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EAN : 9782710307211
224 pages
La Table ronde (12/04/1996)
3.28/5   16 notes
Résumé :
Comédien ou malade, paumé ou escroc, qui est vraiment Maurice Lesca ? Il vit avec sa sœur Emily dans un petit appartement de la rue de Rivoli.

Il a cinquante-sept ans, c'est un ancien médecin. Il est très pauvre. Il mène une vie larvaire, en apparence, mais on se trompe peut-être sur le compte de cet homme qui joue avec une sûreté magistrale de sa gaucherie, de son incapacité pitoyable.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Maurice est médecin... enfin presque.
Il vivote dans son petit appartement, dans lequel il héberge sa veuve de soeur. Maurice a grand coeur... enfin presque.
Ces derniers temps, Maurice fréquente régulièrement, la librairie de la rue Monge. On pourrait alors penser que Maurice est un grand lecteur... pas du tout.
Non, Maurice se la raconte auprès de la libraire, Mme Maze, qui le prend pour un homme d'une valeur supérieure. Maintenant, Maurice s'est mis en tête, notaire à l'appui, de récupérer des biens auprès de l'ex mari de Mme Maze, biens ; que lui, Maurice, estime qu'ils devraient revenir à sa "chère amie" libraire.
_"tu pousses le bouchon un peu trop loin, Maurice !"
Maurice, l'ami qui vous veut du bien ?
Sait-il au moins ce qu'il veut Maurice ?... Pour sa soeur ; pour Mme Maze ; pour lui-même...
Maurice...l'homme qui savait.

~~~ ~~~ ~~~
Par-dessus - chapeau melon...
Maurice, c'est le looser Bovien par excellence. (mais tous les loosers de l'écurie Bove ne sont-ils pas excellents ?) ... Bah si ! Parole de KiKi !
Cependant, j'ai trouvé celui-ci moins attachant que d'autres perdants (ou perdus) de la family Bove...(le "Victor" de mes amis ; "Albert" d'un célibataire ; "Arnold" de la dernière nuit ; le bon "Charles" héro du pressentiment ; ou Bove lui-même dans bécon-les-bruyeres)
Attention ! Mettons-nous bien d'accord.... rien avoir avec la qualité de l'histoire, moins attachant, parce que particulièrement chiant, imbuvable (j'applaudis au passage sa soeur pour ne pas s'être balancée par la fenêtre, voir, le balancer lui. Respect Emily ! )
Même lui ne se supporte pas. Et pour cause... Maurice c'est la dualité même, l'ambivalence, la complexité, la redondance, l'angoisse (de la vie comme de la mort) , l'hypocondrie, la honte, l'impertinence (du propos et des actes) , la solitude (dépressive)... je m'arrête là... pauvre Maurice.

~~~ ~~~ ~~~
Emmanuel Bove m'a une fois de plus scotché. (bon, je m'y attendais un peu, je commence à le connaître maintenant)
De la belle écriture qui nous rend heureux de nous plonger dans tant de tristesse. Ce n'est pas donné à tout le monde ça !
Car oui, on nage encore dans une eau sale, c'est encore pire que Paris-plage. Et malgré cela, après avoir bu deux ou trois fois la tasse, Bove arrive à nous faire sourire. Oui, même ce lourd de Maurice fait sourire (non ! pas rire ; faut pas pousser Maurice dans les orties)
Et puis, ce talent qu'il a pour nous faire tenir avec trois fois rien. L'action chez l'auteur, est connue pour être plate. Mais on s'en fout, ce n'est pas ce qu'on vient chercher en lisant Bove. Ici par exemple, l'aventure ne se résume qu'à quelques tours à pied dans les rues de Paris, et encore, toujours les mêmes ; et pourtant, il nous tient en haleine à chaque fois (un peu comme Simenon, mais en plus pesant, plus englué)
Si ça ce n'est pas la marque d'un grand auteur ???

Alors je peux vous dire que si Maurice est un homme qui savait, moi je suis un "homme" qui sait... qui sait qu'il va bientôt lire : "Armand" , du grand Emmanuel Bove... Yes !

_ (p22) il murmura en souriant : "cet homme ! cet homme !" cela lui faisait toujours dresser l'oreille d'être appelé un homme. Et quand il s'appelait lui-même un homme, il éprouvait comme le sentiment de s'être vanté. Il pensa : "cet homme a l'air bien fatigué. On voit qu'il est plongé au milieu des misérables soucis de la vie. Heureusement qu'il n'est pas seul ! Il suffit de regarder autour de soi. Il en existe des milliers comme lui. Tous courent assurer le lendemain."

Tu es trop fort Manu ; tu es trop fort !











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Un homme personnage principal, deux femme : la soeur et l'amie. La complexité des émotions est très bien retracée. Ecriture classique très belle mais simple à lire. La torture psychologique du personnage augmente et nous tient en haleine, en factuel il ne se passe pas grand chose mais c'est un thriller psychologique abouti. La fin en queue de poisson n'a pas d'importance en somme c'est le bon moment que l'on passe qui est à déguster. Un peu de proust un peu De Balzac. A lire pour les curieux.
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Une dérangeante figure de renonçant. Lugubres allers retours suivant une ligne sans fantaisie Monge-Rivoli. Répétitions en chaînes de deux scènes avec deux femmes brisées. le dispositif formel de ce roman posthume de Bove est libre de tout conformisme et ne cherche pas à obtenir la complaisance du lecteur. Époustouflant malaise.
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Si je ne crois pas avoir jamais compris où l'auteur de la coalition voulait en venir, je ne pense pas non plus avoir jamais vu ce que la façade de ce personnage renfermait.
L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il ne fallait pas toujours penser que les gens détestent qu'on leur demande quelque chose. Ils aiment cela au contraire.
Il ne fallait pas être comme Emily. il ne fallait pas toujours dire : "Oh moi, je ne demande rien ! Oh moi, je suis honnête !"
Il fallait au contraire demander et les gens vous en gardaient de la reconnaissance. Ceux qui ne comprenaient pas cette vérité finissaient comme Emily, dans la solitude la plus complète.
Lui, au moins, n'avait jamais eu peur de demander.
Il est vrai qu'il était bien seul quand même.
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Pendant quelques mois, il attendit il n'aurait su dire quoi.
Il traversait une période amère.
Il voyait le peu d'argent qu'il possédait diminuer. Il avait l'impression qu'il n'en gagnerait plus jamais, qu'il était tenu à l'écart de l'essor général.
L'échec de sa vie lui paraissait De plus en plus évident. Il était accablé de regrets.
A mille détails, il s'apercevait qu'il y avait de moins en moins de rapport entre l'homme qu'il était et celui qu'il avait voulu être.
Il recherchait ce qu'il méprisait ou négligeait jadis. Certains petits événements quotidiens prenaient à ses yeux une importance énorme. La plus petite contradiction le mettait en colère.
Il ne pouvait plus faire une connaissance nouvelle sans songer d'avance à tous les ennuis que celle-ci allait lui causer.
Un beau jour, il éprouva le besoin de se secouer, de sortir de cet état lamentable.
Il lui fallait un changement, un endroit où il pu se reposer, ne plus s'occuper de rien. L'idée lui vint d'aller habituer quelques temps chez sa sœur. Il se présenta un matin chez elle, comme à son habitude, sans prévenir, comme s'il l'avait quittée la veille.
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