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EAN : 9791037014511
267 pages
Hermann (26/01/2022)
5/5   3 notes
Résumé :
Le récit d’Ernst Bornstein est l’histoire glaçante et miraculeuse de sa survie. Rédigé à la fin des années 1950, édité seulement en 1967 en Allemagne, il devient une référence incontournable de la littérature sur la Shoah, en tant que l’un des tout premiers témoignages de l’horreur concentrationnaire.
Entre ses 19 et ses 22 ans, Ernst traverse sept camps. Grünheide, Markstadt, Fünfteichen, Grossrosen, Flossenbürg, Leonberg et Mühldorf : autant de lieux aujou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La Longue Nuit est un récit autobiographique rédigé en yiddish à la fin des années 1950 par Ernst Israël Bornstein. Traduite une première fois en allemand en 1967, il faudra attendre 2022 pour que cette oeuvre soit enfin disponible en français. Et quelle oeuvre ! Il s'agit incontestablement d'un roman indispensable pour comprendre à la fois l'absolue absurdité et la mécanique bien huilée de l'univers concentrationnaire et pour en saisir toute l'horreur. Il est particulièrement intéressant car il donne à voir le parcours complet d'un homme victime de la barbarie hitlérienne. le premier chapitre s'ouvre sur une date, le 1er septembre 1939, marquant le début de la guerre entre l'Allemagne et la Pologne, tandis que le dernier chapitre se clôt sur la mention du 30 avril 1945, date à laquelle Ernst Israël Bornstein écrit avoir été définitivement libéré. Entre ces deux dates, l'enfer vécu, de sa ville natale devenue ghetto, à la succession des camps dans lesquels il sera envoyé – sept au total –, pour finir sur l'interminable « marche de la mort » que d'autres, comme Simone Veil, ont également relatée, l'objectif étant de ne laisser aucun prisonnier vivant dans les camps. L'univers concentrationnaire et son fonctionnement sont décrits avec une minutie incroyable et saisissante. le passage sur l'évacuation des camps est exceptionnel de réalisme et de cruauté. La volonté de vivre, malgré l'effroyable quotidien qui ne peut qu'être synonyme de désespoir, envahit toute l'oeuvre, jusqu'aux derniers mots du texte qui, eux, abordent avec beaucoup de pudeur l'infinie solitude de ceux qui sont revenus et ont eu à porter deux fardeaux : le souvenir immuable de cette tragédie et la suffocante résignation de ne pouvoir être compris.
Je remercie infiniment Babelio et les Éditions Hermann pour cette lecture !

Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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J'ai fini ce livre il y a quelques jours, mais je dois avouer que j'ai des difficultés à écrire cette critique.
Ce livre m'a profondément touché. Quand on voit ce qu'Ernst Bornstein a du enduré, je n'arrive pas à trouver les mots afin d'exprimer ce que j'ai ressenti lors de cette lecture, d'autant plus que l'on sait que cela c'est réellement déroulé comme ceci. On se demande comment le monde a pu en arriver là.
Quand on est jeune, on nous apprend l'histoire à l'école, et dans ce cas par exemple, comment c'est dérouler la Seconde Guerre mondiale, ce qu'on dû endurer les Juifs (mais pas que), ... Mais grâce à ce genre de livre, cela nous permet de voir comment cela c'est réellement produit, d'un point de vue intérieur, cela rend les choses plus concrètes. Comme je l'ai écrit plus haut, je n'arrive pas à trouver les mots pour exprimer mon ressenti quant à l'horreur qu'il a dû subir lors de cette guerre, dans ces camps, de la misère qu'il a vécu, des étapes par lesquels il a dû traverser, du manque de sa famille et ses amis, de la peur, de la brutalité, ... Ernst Bornstein arrive à nous faire ressentir ses émotions, on voit son état empiré lors des semaines, des mois, des années qui passent, on le voit sombrer et remonter, on le voit essayer de se battre, pour lui et pour sa famille, on voit également sa sympathie, on le voit essayer d'aider sa famille, ... Et à chaque étape, on ressent ses émotions. On ressent la tension, le désespoir, ...
C'est vraiment un livre que je conseille de lire sans hésiter.
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J'ai découvert @La longue nuit , récit de @Ernst Bornstein grâce aux éditions @HERMANN dans le cadre de Masse critique non-fiction.
L'auteur, arrêté par les nazis alors qu'il n'a que 19 ans, sera retenu prisonnier des camps de concentration (il en traversera 7) entre 1941 et 1945.
Son témoignage, puissant, précis et éprouvant, s'attache à redonner vie aux personnes qui ont croisé son chemin, qu'il s'agisse de sa famille, de ses amis ou de personnes rencontrées dans les camps, victimes comme bourreaux.
C'est un livre difficile mais nécessaire, écrit à la fin des années 1950, édité en Allemand en 1967 et traduit en Français (seulement) en 2022.
En ces temps troublés où l'on constate dans de nombreux pays la montée du nationalisme, je ne peux qu'en conseiller la lecture - même si elle est particulièrement éprouvante - pour ne pas oublier que l'Homme est capable du pire...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le 30 avril 1945 notre liberté nous fut rendue, mais encore aujourd’hui, vingt et un ans plus tard à l’heure où j’écris ces mémoires, le choc psychologique des camps de concentration reste entier ; j’en suis toujours prisonnier.
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De nombreux détenus et moi-même étions encore animés du désir de vivre. Même aujourd’hui, cette mystérieuse volonté me paraît toujours impossible à croire et à analyser. Notre esprit de résistance nous permettait de survivre dans un camp de concentration où la brutalité et la torture insensées nous entouraient en permanence, et où des êtres humains sombraient et mouraient impuissants, dans l’avilissement le plus total. Un instinct inexplicable nous permettait de percevoir le danger à distance et nous conditionnait à rester vigilants jour et nuit, à attendre patiemment le matin et à ne jamais abandonner.
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Les premiers soubresauts de la joie se transformèrent peu à peu en déception. Aucun nid chaleureux ne nous attendait ; aucune main aidante, apaisante et réconfortante ne fut tendue pour panser nos blessures. Nos plaies encore fraîches continuaient de saigner et de nous torturer au moindre contact. Lentement nos espoirs disparurent – ceux-là mêmes qui nous avaient portés pendant si longtemps dans les camps de concentration – et laissèrent place à l’amertume et la résignation. Il n’était que trop évident que le monde libre ne nous comprenait pas.
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Combien de fois ai-je moi-même entendu, surtout le soir, quand je suis seul, parler mes parents et ma sœur ? Je vois leur visage, souvent calme et apaisé. Mais lorsque soudain mon petit frère arrive, un tumulte fantomatique s'empare de mon esprit. Je me revois arraché de mon appartement; j'entends les cris de mes proches; j'imagine qu'ils ont crié ainsi dans les chambres à gaz ! Il n'y a que mon père que je vois calme, silencieux, l'air grave, dire à ma mère et aux enfants : "Il faut affronter les meurtriers avec calme. Il faut quitter ce monde avec fierté. Les meurtriers auront leur punition." Ma sœur qui a survécu m'a dit que ce furent les paroles de mon père à leur arrivée à Auschwitz.
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Ma solitude et mon désespoir pesaient lourd sur mon esprit. Je craignais ne bientôt plus pouvoir supporter la pression physique et mentale, mais mon désir de vivre était plus grand que ma faiblesse.
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