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Heureux qui comme Alyce tome 1 sur 2
EAN : 9791034815586
586 pages
Evidence Editions (19/06/2020)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Il y a plus de dix ans, Alyce et ses Loups s’étaient implantés dans un village du nord du Havre.

Alors que Tonnerre, son père, mène sa dernière grande bataille, il la fait rappeler à lui pour l’aider. Ce saigneur de guerre, grand et dernier Daron noir, fait pilonner sans relâche un quartier de Lutèce, Trois, une guerre qui porte d’ailleurs ce triste nom : celui des trois ans.

À l’issue des combats, Alyce ne revient pas chez elle. Ego, s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La Kronik D'Eppy Fanny
Introduction :
Avec ce roman, Jérémy se frotte à un nouveau genre littéraire pour lui, la science-fiction. C'est en tous cas dans ce registre qu'est paru ce roman en 2 volumes. SF ou Dystopie, pour moi plutôt la seconde. A vous d'en juger. Vision d'un futur possible bâtit sur des déviances déjà bien en place aujourd'hui et où l'humain répète encore et toujours ses erreurs. Un récit que Jérémy a adoré écrire. Lui, le boulimique, s'est offert ce texte comme une récréation ou une pinte bien fraîche. Et c'est savoureux. Son héroïne est attachante et même après avoir refermé le T2, elle m'a accompagnée encore un long moment.

L'histoire :
Tout a commencé par un Dark Friday, pas commercial celui-ci. Toutes les lumières se sont éteintes. Les centrales ont illuminé le ciel et répandu leur poison dans l'air, la terre et les océans. Des violences ont explosé partout. Plus d'industrie, plus de grand marché ni d'argent qui vaille. Comme toujours, les puissants étaient à l'abri et ont ensuite formé le gouvernement fédéral. Pour le reste seuls les plus forts, les plus malins, ont conservé du pouvoir. Pour les faibles, les laissés pour compte, ceux qui n'ont pas su s'organiser ni se défendre, ils sont devenus de la main d'oeuvre jetable. Des anciens militaires se sont regroupés en troupe de bikers. Les Darons. Chacun son territoire, même si le territoire des autres est tentant. Ils savent qu'ils doivent rester unis s'ils veulent survivre. En un éclair ils déferlent, tuent, violent, volent et repartent. Mais d'autres appétits s'aiguisent et les Cimmériens, qui viennent des anciens territoires ukrainiens, polonais, sont nombreux, armés et motivés. Ce monde est violence. La culture a quasi disparu. Peu d'humains sont encore en capacité de lire et écrire. La transmission orale a fait son retour. Et la méca-médecine est la seule qui subsiste. Les corps son rafistolés avec des pièces mécaniques. Avec un peu de chance les blessés et les estropiés survivront sans trop souffrir.
Ce monde a accouché d'un lieu sinistre où l'espérance de vie n'est pas élevée : Drancy V2.
Ce camp est sorti de terre après l'ultime bataille de Trois, il y a 10 ans. le 1er camp de travail forcé. L'un des plus importants à l'ouest. Depuis un an, les jumelles, les tours qui crachent sans interruption leurs fumées nauséabondes de corps calcinés, ont vu le jour. Depuis, les mutineries se sont calmées. Drancy, ce sont les kapos qui tuent par plaisir, des prisonniers qui grattent le béton, vestige des temps d'avant, pour libérer la terre et faire pousser cette plante que tous s'arrachent. Ils crèvent à la tâche. Ils ne sont rien. Leur quotidien : humiliation, torture, viol, pitance rare et travail. Pour les jeunes femmes le quotidien peut aussi être la mort, apothéose pour le Kapitaine qui aime tant les gamines. Une délivrance pour elle. Au camp, seul importe le jus si précieux qui permet de faire tourner les moteurs et qui est raffiné sur place.
Puis il y a les souterrains et leur mystérieuse prisonnière, si précieuse. Si dangereuse. Pourtant elle n'est plus qu'une vieille femme dénudée, maigre à faire peur et malade. Qui se laisse crever de faim. Karl, un prisonnier, va croiser son regard fou, entendre le « beat ». de retour au baraquement il parlera de cette femme à Gus, un autre prisonnier. Gus qui a oublié d'être bête. Et qui va comprendre qui est cette guerrière tatouée à l'agonie. Et sur le nom de cette légende, « Alyce », Drancy va se soulever. Ce combat héroïque coûtera très chers aux prisonniers. Ceux qui n'auront pas été déchiquetés par les balles auront suffoqué sous le nuage de gaz que le kapitaine, fou de rage, a lâché sur tout le camp, condamnant prisonniers et kapos sans état d'âme. Seuls Alyce et Gus ont réussi à fuir. Petit à petit le fantôme qu'est devenue Alyce se souvient. Son père, Trois. La victoire. Sa victoire. Puis elle si pressée de retrouver son régulier, son fils…
Gus lui, ne pense qu'à l'argent qu'elle va lui rapporter, mais il sait qu'elle est dangereuse et il l'enferme dans le coffre.
Ailleurs, le Village du Caux, appelé Liberty Hell par les derniers loups, à proximité du Havre.
Le Village où Ego attend le retour d'Alyce depuis 10 ans déjà. 10 ans c'est long et l'espoir n'est pas éternel. Pour le bien du village, pour la Daronnie, pour la paix, Ego va se remarier avec Simone, la fille d'un des derniers Darons Noirs, celui des Corbeaux, Kalvaire.
Extrait page 232 :

« Kalvaire se redresse, boite légèrement, une guibolle touchée par une balle. Une baston qui a mal tourné avec des Ours du Sud justement, un combat de rue. Il faudrait qu'il se fasse adapter un piston, parait que c'est plus souple. Il préfère tout de même se faire visser une tringle dans l'os de la cuisse, cela ne le rassure pas. Sa bedaine qui dépasse de son futal en cuir, un cuir léger, celui certainement d'enfant ou de femme, de basané qu'il aime à chasser, son plaisir coupable à ce salopard. »


Ego travaille la peau avec talent. La peau humaine s'entend. Car depuis le Dark Friday, les animaux sont rares et précieux. Peau qu'il vend au marché du Havre, comme les villageois vendent leurs fruits et légumes.
Extrait page 213 :

« …Carlos Galiono Philippe est devenu le maire de la commune. Imposé par les miliciens, le type est malin. Il a conclu un accord de paix avec les bikers comme avec les Molochs et bien d'autres. Il achète une partie de la camelote des villageois, paye avec une monnaie locale, une sorte de franc du Nord qui permet à chacun d'y trouver son compte. le type passe pour un vieux sage, ancien professeur d'école, un type malin. »


Télémak, le fils d'Ego et d'Alyce, n'accepte pas cette union à venir, cette trahison vis-à-vis de celle, que lui, attend toujours. Il est persuadé que sa mère est toujours vivante. Elle lui parle dans ses rêves. Il est vrai que Télémak abuse de cette drogue tant prisée qu'il fait pousser et revend : l'herbe noire.
Mais il est persuadé que ces rêves, ces visions, reflètent la vérité.
Mon ressenti :
Un récit qui, sous couvert de SF, dénonce sans conteste notre mode de vie axé sur la surconsommation. Qui parle de pollution, de dérèglement climatique, d'énergies perdues et nouvelles pour qui tous se battent, d'esclavage, des laissés pour compte, de révolte et de pouvoir. Un futur avec ses règles, ses clans et ses guerres. L'auteur se joue de notre histoire et l'adapte avec brio à son récit. C'est noir, c'est trash, c'est du Jérémie et j'adore.

*Un petit bémol à la lecture de ce volume, de nombreuses coquilles passées au travers des corrections. Seul point noir pour moi.*
Lien : https://collectifpolar.com/2..
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Ce titre du premier roman SF de Jérémy Bouquin vous fera forcément penser au poème de Joachim du Bellay. Et même si cinq siècles séparent ces deux récits, nous y retrouvons les thèmes de l'Exil et la comparaison du petit village angevin et Rome devient pour Alyce, son village normand proche de Havre et Lutèce (Le nouveau Paris) où fait rage la guerre des Trois.
Jérémy Bouquin nous propulse dans un futur proche à la Mad Max, dans un monde dévasté où la pénurie est présente partout. Etat du monde qui n'est que le fruit des atrocités que l'Homme fait vivre à la planète qui l'héberge.
Alyce est ses Loups se sont posés dans un petit village Havrais où ils tentent de survivre, en protégeant un peu contre leur grès les villageois. Jusqu'à ce que son père, dernier saigneur de guerre l'appel à ses côtés pour ses qualités de stratège militaire. Ce petit résumé est le point de chronologie central de ce récit autour duquel Jérémy Bouquin nous baladera avec une grande maîtrise dans le temps entre la vie avant le départ d'Alyce, la bataille de Lutèce et le « retour » d'Alyce.
Au-delà de l'univers à la fois fou mais crédible créé par Jérémy, ceux sont les personnages qui m'ont vraiment accroché à cette histoire, avec en tête cette battante Alyce qui ne renonce jamais. Pour les lecteurs d'« Une femme de ménage » et d' « Une secrétaire » vous y retrouverez la force des Sandra et Emilie.
Ce premier volet des aventures d'Alyce terminé, vous n'aurez qu'une envie : vous plongez dans la suite et découvrir si comme on le souhaite, Alyce triomphe et donne suffisamment d'espoir, pour que dans ce monde la vie vaut la peine d'être vécue..

Lien : https://imaginoire.fr/2020/0..
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L'auteur a réussi à créer un monde puissant. Il est sombre, il est "dark", il est violent et sans espoir. Une superbe idée et les trouvailles d'adaptation sont sublimes. de quoi en faire un coup de génie.

Il va encore plus loin car il adapte le vocabulaire et l'écriture à ce monde (il faudrait que je vérifie si ce n'est pas son écriture "normale"). Ce qui plonge à coup sûr le lecteur dans ce monde Mad Maxien. Les armes, par exemple, sont des sulfateuses et ça parle bécane. L'écriture est hachée et ne fait pas narrative.

Ce qui apporte beaucoup à l'ambiance et à la création de ce monde. Mais qui hachure la lecture. J'ai mis six jours à lire les 446 pages (sur liseuse). Pour ceux qui ne me connaissent pas, 440 pages, les jours où je travaille, c'est entre deux et trois jours. Moitié moins.

Ce qui fait que j'ai adoré ses idées, son univers, son monde, sa version d'Ulysse, mais que j'ai eu beaucoup de mal avec l'écriture. Tout en étant consciente qu'elle apporte quelque chose et participe activement au reste. Essayerai-je le deux ? Je ne sais pas encore, même si je suis curieuse d'en savoir plus.
Lien : http://blondes-and-litterair..
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Le commentaire de Martine :
Un bon début pour Jérémy Bouquin dans la science-fiction, on se retrouve dans un futur proche, le monde, dans lequel l'aventure se passe, est dévasté. On rencontre Alyce et les loups qui se sont installés dans un petit village, l'exil n'est pas toujours évident, le manque y règne, on voit dans l'univers que toute cette ambiance est le résultat des actions de l'homme sur son environnement qu'il habite.
Alyce et ses loups tentent de survivre dans un petit village, ils se retrouvent à protéger les habitants de ce petit coin du Havre. Mais un jour, son père, Tonnerre, va la rappeler et elle va se retrouver à démontrer ses capacités de composer avec les stratèges de la guerre. Nous allons la suivre dans trois temps importants, avant la guerre, la bataille de Lutèce, et le retour d'Alyce. Je peux vous dire que dès que vous terminez la dernière page vous n'avez qu'une envie, c'est de retrouver Alyce encore et de passer plus de temps à suivre son aventure.
Jérémy Bouquin a une plume intéressante, poétique, addictive. Les personnages sont attachants et c'est la raison pour laquelle on ne veut pas les quitter. Et Alyce, est déterminée, têtue, et forte, elle est une stratégiste qui m'a surprise, j'ai hâte de voir comment Jérémy Bouquin va poursuivre l'aventure dans le tome suivant, est-ce que la victoire sera acquise ? C'est une histoire que j'ai hâte de continuer de suivre ce personnage d'Alyce et ses loups.
C'est une bonne introduction qui promet une suite qui pourrait donner plus d'espoir.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Cher Vous,

Jérémy Bouquin est un drôle de zig...

Tu discutes avec lui cinq minutes, il t'a balancé cinq scénarios et trois concepts…

Pis un jour, le gus te dit : « J'vais faire une Odyssée post-apo ! »

Moi, je me marre, je ne sais pas pourquoi, mais je me marre. Certainement parce que vu le boulot, vu tout ça, je me dis que c'est chose impossible… Et un beau jour, je reçois les deux volumes de son Odyssée, Heureux qui comme Alyce…

En un bon millier de pages, Jérémy refonde la légende d'Alyce et de son terrible voyage.

Tout est là, dans un monde futuriste où tu n'as pas vraiment envie de vivre.

L'art de l'avenir pourri, Jérémy le maitrise parfaitement, dans les méandres de son esprit retors tout est déjà cadré… Des camps de travail, des gangs qui font leur loi, les ruines de notre monde.

Achyll, TélémaK, le Cyclope, tout est savamment recyclé dans un univers sombre.

Attention, ne va surtout pas croire que les deux tomes de cette saga sont un pastiche de l'Odyssée d'Homère, bien loin de là, c'est un véritable grand roman d'anticipation, une épopée qui devrait marquer le roman de genre.

Quand j'ai refermé le second tome, je me suis dit que Jérémy était un digne hériter de Pierre Pelot. Je me souviens encore du cycle Des hommes sans futur, Heureux qui comme Alice est à ranger sur la même étagère, c'est dans la même veine.

À lire impérativement, avant que cela ne devienne un jour une série à succès !

Stanislas Petrosky


Lien : http://cecibondelire.canalbl..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
 Kalvaire se redresse, boite légèrement, une guibolle touchée par une balle. Une baston qui a mal tourné avec des Ours du Sud justement, un combat de rue. Il faudrait qu’il se fasse adapter un piston, parait que c’est plus souple. Il préfère tout de même se faire visser une tringle dans l’os de la cuisse, cela ne le rassure pas. Sa bedaine qui dépasse de son futal en cuir, un cuir léger, celui certainement d’enfant ou de femme, de basané qu’il aime à chasser, son plaisir coupable à ce salopard
Extrait page 232
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(…) Carlos Galiono Philippe est devenu le maire de la commune. Imposé par les miliciens, le type est malin. Il a conclu un accord de paix avec les bikers comme avec les Molochs et bien d’autres. Il achète une partie de la camelote des villageois, paye avec une monnaie locale, une sorte de franc du Nord qui permet à chacun d’y trouver son compte. Le type passe pour un vieux sage, ancien professeur d’école, un type malin. 
Extrait page 213
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Le pauvre bougre comprend qu’à la moindre réaction, il se prendra une taloche. Deux autres curieux de kapos s’approchent. Ils reluquent le fameux tatouage. L’un baragouine un truc. Il tire sur le bras pour le démantibuler, comme pour mieux le casser. Il le frotte encore plus fort et, surtout, il s’attarde sur les trois points, là.
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Ce salopard lui tire sur le bras, le montre à un autre gradé qui lorgne, mais ne voit rien. Il gratte dessus avec son ongle tellement la crasse mélangée à la poussière de roche s’est incrustée dans la peau du gringalet, hirsute, qui ne bouge pas.
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On le tourne comme un poulet à qui on viendrait arracher la tête.
On tire sur la manche de pull en laine, il ne lui reste qu’un vieux jean râpé, troué, deux chaussures dépareillées.
Le kapo a trouvé :
— Là !
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Vidéo de Jérémy Bouquin
Jérémy Bouquin, "Sois belle et t'es toi !", Editions Lajouanie, 20 mai 2016
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