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EAN : 9782930607696
82 pages
Editions Les Carnets du dessert de lune (17/10/2016)
3/5   2 notes
Résumé :
Datés du jour de ponte – Bernard Bretonnière
Genre : Poésie. Couverture de Jeanne Frère. Préface de Jean-Pierre Verheggen. Collection Pleine Lune. Format 14 x 20 cm. 82 pages imprimées sur papier bouffant 90 gr et Gmund Kaschmir coton blanc 250 gr. ISBN 978-2-930607-69-6. 12 €

Le livre : Datés tantôt d’une bonne pinte de bon sang prise dans le jardin d’un couple d’amis – jour de pinte ! –, tantôt du jour d’une descente plus intériorisée sur un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Bernard Bretonnière - Datés du jour de ponte. Couverture Jeanne Frère. Préface Jean-Pierre Verheggen. Les Carnets du Dessert de Lune. Octobre 2016.
ISBN 9782930607696. 12 €

Dans sa préface au style aussi pétillant que celui de ses textes d'écrivain, Jean-Pierre Verheggen parle d'un propos humainement fibreux [et] tendrement désabusé qui lui rappelle Buster Keaton, appréciation vérifiée à la lecture de ce livre, situé quelque part entre un journal intime (très irrégulier puisqu'il est décidément impossible / impossible d'écrire un poème / chaque jour / même quotidien) et une suite de poèmes, certes datés du jour mais pas de l'année dont on sait uniquement qu'elle est comprise entre 2000 et 2005. En effet, l'auteur ne cesse pas d'y osciller entre gravité et humour, comme peuvent en témoigner, par exemple, le texte d'un « dimanche 9 décembre » où un père voudrait répondre à son adolescent de fils / sur le tableau Velleda® de la cuisine au-dessous de / « Bouffe chien PQ Fleur de sel » : / « Je n'ai pas demandé à n'être » et celui-ci, issu d'un autre dimanche (24 mai) : « Entre », tu me déranges / à je ne sais quoi j'étais occupé / à me noyer à me sauver. En outre, le poème intitulé « Un art poétique ? » est constitué de différentes versifications de la phrase Ce jour où je comprends que je suis un mortel, allant peu à peu vers sa mise en pièces monosyllabiques. Évoquant le plus souvent ceux et celles qui lui sont chers (les proches, comme on dit, et de nombreux auteurs aimés, des contemporains Lucien Suel et Jean-Pascal Dubost à Maïakovski), Bernard Bretonnière dresse finalement, par petites touches faussement prosaïques, un autoportrait dénué de tout narcissisme car non seulement il tient à rester à l'arrière-plan mais va jusqu'à douter de sa propre existence : Ce type c'est donc / moi / et d'être là / celui-là / cet étrange étranger / rendu là – à ce point-là – / ne laisse de m'étonner. Cela dit, ce pondeur textuel manifeste parfois un caractère bien trempé, fustigeant notamment les poètes ès attributs ès attitudes, et confirme ainsi qu'on ne saurait faire l'homme / l'être sans casser des oeufs.
© Bruno Fern in CCP, septembre 2017
http://cahiercritiquedepoesie.fr/ccp-34-3/bernard-bretonniere-dates-du-jour-de-ponte

"Bernard Bretonnière, la poésie du quotidien
On le sait depuis Augustin, Montaigne ou Rousseau : pour parler à tous, rien de mieux que de parler de soi.
Le dernier recueil de Bernard Bretonnière en administre une nouvelle preuve. Ironiquement intitulé Datés du jour de ponte, ce journal intime est une suite de poèmes dont chacun n'a d'autre titre que le jour où il vint au monde. On y entend le grain de la voix d'un homme qui nous raconte la vie comme elle va. Son amour inquiet pour ses enfants. Les marronniers tronçonnés par son père. Les chaussettes que Reine lui a offertes (« il y a aussi ce lundi la très dense immense douceur / de Reine »). Saint-Nazaire (« brutale et sentimentale comme l'adolescence / comme sont / les filles et les fils de nos enfants / comme sont l'amour / la grève / l'artiste / les livres »). La femme perdue, revenue dix ans après sa mort « dans un rêve enfin calme cette nuit ». Et parfois le poème qui ne sort pas, car un poème ce n'est pas tout à fait un oeuf quand même.
Cette poésie du quotidien, à hauteur d'homme, tendre, triste et drôle, me touche infiniment. Laissez-vous toucher aussi. Tenez, cette sorte de haïku : « jeudi 23 octobre / Un moineau / la jambe nue d'une femme / sur l'escalier luisant / après que la pluie a cessé. »"
© Thierry Guidet Place publique n° 61, janvier-février 2017 :


Suite de jours
Quête intérieure, il s'agit bien de cela chez Bernard Bretonnière, dans son étonnant recueil joliment intitulé Datés du jour de ponte. Une cinquantaine de poèmes le plus souvent brefs, textes d'humeur, observations du quotidien, dessinent un paysage intérieur aux cieux contrastés, comme on dit à la météo. Dans sa préface, Jean-Pierre Verheggen évoque avec drôlerie et finesse, les « jours de pinte », et « les jours de ponte ». Ces jours où ça va parce qu'il y a les enfants, une jolie femme entrevue (une passante dirait Baudelaire), un geste de bonté dans l'air, l'amitié un après-midi dans un jardin, et les jours où ça ne va pas parce qu'il y a les enfants toujours, qu'on sait si mal être père, que l'on peine à avancer, et que (Baudelaire encore) le « ciel bas et lourd pèse comme un couvercle ». La poésie de Bernard Bretonnière est sans allégorie, sans symboles, elle n'est ni abstraite, ni métaphorique. Elle use d'un langage très direct et quotidien, d'une simplicité déconcertante. C'est qu'il se méfie du pathétique, du sentimentalisme ruisselant, comme de la froide retenue. « Il y a deux catégories de poésies/celle qui me gonfle/et celle qui me regonfle. » Il laisse se poser sur la page les mots les plus simples pour dire ce que le quotidien propose. Il confronte de manière inattendue les questions éternelles et immenses au prosaïsme le plus solide. « Pourquoi la jouissance est-elle si brève ? Et pourquoi la douleur si durable ? – / chaque fois. / C'est ce que nous nous demandons / Reine et moi / en sortant de chez Leroy-Merlin... » D'où vient la mélancolie qui sourd de ces courts textes ? D'où vient l'émotion à fleur de mots ? La grâce qui en émane ? C'est le secret d'un poète à part, qui sait parler de lui (et donc aussi de nous) avec une économie de moyens, un lyrisme discret et pudique.
© Alain Girard-Daudon in 303 Arts, recherches et créations

Datés du jour de ponte, le nouveau recueil de Bernard Bretonnière — et dans son panier, perce l'amour du livre, de l'écriture, des poètes, des hommes.
Poule pile, ponte et poésie
Ces Datés du jour de ponte n'ont rien de datés. de courts textes avec pour titre, la date, le jour. L'année, inutile de préciser l'année car ils ont beaux être marqués du sceau du jour, ils sont intemporels. Bernard Bretonnière avec ce nouveau recueil émeut, fait sourire ou rire.
Laqués du jour de ponte
Ces Datés du jour de ponte ont gardé intact leur fraicheur. Seraient-ils chinois, sans attendre 100 ans ? Avec des mots courants, comme la vie qui court, Bernard Bretonnière sait s'arrêter. Où il faut et quand il faut. Les petits maux comme les grands, l'auteur les dessine avec finesse.
Pas de circonvolution ni d'emphase, non. de l'empathie oui. Pour le genre humain, même si parfois une colère affleure, Jeudi 13 mars. Mais Bretonnière ne s'emporte pas à outrance. Des cons il fait constat. Point. La délicatesse et la tendresse éclairent son humanisme. Ces Datés rappellent parfois le Prévert de la grasse matinée, ils peuvent se briser sur le bord du zinc.
Les mots pour le rire, pour le pire
Bernard Bretonnière rit, de nous, de lui, sans distinction. Avec la lézarde qui fissure notre quotidien, Bretonnière nous prend souvent en flagrant de sourire. Puis soudain il peut, du jour au lendemain, nous faire basculer du rire aux larmes.
Jeudi 28 février
Il finit par lui dire :
“Ma femme s'est suicidée …
- Pardon je suis désolée…
- Je vous en prie vous n'avez aucune raison de demander pardon.
- Il y a combien de temps ?
- Il y aura bientôt huit ans mais ce sera toujours hier.
- Vous n'avez donc pas fait le deuil...
- Si je n'avais pas fait le deuil je ne dirais pas hier je dirais aujourd'hui. ”
Ce “daté” du Jeudi 28 février est juxtaposé malicieusement avec celui du Dimanche 10 mars qui lui, au contraire, nous arrache un sourire. Il y est d'ailleurs fait bel usage du mot “naturellement”. Bretonnière sait redonner aux mots leur pouvoir. Ce voleur d'oeufs déniche à chaque fois le bon mot. Il a l'intelligence du mot. Il sait le cajoler pour en extraire le suc. Et le donner à gober.
Dans le recueil de ce poète, dans son panier, perce l'amour du livre, de l'écriture, des poètes, des hommes. Dans l'amoncellement des jours, brindilles après brindilles qui fabriquent nos existences, Bernard Bretonnière sait se nicher. le poète regarde éclore l'émotion au coeur du quotidien, où elle a sa juste place. Avec patience, car il aura fallu quatorze années passées entre l'envoi des poèmes à l'éditeur et leur publication. Comme quoi la péremption de ces Datés n'est pas à l'ordre du jour.
Au passage prendre le temps de plonger dans la couverture (sans faire d'omelette). Magnifique monotype où les Datés sont pleinement présents, dans toute leur variété et toute leur richesse. Subtile restitution graphique de Jeanne Frère.
Longue vie aux Datés.
© Patrice Lumeau in Mobilis Pays de Loire, janvier 2017

Datez-vous vos poèmes (vos écrits, en général) ? Ce pourrait être une oiseuse question pour poéteux (comme l'allée à la ligne, dont ce recueil offre d'ailleurs de réjouissantes occurrences ou la majuscule de début de vers). Bernard Bretonnière, heureusement, n'en a cure, d'ailleurs il n'aime pas les poètes : les poètes de juin / à Saint Sulpice / me font changer de trottoir, les lectures de poésie l'ennuient, voire pis : nombreuses les lectures remèdes à la poésie / le poète est assis / (...) il lit, jambes croisées / il n'a pas deux trous rouges au côté droit / mais une merde de chien sous le pied gauche. Quant à se croire poète lui-même, le titre suffit à nuancer la pompe créatrice. Reste que tous les poèmes (car oui, cent fois oui) sont dument datés, dessinant un journal discontinu, car il y a des trous, ceux qui manquent sont sans doute les meilleurs : envolé le poème / que je voulais écrire hier envolé mais qu'importe. Dans sa préface, Jean-Pierre Verheggen convoque à juste titre la figure de Buster Keaton : mélancolie, burlesque, et surtout une infinie tendresse pour parler de ceux qu'on aime, femme, enfants, amis poètes ou non. Et si l'on s'effare parfois que nous allons devenir / bientôt / de vieux messieurs, si l'on ne se reconnaît pas toujours dans ce type qu'on est aujourd'hui, loin des rêves d'antan, si la vie peut avoir l'ironie cruelle en offrant un pyjama trop petit, il y a aussi et surtout tant de raisons d'aimer encore, de croire encore parce que quoi la poésie dérisoire peut-être nous aide. Alors, rosiers taillés ou feuilles mortes embrouettées, il importe de ne pas passer à côté sans les saluer d'un dire. Comment vous écrire / le sourire de la femme inconnue / qui me maintient en vie depuis bientôt deux heures ? Et l'on comprend soudain la nécessité de ce journal, de ces dates de cet inventaire compulsif. C'est qu'il s'agit de vivre et d'aimer.
© Alain Kewes In Décharge 172

Si ce livre se présente sous la forme d'un journal de bord avec des dates sans millésime (de 2000 à 2005 paraît-il), il ne doit pas être lu à la manière d'un panorama à usage unique et personnel. Dans sa démarche descriptive et réaliste, Bernard Bretonnière prend soin de ne retenir que de menus faits dans lesquels le lecteur pourra se reconnaître. Il y évoque dans de brefs poèmes quelques membres de sa famille, son père, ses enfants et surtout Reine, sa compagne et sa reine… Il parle aussi de sa maison nouvellement achetée et retapée. Dans le domaine poétique, l'auteur parle d'une escapade à la rencontre des « poètes au teint pâle du Marché de la Poésie » en juin à Paris. On croise aussi des poètes qu'il affectionne tels que Pierre Tilman, Valérie Rouzeau, Jean-Damien Chéné ou Jacques Rebotier. On a droit ensuite à un « art poétique » souriant où un seul et même alexandrin (« Ce jour où je comprends que je suis un mortel ») est décliné en six versions différentes, en passant par le relais du poème de la page 50 : « Je meurs et je / renais / nous ne cessons de mourir et de renaître : / voilà / ce que je comprends aujourd'hui / de ma vie et de nos vies ». On retiendra de ce livre original la tonalité doucement mélancolique et sans pathos dans une démarche humaniste avec de sobres retours sur soi : « est-ce-que j'ai le droit de pleurer ? ».
© Georges Cathalo in Texture

Textes pondus au jour le jour. A lire tantôt comme un journal, tantôt comme un carnet de notes, tantôt comme un recueil de poèmes. Bernard Bretonnière est à la fois critique, drôle et tendre. Les pensées vont et donnent le ton des jours qui se succèdent : jours avec et jours sans. « Hier / envie d'étreindre / le monde tout le monde et chacun […] Aujourd'hui / envie de tirer / sur tout ce qui bouge. » Réflexions du jour, souvenirs d'hier. Un quotidien empli de lectures, de rencontres, mais aussi un quotidien plein de petits bonheurs auprès de ses proches, sa femme, ses enfants, son père (on repense alors au livre Pas un tombeau). Tout est mêlé ainsi dans ce livre. Poésie, choses tendres ou graves et famille. La poésie présente comme la famille, car ne ferait-elle pas partie de la famille ? C'est ainsi que l'on lit Bernard Bretonnière. Ses vers sont pondus sans prétention, les coquilles sont tendres et comportent une pointe d'ironie. Il observe les poètes place Saint-Sulpice et il se moque un peu : « ces poètes de juin/ à Saint Sulpice / me font changer de trottoir. » Il apporte une grande affection à d'autres poètes qui lui sont proches et rythment son quotidien : Valérie Rouzeau, Pierre Tilman, Daniel Biga, Guy Bellay, Jean-Pascal Dubost, Lucien Suel. L'art et le goût de Bernard Bretonnière pour les listes et la comptabilité des petites choses improbables est bien présent. Par exemple, ce poème qui commence ainsi : « Mon oeuvre compte 5 897 ç - / cécédilles. » Et l'attention portée aux visages, on s'amuse de lire ainsi un poème sur le sourire des poètes Jacques Rebotier, Jean-Damien Chéné, Liliane Atlen et Guy Bellay. Textes à déguster au choix : à la coque, brouillé ou au plat, à moins que vous les préféreriez mollets. Quoiqu'il soit, le menu de chaque jour est un plaisir de lecture.
© Cécile Guivarch, in Terre à ciel

Pour parodier la chanson, «Il est libre Max », on pourrait dire que dans la poésie « il est libre Bernard », il use et abuse même de cette liberté jusqu'à répéter les mots qu'il aime comme s'il suçait des bonbons par poignées. Il écrit des vers aussi libres que son jugement vis-à-vis de ses contemporains et en premier lieu de ceux qui se disent poètes sans l'être vraiment, il leur préfère clairement ceux qui le sont sans jamais s'en vanter.
« Rares les femmes
qui seraient un remède à l'amour.
Nombreuses les lectures remèdes à la poésie ».
« Ceux-là qui sont poètes ès attitudes ès attributs
ne veulent pas ce que je veux ».
Dans ce recueil, Bernard Bretonnière a rassemblé une cinquantaine de poèmes (à vue de nez) tous datés du jour de la ponte par le poète lui-même, mais si le jour et le mois sont bien précisés, l'année, elle, ne l'est pas, il est donc préférable, pour dater ces textes, de se référer à l'âge de Pauline, la fille chérie du poète, la petite dernière, qui n'a que quelques mois au début du recueil pour atteindre au moins huit ans à la fin. Ainsi dûment datés, comme les oeufs de l'élevage de mon village natal, les poèmes de Bretonnière pourraient constituer, selon le préfacier, Jean Pierre Verheggen, une sorte de journal intime ou peut-être, selon moi, une éphéméride à la mode du poète. Un journal ou une éphéméride qui évoque très largement la famille, le lignage, le père, le fils, la fille, l'épouse, Reine, la difficulté d'être le fils de ou le père de…
« Fils ignorant honteux
qui en sait tellement moins que son père »
Et quand on parle de filiation, on ne peut évidemment pas cacher le temps qui s'écoule inexorablement comme le dit le poète avec beaucoup d'élégance :
« Ce soir nous sommes réunis
Guiseppe…
peu importent les identités particulières mais je comprends
brutalement ce soir
que nous allons devenir
bientôt
de vieux messieurs j'en suis abasourdi. »
Ceux qui n'apprécient que la poésie classique, trouveront peut-être que Bernard Bretonnière s'autorise une bien large portion de liberté mais tous les autres se régaleront, goûtant notamment les belles répétitions assonantes glissées par le poètes dans ces textes :
« Ce type donc
moi
et d'être là
celui-là
cet étrange étranger
rendu là … à ce point là … »
« Rue de Sèze Hôtel de Sèze chambre seize
ça ne s'invente pas ».
Il est libre Bernard, il prend la vie à bras le corps, il jette les mots pour le dire à pleine voix et à répétition, entouré de ceux qu'il aime et qui l'aiment, sa famille, ses amis, sans jamais oublier tous ceux qui l'ont ravi avec leurs mots, écrivains incontournables ou auteurs talentueux mais insuffisamment reconnus, tous amis des lettres, des mots et de
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dimanche 13 mai



Extrait 2

D’un coup la voisine quitte son stand
et sur le nôtre avise
un grand plat à tarte « C’est combien ?
— Cinq euros.
— Ah non pas question je vous en donne deux. »
Eh bien ce sera deux
« Ma Pauline ma fille ma Léonie ma Colombe
nous avons une cliente ! »
Sous l’averse elle sort
à peu près protégée par notre parapluie
deux euros tombent dans sa paume :
« Alors papa je vais t’acheter un livre
j’ai vu une dame qui vendait des livres
hein papa tu aimes les livres ! »
Elle me demande « celui-ci ? » désignant
Moloch de Thierry Jonquet
et je dis « oui » oh oui car je ne l’ai pas lu
mais quelque ami me l’a vanté.
Pauline me fait un cadeau quel cadeau
le premier livre qu’elle m’offre
la pluie n’a pas cessé mais les larmes
rentrons alors
à la maison
nous craquerons l’allumette dans la cheminée :
le feu est préparé pour nous sécher.
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Dimanche 13 mai



Extrait 1

Voici venu le jour du vide-grenier
ma Pauline ma fille ma Léonie ma Colombe
tu vas jouer à la marchande ô joie ô impatience
avec tes huit ans tout neufs
babioles vaisselle affiches et rossignols
on allège notre maison nouvelle
plus petite que la précédente
mais une méchante pluie de mai s’abat
qui décourage tout chaland
la place est déserte
l’eau ruine les étals
chaque vendeur se protège comme il peut
sous des plastiques des abris de fortune
et je n’ai apporté qu’un pauvre parapluie
tristesse et déluge et hallebardes
tu te réfugies dans la voiture
déjà trempée
et je dois renoncer remballer
« non je n’ai rien vendu je n’ai rien vendu non »
tu veux toucher des sous des pièces
qui sonnent et trébuchent dans ta petite main
pas un client ils sont restés chez eux
au sec
et les pleurs te submergent
« je veux vendre je veux vendre » –
tout pleur d’enfant me dévaste.
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Bonjour,
Si vous souhaitez lire des articles de presse à propos de Datés du jour de ponte de Bernard Bretonnière, je vous invite à vous rendre sur le blog des éditions à l'adresse suivante:http://lescarnetsdudessertdelune.hautetfort.com/presses/
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