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EAN : 9782844070784
50 pages
Etre Editions (21/03/2009)
4.25/5   55 notes
Résumé :
Les parents de Julie lui reprochent tant d'être un garçon manqué qu'un matin son ombre est devenue celle d'un petit mâle qui caricature le moindre de ses gestes. D'abord amusée par ce double, Julie finit par douter de sa propre identité. Mais allez donc vous défaire d'une ombre qui n'est même pas la vôtre !
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Déjà tout petit, on nous dit : "t'es une [ ]F" ou "t'es un [ ]M".
Et les parents nous rangent dans la case qui convient.
Or si, comme Julie à huit ans, on est un garçon manqué ? ...qui entend ses parents le lui répéter à longueur de journée ? "Si bien qu'un matin..." Julie, en sortant du lit, remarque qu'elle a une ombre de garçon ! Une ombre qui caricature tous ses gestes et qu'elle est la seule à voir. Après s'en être amusée, Julie commence à douter de son identité. Elle va essayer de se débarrasser de ce "double" qui l'encombre, en sautant dans les flaques d'eau et en cherchant l'obscurité...mais c'est peine perdue... Jusqu'au jour où elle rencontre dans le parc un garçon dont tout le monde dit qu'il pleure comme les filles...
J'ai trois (grands) enfants : une [X]F, un [X]M et une [ ], qui a l'âge de Julie préférait jouer à la Tarzanne dans les arbres...avec le temps son ombre s'est féminisé...

Dépêchez-vous d'aller emprunter ce joli ouvrage sur l'identité sexuelle (tout premier album des éditions le Sourire qui mord en 1976, réédité en 2009 et maintenant définitivement épuisé), dans votre biblio-/médiathèque...tant qu'il s'y trouve encore !

En 1986, l'auteur-illustrateur Marie-Claude Monchaux fut à l'origine de la campagne de censure visant la littérature jeunesse, mettant en joue des éditeurs comme École de Loisirs, Syros et le Sourire qui mord... Elle publiait alors "Écrits pour nuire", livre dans lequel elle dénonçait "la gangrène de la Subversion" dans les publications pour la jeunesse. (document répertorié dans la base de Babelio. le BBF (Bulletin des Bibliothécaires de France) a renvoyé le 15 février 2014 (!) à un article, datant de 1987 : voir le lien concernant ce livre, sous "critiques, analyses...")

En 1986-'87, je travaillais dans la section jeunesse d'une grande bibliothèque en Alsace...mes collègues et moi avons essuyé, comme tant d'autres bibliothécaires, la tempête "Monchaux" qui a failli dévaster notre travail qui consistait à oeuvrer pour la reconnaissance en bibliothèque de ce qu'à l'époque on appelait "les livres miroirs" : ouvrages reflétant dans des collections adaptées pour les jeunes, les problèmes de société et le questionnement identitaire.
La tempête est passée, balayant d'un coup de revers (politique) la bibliothèque et la bibliothécaire de la ville d'Orange (voir l'article du BBF de 1999 : http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1999-03-0044-005 )
...et le vent s'est calmé...

Vingt-sept ans après, un nouveau ouragan se prépare. Celui-ci s'appelle "Gender" : a l'origine un mot anglais "inoffensif" qui signifie : "genre ; sexe féminin ; sexe masculin" et qu'un certain mouvement politique français a récemment transformé en "guerre contre l'altersexualite"(*) dans la littérature de jeunesse.
La tempête "Monchaux" visait surtout les livres pour adolescents..."Gender" vise plus bas !

Je NE veux PAS qu'on tire sur l'ombre de Julie : elle et avec elle, beaucoup d'autres filles et garçons vont être rangés dans les cases (et casiers)...dont ils ne sortiront plus !

(*) altersexualite : néologisme permettant de réunir en un seul mot les sexualités "non strictement hétérosexuelles", notamment l'homosexualité, la bisexualité, la question sur l'identité sexuelle...

P.s. Vous pouvez éventuellement (re-)lire ma "critique" de "La fête des mères" dans laquelle j'avais recopié un interview avec Didier Daeninckx, relatant également cette année 1987.
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Le premier album pour enfants ayant abordé le thème de l'identité sexuelle. Un album de 1976 réédité en 2009 et malheureusement à nouveau épuisé aujourd'hui, l'éditeur ayant mis la clé sous la porte.


« Julie n'est pas polie. Julie n'est pas très douce, elle n'aime pas les peignes et se cache sous la mousse pour ne pas qu'on la baigne. Julie sait ce qu'elle veut, elle en parle à son chat, ils ont de drôles de jeux que ses parents n'aiment pas… mais elle voudrait qu'on l'embrasse quand même. »


Julie est un garçon manqué, son père n'arrête pas de lui répéter. Si bien qu'un matin elle se réveille avec une ombre de garçon. Julie est perturbée par cette ombre étrange qui mélange tout et la dérange : « Allez, laisse moi tranquille, je ne suis pas comme toi, moi ! Je suis une fille ! » Julie ne sait plus qui elle est, elle ne sait plus à qui elle ressemble, elle voudrait être toute petite, se cacher dans un trou.

Une très belle histoire sur la quête d'identité d'une petite fille. le texte est poétique et dit la souffrance, l'incompréhension. Un album resté incroyablement moderne, qui interpelle et ça fait du bien. Un album dont certains passages vont heurter la sensibilité des culs serrés, et ça aussi ça fait du bien : « Ce soir, Julie est découragée… Et si c'était l'ombre qui avait raison… Elle n'est peut-être qu'un garçon… manqué en plus, avec cette fente entre les cuisses qu'elle aime bien toucher doucement… ». Un album à recommander chaudement, donc. Si vous fréquentez une médiathèque municipale et que ce titre fait partie de son fonds, n'hésitez pas à l'emprunter, vous allez faire une sacrée découverte.


« Les gens disent que les filles, ça doit faire comme filles, les garçons, ça doit faire comme les garçons !
On n'a pas le droit de faire un geste de travers…
Tiens, c'est comme si on était chacun dans son bocal !
- Comme pour les cornichons ?
- Oui, comme pour les cornichons…
Les cornifilles dans un bocal, les cornigarçons dans un autre, et les garfilles, on ne sait pas où les mettre !
Moi je crois qu'on peut être fille et garçon, les deux à la fois si on veut… Tant pis pour les étiquettes… On a le droit ! »
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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La petite Julie se pose des questions. Elle est une fille, mais elle ne fait rien comme les filles : elle n'aime pas se peigner, se laver, mettre le couvert... Est-ce qu'elle serait un garçon manqué comme le dit son père ? Une fille ratée quoi. Elle tente alors de repousser cette ombre de garçon qui rode autour d'elle, afin d'être une vraie fille. Oui mais Julie n'est pas une vraie fille, elle est Julie tout simplement.
Un album subtil, au texte qui fait mouche et aux dessins expressifs. Un livre publié pour la première fois dans les années 70, mais qui, bizarrement, reste toujours d'actualité.
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Ce livre me laisse perplexe.
Certes c'est un classique, certes le sujet est important, la morale de l'histoire excellente, les illustrations belles.
Mais j'ai du mal à imaginer qu'il va intéresser les jeunes enfants, vu son texte et sa présentation.
On en parle beaucoup ces jours-ci, puisque Thierry Magnier vient de le rééditer, ce qui s'imposait en ces périodes où le "genre" est au centre des débats.
J'en ai profité pour le réemprunter, et le relire tranquillement.
Et non, toujours pas de coup de coeur pour ma part, même si j'en ai un peu honte !!
J'ai toujours eu un peu de mal avec le Sourire qui mord, du moins dans l'optique de les proposer aux enfants.
Par contre, je n'ai pas vu la nouvelle édition, peut-être plus tentante ?
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Dernier album des éditions Thierry Magnier présentés aujourd'hui, complètement différent des deux autres dans le fond (le thème) mais tout aussi intéressant et surtout magnifique à feuilleter. Publié pour la première fois au milieu des années 70, l'Histoire de Julie qui avait une ombre de garçon revient sur un sujet assez polémique ces derniers mois et méritait donc une réédition pour l'occasion.
Déjà dans les années 70 on se questionnait sur des expressions comme « garçon manqué » et on se questionnait sur ses répercussions. Julie est une petite fille qui préfère courir à perdre haleine et faire du roller plutôt que porter une jolie robe et garder ses cheveux bien coiffés. Alors ses parents ne cessent de la gronder et de la traiter de « garçon manqué » ! Voilà donc qu'un matin, elle se réveille avec une ombre de garçon qui fait tout de travers… alors la petite fille est perdue, elle ne sait plus qui elle est, qui elle doit être… jusqu'au jour où elle rencontre un petit garçon « qui pleure comme une fille »…
Tout part d'une banale expression qu'on a tous utilisée au moins une fois dans notre vie, mais en fait, ça veut dire quoi ? Ça me fait penser à ce clip que j'ai découvert il y a quelques mois, produit par je ne sais plus quelle marque de protection féminine, qui revient justement sur les expressions « comme une fille » (« courir comme une fille », « nager comme une fille »…) perçues innocemment par des enfants et ensuite mises en scène par des adultes. C'est assez édifiant ! J'aime assez la conclusion de ce spot, comme j'aime celle de cet album que je vous invite à découvrir.
Encore une fois, les illustrations attirent l'oeil et habillent merveilleusement le texte. Ici en noir et blanc avec juste quelques minuscules touches de rouge, je les trouve très fortes en émotions : les visages sont très expressifs.
Je suis vraiment heureuse que cet album introuvable ait été réédité, il est aussi beau sur le fond que dans la forme !
Lien : http://bazardelalitterature...
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critiques presse (1)
Ricochet
09 décembre 2015
C’est une drôle d’histoire perturbante, qui parle à l’inconscient, qui trahit les désirs et les craintes d’un enfant.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
-Dis, maman, les ombres, ça mange de la lumière ?
Dis, maman, s'il n'y a plus de lumière, ça fera mourir les ombres ?
Jolie Julie, la nuit,
de ses yeux grands ouverts
dessine pour demain
des matins sans soleil.
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Quand une ombre
un peu trop sombre
vous suit comme
votre ombre,
nom d'un concombre,
elle vous encombre.
Julie en a assez.
Cette ombre étrange
qui tout mélange
et la dérange,
que le diable la mange !
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...Les gens disent que les filles, ça doit faire comme les filles, les garçons, ça doit faire comme les garçons.
On n'a pas le droit de faire un geste de travers.
Tiens, c'est comme si on était chacun dans son bocal.
-Comme pour les cornichons?
-Oui, comme pour les cornichons.
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- [...] Tiens, c'est comme si on était chacun dans son bocal.
- Comme pour les cornichons?
- Oui, comme pour les cornichons.
Les cornifilles dans un bocal, les cornigarçons dans un autre, et les garfilles, on ne sait pas où les mettre.
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"On a le droit. On a le droit", répète Julie en marchant. Il peut tout arriver. Elle est Julie, elle le sait maintenant.
Julie-chipie
Julie-furie
Julie-Julie
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Vidéo de Christian Bruel
La littérature jeunesse doit être politique, estime l'auteur Christian Bruel : elle doit forger les consciences et aider les enfants à questionner l'ordre des choses.
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