Le premier tome, ancré dans le médiéval historique, tout en enrobant les rêveries de Messire Guillaume d'un parfum de surnaturel, se concluait déjà de manière bien étrange. Refusant d'accepter la mort de son père, le jeune Guillaume fui carrément la réalité pour se retrouver dans un monde parallèle, poussant ce deuxième volet totalement dans l'imaginaire, dans la continuité de l'épilogue du tome précédent.
Ce passage du récit moyenâgeux vers un univers onirique va plonger l'attachant jeune homme au milieu d'un casting pour le moins surprenant. Abondant de créatures aux morphologies aussi étranges que diverses (hommes-troncs, dauphins-femmes, aigle-lion, hommes-chiens, etc.), la suite de cette quête initiatique déborde donc d'originalité. Tout en regrettant l'absence de certains protagonistes du tome précédent, dont le sympathique chevalier de Brabançon, on se délecte de l'apparition de ce personnage qui règne en despote sur le pays de vérité : le prêtre Jean !
Heureusement pour les lecteurs, grâce à la pierre qu'il a récupérée sur la tombe de son père, Guillaume parvient à communiquer avec ces monstres au langage bizarre, et à poursuivre sa quête initiale. Mêlant la découverte de ce nouveau monde à la découverte de son héros,
Gwen de Bonneval va à nouveau réussir à conclure cet album de manière surprenante.
Le dessin de
Matthieu Bonhomme ("Le voyage d'Esteban", "Le marquis d'Anaon") est toujours aussi plaisant et permet de créer un univers bien insolite. La colorisation de Walter y ajoute une dose d'étrangeté qui sied admirablement à la teneur du récit.
Suite et fin de ce premier triptyque dans le tome suivant !