Une première page assassine, sans sommation : la mort « réelle et constante » d'une femme, une rivière en crue, un avis d'expulsion. Damned ! Où sommes-nous ? Que s'est-il passé ?
Dans la maison de son enfance, juste avant l'engloutissement par la crue, une femme ouvre les cartons des archives de sa mère, assassinée il y a vingt ans de cela. Elle nous raconte sa vie, leur vie. Elle nous dresse le portrait d'une femme incroyablement libre, lumineuse, vivante, attachante. le texte adressé de la fille à sa mère, en forme de reconstitution, de reconstruction, est criant de vérité. Bien que nous connaissions l'issue fatale, la tension dramatique est constante. Les dernières pages sont particulièrement difficiles à tourner, comme si nous pouvions suspendre le temps et empêcher le drame d'advenir.
L'écriture est d'une poésie et d'une force inouïe,
Sandrine Bourguignon aime les mots, elle joue avec et les enchante.
Un texte détonant, déflagrant, désarmant. Magnifique.