Connaissez-vous ce fameux film de Sydney Lumet avec Henry Fonda, “12 hommes en colère”, un quasi huis-clos qui se passe lors d'une délibération de jury. “
Quatre jours de descente” reprend ce principe. Charles Mirmetz est juré dans un procès de meurtre. La victime et le prévenu sont des immigrés polonais. Tout semble accuser l'homme en jugement, mais Charles Mirmetz a l'intime conviction du contraire. le fantastique s'immisce alors dans le récit, Charles fait des rêves étranges et angoissant où il voit des éléments de la scène de l'assassinat. Il va défendre alors la théorie non-coupable.
Le graphisme est en noir et blanc, tout en peinture, en couche épaisse, agrémenté de trait gras, beaucoup d'ombres, de contrastes, et parfois les nuances se colorisent légèrement, c'est un faux noir et blanc, imprimé en couleur. Les cadrages sont cinématographiques, plongée, contre-plongée, mise en scène des ombres, des trous de lumière, parfois, un rai de lumière venant d'une fenêtre vient participer à l'intrigue. Les choix graphique accentuent l'aspect roman noir. La tension, l'excitation de Charles, l'angoisse, tout cela est parfaitement rendu et donne une belle intensité dramatique à cette histoire. Là encore, le lien avec “12 homme en colère” est évident, bien que Quatre jours de tende plus vers le fantastique, façon “La Maison du docteur Edwards” d'
Hitchcock avec la description des rêves (décors des rêves de
Salvador Dali).
En plus, la fin est vraiment marquante ! Un régal.
Grégoire Bonne est un auteur bien rare puisque c'est son seul ouvrage, son style, aussi bien graphique que narratif, m'a fait penser à l'argentin
Alberto Breccia, les fans de ce dernier pourront s'y retrouver.