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EAN : 9782070323074
320 pages
Gallimard (22/04/1985)
4.5/5   2 notes
Résumé :
De la poésie Je vous présente ma poésie : c'est une île qui vole de livre en livre à la recherche de sa page natale, puis s'arrête chez moi, les deux ailes blessées, pour ses repas de chair et de paroles froides. J'ai payé cher le voisinage du poème ! Mes meilleurs mots se couchent dans l'ortie ; mes plus vertes syllabes rêvent, et c'est d'un silence jeune comme elles. Offrez-moi l'horizon qui n'ose plus traverser un seul livre à la nage. Je vous donne en retour ce ... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je suis seul, je suis seul, c’est l’heure des tempêtes.
Les mots à qui je parle ont peur de me parler.
La nuit m’entoure, je m’accroche à ma planète.
Le Sud est-il au Nord ? Mon étoile a coulé.

Je suis seul, je suis seul, il neige des navires.
L’équateur est couvert de gouvernails brisés.
J’ai tenu l’océan comme une tirelire.
Tangage de ma chair, quand vas-tu t’apaiser ?

Je suis seul. C’est de moi que mon rire se moque ;
Il a mangé la lune, ainsi font les vautours.
L’ancre perce mon crâne : on dirait une coque
Qui tourne, se retourne et n’a plus de contours.

Je suis si seul que mon squelette m’abandonne.
Vas-tu te vendre, mon squelette ? C’est ton droit.
Mon verbe me trahit, mais plus rien ne m’étonne.
Si je meurs, l’univers n’en sera pas plus froid.

Je connais ma leçon ; je dois dire : « J’existe ».
Même si le pollen a remplacé mon cœur.
Qui craint la mort ? La mort ne saurait être triste ;
Grâce à elle ma peau se couvrira de fleurs.

Je connais ma leçon, la belle convenance !
A chaque désespoir, il faut dire : « Merci. »
Je ne dis rien, je suis cloué sur mon silence.
Pour un mot de travers mon corps se rétrécit.

Je suis obéissant ; ce qu’un poète invente,
Ne vaut pas une rose emportée par les flots.
Roses, roses sans nom, vous êtes plus vivantes
Que votre nom qui ne sera jamais éclos.

Je suis obéissant ; je dois servir les hommes.
Le courage me manque, et je m’y prends si mal !
Effacez-moi, je vous l’ai dit, d’un coup de gomme,
O dédain du silex, ô mépris végétal !

Si vous voulez – c’est un dernier pèlerinage –
J’irai au bout du monde, et ne saurai pourquoi.
Le monde est soupçonneux, il me demande un gage
D’amour ou d’amitié, sous le soleil bourgeois.

Si vous voulez – c’est une ultime tentative –
Pour le règne du bien je verserai mon sang.
Déjà le sang devient une simple salive ;
L’oiseau de paradis, un oiseau commerçant.

Alain Bosquet
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Faisons l’amour. Nos deux cerveaux seront genoux.
Femme, ouvre-toi, que je m’accroche à ton squelette.
Mêlons nos chairs. Si mes poèmes sont jaloux,
Egorgeons-les ; ce n’est pas moi qui les regrette.

Je suis en toi ; le ciel en sang vient nous lécher.
Dans ta peau je prendrai mes plus belles vacances.
Faisons l’amour ; c’est par amour qu’il faut tricher.
Femme, referme-toi : tu me sers de potence.

Ne parle pas d’aimer ; ton ventre, je le mords.
Mon poème trop plein, c’est en toi qu’il se vide.
Moite femelle, en toi j’apprends que je suis mort,
Epanoui comme un volcan qui se suicide.

Faisons l’amour ; salive, il faut nous irriter.
Prends ces mille fourmis sur le bout de ma langue.
Chaque pore est un œil, suprême cécité.
Coulons-nous l’un dans l’autre ; aimons-nous, chairs exsangues !
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Vivre est Tuer

- Tu lis
- Un puma dans le cœur
- Tu vois
- Un volcan dans les yeux
- Tu crains
- Une île sur l’épaule
- Tu vis
- Vivre est tuer la terre
- Tu meurs
- Mourir est abîmer l’espace
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