Péronnille la chevalière

Et pourquoi une fille ne pourrait pas être chevalière et prétendre à un prince ? Y a une loi contre ça ? Je ne le crois pas.
Donc Péronnille va voir la reine-mère (et pas le roi-père) passe ses 3 épreuves stupides (mais pas trop dangereuses) et veut épouser le prince. Qui lui ne veut pas. Tant pis ! Péronnille part en exploration. La suite, à vous de l'inventer.
Ce petit album, qui n'a l'air de rien, aborde en fait plein de thématiques :
- les rôles genrés : la fille princesse ? Et pourquoi c'est toujours elle qui aurait la belle vie, là à attendre sans lever son petit doigt ?
- les stéréotypes de genre : la chevalière et le prince musicien plutôt que l'inverse (d'ailleurs en général, les princesses de contes ne font rien, pas même de la musique. Parfois de la broderie. Il a de la chance, il s'ennuie pas, lui)
- le consentement : le prince ne veut pas épouser Péronnille. Et en plus, on lui a pas demandé son avis. Elle ne force pas, elle part à l'aventure.
Mine de rien, en une 20ne de pages, ça en fait des choses sur lesquelles réfléchir.
Et je crois qu'il n' y pas que les enfants qui vont y réfléchir...
Je tiens à remercier les médiathécaires de la médiathèque Olympe de Gouges de l'Eurométrople de Strasbourg pour ses paniers "Questions de genre" qui regroupent 4 ouvrages autour de ces questions. Eurométropolitains, Eurométropolitaines, tou/tes à Olympe !

Une chevalière ? Assez rare pour être souligné, grâce à ce conte détourné. Péronnille combat les méchants jusqu'au jour où elle tombe amoureuse d'un prince. La reine-mère lui impose trois épreuves si elle veut épouser son fils. Mais vu les manières du prince, elle l'enverra promener. Finalement ils ne se marièrent pas. Dessins sobres, colorés et moyenâgeux. Critiques des enfants : la fille est petite ainsi que son épée (qui doit faire un tiers d'elle, alors qu'il est écrit qu'elle avait une très grande épée).

"Il était une fois une petite fille.
Elle s'appelait Péronille.
C'était une petite fille très forte, très belle, et très intelligente.
Elle était chevalière.
C'est une mot un peu ridicule, mais ça veut dire qu'elle montait à cheval et qu'elle avait une épée.
Une très grande épée.
Elle se battait contre les méchants.
C'était son travail."

Et voilà donc qu'un jour, ladite Péronnille se retrouve à devoir passer trois épreuves afin de conquérir la main de l'élu de son coeur, y parviendra-t-elle ???

Une habituée de la maison nous a offert ce drôle d'album il y a quelque mois, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle a fait mouche auprès de toutes les filles de la famille et ce pour diverses raisons :
Raison n°1 (votre serviteuse, âge non dévoilé) : Péronnille n'est pas une gourdasse qui attend passivement que le prince charmant daigne pointer le bout de son nez, yes !
Raison n°2 (fille aînée, 4ans et demi) : Péronille elle a un épée !!!
Raison n°3 (fille cadette, 2 ans) : Péronille elle a un dada !!! (vouis, à 2 ans on kiffe les dadas, sache-le ami lecteur).
Si on ajoute à tout ça un texte élégant et poétique, et de très belles illustrations inspirées du moyen-age, ben ça nous fait plein de raison d'être fans de Péronnille.
Lien : http://www.super-chouette.ne..

Péronnille la chevalière est combattante, mais gagner le coeur du prince à la mandoline n'est pas qu'une simple épreuve. L'autrice Marie Darrieussecq inverse les rôles du conte traditionnel .Un album qui pourfend les idées reçues, l'égalité de genres et une littérature non sexiste (dès 6 ans).

Pourquoi est-ce que ce serait toujours les garçons qui jouent les chevaliers pourfendeurs de méchants et qui doivent passer des épreuves pour pouvoir épouser l'élu(e) de leur coeur ? Et le Prince, en fait, il serait pas un peu casse-bonbons des fois ? Marie Darrieussecq et Nelly Blumenthal rétablissent la vérité ET la parité dans une sorte de conte de fées à l'envers, au texte vraiment drôle et joliment illustré à la façon de l'iconographie médiévale. J'adhère, j'adore !
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