La trace de l'escargot

Un polar un peu particulier, écrit au je, avec un enquêteur cocaïnomane et atteint de logorrhée aigüe.

Il parle, il parle de toute sorte de sujets, avec ses collègues ou les chauffeurs de taxi, mais surtout il se parle à lui-même. C'est un policier bien particulier, artiste peintre et amateur d'art en général.

Il adore aussi jouer avec les mots, les déconstruire ou les mettre en parallèle et même composer des poèmes pour la jolie légiste dont il est follement amoureux.

L'enquête porte sur des crimes horribles qui touchent au milieu des arts visuels de Montréal, avec des mises en scène inspirées des toiles du peintre Francis Bacon.

Je n'ai pas vraiment été séduite par le héros dont les discours ont parfois tendance à me taper sur les nerfs. Mais le suspens est intéressant, j'ai souri de ses jeux de mots et je n'ai pas pu m'empêcher d'aller faire la recherche pour en savoir un peu plus sur Francis Bacon. Un polar qui nous apprend quelque chose, c'est déjà bien!

Si ce n'avait été dans le cadre d'un challenge, j'aurais sûrement abandonné ce livre très rapidement. Je veux bien que le narrateur, enquêteur de ce polar prétexte, soit cocaïnomane, mais rien ne justifie cette logorrhée ininterrompue ni ces digressions à tous crins qui font en sorte que l'enquête est tellement noyée dans un flot de réflexions creuses que le tout n'a finalement presque ni queue ni tête. Dommage, car la trame principale reste valable. Pour ajouter à l'épreuve, les dialogues sont parfois camouflés sans indications dans des paragraphes marathon à travers les pensées intempestives du conteur. Bref le seul plaisir que m'aura procuré ce livre, c'est de me permettre de conseiller à tous d'éviter ce navet monumental.