on ne les voit jamais à la télé non plus (...). Et puis même les très connus ne suscitent que des sentiments tempérés de la part du grand public, personne ne devient hystérique en voyant passer Michel Tremblay ou Dany Laferrière dans la rue. (...) Des bouquins célèbres, je veux bien, on en trouve, mais des auteurs célèbres? (...) On connaît la tête de l'auteure de Harry Potter, mais on connaît encore mieux celle du gars qui joue Harry Potter au cinéma.
...et pour ma vocation de femme battue, il ne faut pas trop y compter: je vis avec un gars qui ne battrait même pas un oeuf. (p.85).
– Oui mais nous autres ça compte pas, nous autres en tant que moins que rien ce n'est qu'une fois ensemble, un coup additionnés, qu'on peut prétendre former une entité – deux négatifs égalent un positif, cherche pas à comprendre : c'est des mathématiques de haute volée. Quand on se parle entre nous autres c'est comme quand les autres se parlent à eux-mêmes. À nous deux on compte pour un.
Si être ouvert d'esprit ça veut dire systématiquement donner une chance au coureur, même si le coureur est un cul-de-jatte, je suis bien content d'être borné.