Petit roman pour les jeunes, Les onze ans fulgurants de Pierre-Henri Dumouchel, il m'a beaucoup surpris. C'est une plaquette (à peine 115 pages mais l'écriture est grande) de laquelle je ne m'attendais pas à beaucoup. J'avais lu quelques uns des autres romans de
Simon Boulerice, destiné aux adolescents. Étant enseignant, je lis souvent des trucs pour la jeunesse mais, dans ce cas-ci, rapidement je me suis rendu compte que le public cible était probablement plus jeune que celui de mes élèves. Toutefois, par curiosité, j'ai continué ma lecture. Moins d'une heure plus tard, je l'ai terminée. Et je l'ai aimée. Les enfants devraient l'aimer aussi, ceux de la fin du parcours primaire. Et cela pour trois raisons.
D'abord, le personnage principal est adorable. Bon, son ami Junior est comique et Lyra ne donne pas sa place, mais Pierre-Henri Dumouchel les surpasse. Sympathique, touchant, sarcastique, vif d'esprit (pour un enfant), il est tout ça et encore plus. C'est certain que les jeunes vont se sentir interpelé par lui. Son père est mort quand il était tout petit, son prénom donne l'impression qu'on a affaire à une personne âgée et sa pauvre main gauche, qui a souffert (malmenée par une épingle, un clou, du verre, un compas et j'en passe !) donne justice à ce prénom. Il prend la chose en bon philosophe. Mais qu'en pensera la jolie Lyra ?
Ensuite, l'intrigue est simple mais efficace : quand vient le temps de lire les lignes de la main (l'astrologie, nouveau hobby de l'ami Junior), avec toutes les cicatrices de sa main gauche, plus moyen de trouver la ligne de la vie. Cela signifie sans l'ombre d'un doute que
Pierre-Henri mourra à la fin de l'année. C'est fou comment, à onze ans, les petits drames prennent une ampleur incommensurable. Se croyant condamné d'avance, le garçon dresse la liste des choses qu'il aimerait accomplir : épouser Lyra, devenir astronaute, élucider la mort de son père, etc. Tout un programme ! Et seulement un an pour le réaliser. C'est drôle, mignon et triste à la fois.
Enfin, malgré la présence de sujets délicats, qui pourraient être considérés lourds, le roman se lit agréablement et facilement. C'est en grande partie dû au ton léger et à la présence d'humour. Ça aide à faire passer beaucoup de choses.