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EAN : 978B008L0WJDC
Editions Nil (23/08/2012)
3/5   4 notes
Résumé :
Se réveiller un matin dans un lit inconnu avec, à vos côtés, la plus belle fille du lycée suffit à rendre cette nuit mémorable. Quand en plus vous découvrez que cette ravissante Sacha ne respire plus, cette nuit devient inoubliable, la cicatrice de votre jeunesse.C?est ce qui arrive au narrateur de ce roman qui nous embarque en Chappy et mini dans le Paris de la jeunesse dorée des années 80. Époque boîte à bac et boîtes de nuit. Sur fond d?attentats qui secouent rég... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le narrateur, DJ parisien d'une certaine notoriété, raconte à une jeune fille sa jeunesse dans les années 1980. « J'arrive à l'âge où chaque jour je m'invente un nouveau regret. Et je me laisse aller à les explorer. Ils me permettent de me replonger dans ma jeunesse passée. J'envisage ce que j'aurais pu ou dû faire. Ai-je fait les bons choix ? Pas toujours. D'autres auraient-ils été plus justes ou plus profitables ? Sans doute. Même s'ils n'auraient rien changé au fond. La délectation avec laquelle je m'abandonne à ces conjectures a quelque chose de morbide. Elles me détournent de ce qui aujourd'hui encore est jeune en moi, de ce qui est jeune dans le monde qui m'entoure. » (p. 11) Dans ce flot ininterrompu de paroles, de souvenirs et de réflexions, le narrateur revient sur la première vraie blessure de sa vie.

Un matin de printemps 1987, le narrateur s'est réveillé à côté de Sacha, la plus belle fille du lycée. Premier problème, il n'a aucun souvenir de la soirée. Deuxième problème, Sacha est morte. Pourtant, le lundi suivant, le jeune homme retourne dans la boîte à bac où il tente laborieusement de finir sa terminale, ne s'abstenant pas de sécher les cours et de fumer jusqu'au flou le plus profond. « Enfermés toute la journée, nous ne disposons que de nos soirées pour avoir dix-huit ans. » (p. 30) Pour le narrateur et ses amis, le plus important, c'est de pouvoir entrer en boîte : le Bus Palladium, les Bains-Douches, le Palace. Dans les lumières de la nuit et la musique des années 1980, entre rock et nouveaux sons, les adolescents font la découverte de la liberté, de l'ivresse et des filles. Mais vu deux décennies plus tard, le décor semble moins idyllique. « Peut-être que le Bus a toujours été comme ça, une boîte pour jeunes gens des beaux quartiers qui croyaient s'encanailler. Pour voyous et paumés qui pensaient côtoyer du beau monde. le Bus n'était peut-être qu'un malentendu organisé. J'ai peut-être passé ma jeunesse sur un malentendu. » (p. 93)

Le narrateur cherche à comprendre ce qui est arrivé à Sacha, mais aussi à oublier ce terrible souvenir qui marque la fin de son insouciance. Et, comme tous les Parisiens, il vit dans l'angoisse diffuse des attentats qui secouent la capitale. « Ce printemps-là, j'oscillais constamment de l'abattement à l'euphorie, de la peur panique à l'indifférence. » (p. 74) L'adolescent se voudrait bohème, mais c'est difficile quand on vit de l'autre côté du périphérique alors que tous vos amis vivent intra-muros et sans compter. Être loin du centre, c'est être loin des boîtes de nuit, loin de la vie. le degré de branchitude, avant l'heure, est inversement proportionnel au nombre de stations de RER qui séparent de Paris et des lieux où il faut se tenir. Avec le passage aux années 1990, tout pourrait devenir plus simple, mais le narrateur ne fait que glisser sur la même pente, celle que la mort de Sacha a initiée. « Mes souvenirs, j'en ai fait ce que je te raconte là, à force de revenir inlassablement sur cette poignée de réminiscences en désordre. Il n'y a pas d'autres témoins. Personne qui ait fait le lien à part moi. Je ne suis d'ailleurs pas le moins crédible. » (p. 25)

Loin du centre offre une peinture d'une époque, mais loin de l'image d'Épinal. C'est plus banal et plus sale, moins glorieux aussi, mais pas moins intéressant. Ce premier roman m'a rappelé celui de Jérôme Soligny, Je suis mort il y a vingt-cinq ans, toute en nostalgie douce-amère et souvenirs fervents. La musique y est omniprésente et les personnages sont impatients d'être jeunes et de tout goûter. La menace est explosive et elle peut surgir à chaque descente dans les souterrains parisiens. En suivant le narrateur, on découvre une géographie parisienne éclectique et débridée. Faut-il parler d'une génération désenchantée ? Oublions ce vocable à la mode et célébrons plutôt la jeunesse qui n'en finit pas de finir pour un peu qu'on se refuse à devenir sérieux. Loin du centre, près du coeur !
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Un monologue, fleuve de souvenirs, sous forme de confidence nostalgique.

Braunstein a l'amour des mots, c'est une évidence et on prend plaisir à lire sa plume qui sans être ampoulée sait rebondir et jouer sur les mots et les expressions de façon aérienne.
Certes c'est un peu plus facile quand il s'agit de langage oral (puisque ce roman n'est au final qu'un discours) mais le risque est proche aussi de sombrer dans l'écrit langagier, l'ensemble est ici équilibré et juste.

On est vite plongé dans cette ambiance de nuits des années 80, c'est prenant et réussi. On repense aux autres nostalgiques de ces nuits trépidantes (j'ai moi même souvent pensé à Philippe Manoeuvre, à Ardisson...) et à cette époque dorée de la gloire des boîtes de nuit parisiennes.
Pour autant une fois passée cette immersion, on commence un peu à tourner à rond. Au final qu'est ce qui ressemble plus à une soirée au Bus Palladium qu'une autre soirée au Bus Palladium ? On en est que légèrement détourné par les aspects de vie étudiante du narrateur et par l'intrigue autour de Sacha qui ne mène pas à grand chose...

J'ai aimé aussi cette évocation de la banlieue, si éloignée, si peu "in" dont j'ai souvent pu constater cette vision chez les parisiens, les vrais ceux qui habitent et vive (tant bien que mal) intra-muros.
Il m'apparait toutefois que l'intérêt de ce roman peu être fortement amoindri sans une attirance ou tout du moins une bonne connaissance de Paris. Il faut sûrement en être un peu amoureux pour saisir les nuances, les lieux et en retirer quelque chose.

Selon moi le roman est bien dosé, épais juste ce qu'il faut, et il n'en faudrait pas plus. L'ennui guette à l'arrivée des dernières pages, Braunstein sait heureusement conclure à temps.
Il faut dire que la dernière partie concernant "sa vie d'adulte" si je puis dire est un peu moins prenante, on s'essouffle un peu.

Au final Loin du centre est un roman qui nous plonge brièvement dans la fièvre des nuits parisiennes d'une époque révolue, de façon nostalgique mais authentique. le roman est bien écrit et bien dosé, juste ce qu'il faut pour ne pas vraiment devenir lassant.
J'en garderai un bon souvenir, principalement à cause de ma propre histoire parisienne, mais sans plus.
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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Les premières pages de «Loin du centre», le premier roman du journaliste Jacques Braunstein ( ancien journaliste à Tecnikart, désormais à QG) sont assez trompeuses: la narrateur, un certain Ben, lycéen de terminale dans une boîte à bacs se réveille un matin, complètement amnésique de sa nuit passée avec Sacha, une fille de sa classe à la famille mystérieuse. Une fois qu'il a recouvré ses esprits, il retrouve la jeune fille morte, apparemment assassinée.

Bref, avec ce début, on s'attend à avoir un roman à suspens, truffé d' une enquête palpitante sur les traces de cette mystérieuse nuit et de cette fin tragique, or, et c'est la grosse déception du livre, le roman va trés vite nous amener complétement ailleurs et sur une piste moins interessante pour le commun des mortels.

L'histoire policiète n'interesse absolument personne, et si l''auteur y revient bien parfois, cette désinbvolture sur un évenement quand même assez stupéfiant plombe pas mal l'intrigue.

Car cette histoire est en fait un pretexte à un long monologue sur la vie nocturne parisienne dans les années quatre-vingts le Bus Palladium , le Palace et les Bains Douches, boites de nuit dont j'ai évidemment entendu parler, mais que j'ai bien moinsfréquentées que l'auteur), la jeunesse dorée des boîtes à bac, et la musique alors à la mode, sur fond d'attentats terroristes. On se croirait beaucoup plus dans un témoignage, vraimensablement autobiographique, sur cette époque là avec quelques élements de fiction pour enrober le tout. Seuls ceux qui ont vécu la même époque que l'auteur trouveront matière à se passionner à cette chronique très, voire détaillée sur cette période.

En effet, le livre ne cesse d'aligner les poncifs sur cette époque, et multiplie le "name dropping" (Philippine Leroy Beaulieu, Vincent Lindon, Michel Blanc), sans que cela n'aille bien loin.

Bref, cette plongée dans l'univers des nuits parisiennes n'est guère passionnante, même si elle se lit quand même jusqu'au bout (le livre ne fait que 150 pages), mais ce Loin du centre fait bien partie de ces livres qu'on oublie aussitot après les avoir lus.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
"J'arrive à l'âge où chaque jour je m'invente un nouveau regret. Et je me laisse aller à les explorer. Ils me permettent de me replonger dans ma jeunesse passée. J'envisage ce que j'aurais pu ou dû faire. Ai-je fait les bons choix ? Pas toujours. D'autres auraient-ils été plus justes ou plus profitables ? Sans doute. Même s'ils n'auraient rien changé au fond. La délectation avec laquelle je m'abandonne à ces conjectures a quelque chose de morbide. Elles me détournent de ce qui aujourd'hui encore est jeune en moi, de ce qui est jeune dans le monde qui m'entoure." (p. 11 - Incipit)
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« Mes souvenirs, j’en ai fait ce que je te raconte là, à force de revenir inlassablement sur cette poignée de réminiscences en désordre. Il n’y a pas d’autres témoins. Personne qui ait fait le lien à part moi. Je ne suis d’ailleurs pas le moins crédible. » (p. 25)
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« Peut-être que le Bus a toujours été comme ça, une boîte pour jeunes gens des beaux quartiers qui croyaient s’encanailler. Pour voyous et paumés qui pensaient côtoyer du beau monde. Le Bus n’était peut-être qu’un malentendu organisé. J’ai peut-être passé ma jeunesse sur un malentendu. » (p. 93)
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JAi-je fait les bons choix ? Pas toujours. D'autres auraient-ils été plus justes ou plus profitables ? Sans doute. Même s'ils n'auraient rien changé au fond.
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« Ne t’inquiète pas, je n’essaie pas de te saouler. Il y a encore trop de choses que tu ne sais pas. » (p. 118)
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Livres Hebdo et la Sofia ont dévoilé les lauréats du 5e Grand prix Livres Hebdo des librairies, lundi 19 juin à Paris.
Les libraires ont ensuite pris part à 3 tables rondes afin de partager leurs expériences et revenir sur leurs initiatives gagnantes.
Sous la présidence de Roselyne Bachelot, le jury 2023 était composé de Sorj Chalandon, auteur et journaliste, Agathe Mallaisé, co-gérante de la librairie L'Embarcadère (Grand prix 2022), Katia Leduc, co-gérante de la librairie L'Embarcadère (Grand prix 2022), Florian Lafani, directeur général de Fleuve Editions, Stéphanie Gaou, directrice de la librairie Les Insolites à Tanger, Sophie Bobet, directrice de la médiathèque de la Canopée La Fontaine, Vincent Chabault, enseignant –chercheur de l'Université Paris Cité, Jacques Braunstein, rédacteur en chef de Livres Hebdo et Marie Fouquet, journaliste de Livres Hebdo.
Un événement organisé en partenariat avec La Sofia, 2DCom, AdLiber, Asler, Ammareal, Book Conseil et Editis x Interforum. Avec le soutien du SLF, de Canal BD, des Libraires d'En Haut et de l'ALCA.
© Livres Hebdo
#sofia #librairie @sofia
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