Le long du canal du lac Sabine, de ses étangs bordés d’installations pétrochimiques, les rades et les docks en étaient imbibés depuis le début du siècle et, jusqu’à la passe ouvrant sur le golfe du Mexique, la cité portuaire sentait les hydrocarbures. L’avenir avait cette odeur et la jeunesse de Port Arthur s’y retrouvait sur les quais.
Le pétrole avait déplacé la population depuis la campagne vers la ville, des plantations aux usines, à l’image de l’acrylique et du nylon ayant remplacé la laine et le coton. Au Texas, les Amérindiens, les Latins, les Afro-Américains ou les Européens, de sang-mêlé pour la plupart, étaient imprégnés de mélodies suintant la vie de leur lignée.