Je lirai le soulagement dans tes yeux

Je lirai dans tes yeux le soulagement de Jean-François Bures
Sur la couverture de ce petit livre, une jeune femme vêtue d'une robe à petits carreaux tirant sur le rouge bordeaux, une valise d'un ancien modèle à la main, traverse une forêt dont le sol est couvert de grandes fougères. Son regard droit, déterminé donne la direction vers laquelle elle se dirige. En 4e page de couverture l'auteur dévoile ainsi son premier roman : 1942, une femme abandonne son enfant, François et disparait pour toujours. Elle s'appelait Valentine. Quatre-vingt ans plus tard de silence, d'oubli, François, retrouvera par le travail de recherche de son beau-fils Stéphane la photographie de sa maman dans une petite caissette métallique, contenant ses quelques objets et une lettre qui aura traversé la guerre et revenir en France via les autorités allemandes. Rien que ce passage pratiquement à la fin de cet ouvrage vaut que vous lisiez : Je lirai dans tes yeux le soulagement de Jean-François Bures. Car c'est à une véritable enquête que Stéphane s'est livré, pour tout connaitre de la vie, pendant la guerre, de Valentine. Au-delà de ce que la vindicte populaire, et l'oncle de Valentine avait pu dire ! Alors que son mari étant prisonnier et qu'elle avait eu comme l'on dit maintenant une aventure. Valentine, ce n'était pas et loin sans faut, une femme de mauvaise vie, une putain ; une femme à Boche ! Vous découvrirez pourquoi elle fut obligée de partir, pourquoi elle s'est portée volontaire pour aller travailler en Allemagne ? Pourquoi avant de partir seule, elle a confié son fils François à une famille Dampierre autre que la sienne, et qu'elle leur adressait chaque mois pratiquement la totalité de son salaire perçu lorsqu'elle travaillait dans une usine en Allemagne jusqu'en mai 1944 ou là, alors que François à 5 ans, il est abandonné par celle-ci au bord d'une route. Cela coute cher un enfant ! C'est à la lumière de documents officiels que vous découvrirez et d'indication en Allemand que Stéphane, dessinera la personnalité de Valentine, nous faisant par la même découvrir une époque où l'on pensait tout connaître. Elles étaient mères, filles-mères, elles étaient avant tout des femmes, qui pour différentes raisons ont fait ce choix à une époque qui n'était d'ailleurs que celles des choix, de partir travailler en Allemagne. Un choix qui les marquera au fer rouge de l'indignité. Pour être partie, d'avoir travaillé pour l'ennemi, d'avoir aimé, d'avoir eu un enfant d'un homme portant un autre uniforme, de rentrer au Pays ou dès la descente du train, elles étaient battues, tondues, humiliées, jugées par un tribunal d'exception populaire, bien souvent par des résistants de la dernière heure. La littérature concernant cette époque nous fournit bons nombres d'exemples, et pas seulement dans les romans. Vous serez également ému, par le destin de Valentine qui s'achèvera dans un hôpital ou elle était soignée pour une blessure au genou à la suite du mitraillage du train dans lequel elle se trouvait par le Mosquito du Squadron Leader Hugues et de son copilote. Vous le serez aussi par ce pèlerinage effectué sur les traces de Valentine par son fils François accompagné de Stéphane. Vous verrez aussi comment les enquêtes sommaires étaient réalisées en relisant les procès-verbaux 19/3 du 23 juillet 1945 de Victor Gallien, commissaire de police à Fécamp. Comme le dit l'auteur de ce livre faisant parler Stéphane : « Si j'avais commencé mon enquête par la lecture des procès-verbaux du commissaire Gallien, jamais je n'aurais trouvé la force de réexaminer le dossier de Valentine. La police de l'époque savait et confirmait la sentence de ton oncle. Victoire prévisible de l'ordre et de la vindicte populaire libérée. J'aurai passé mon chemin d'excursionniste de l'histoire. » Je reviens sur l'ouverture de cette boite en fer blanc qui resta pendant 60 ans derrière une pile de linge. « François, retire le vieux caoutchouc desséché par le temps, soulève le couvercle, découvre ce que Stéphane avait découvert précédemment : l'Arbeitsbuch de Valentine, un crucifix, une paire de boucles d'oreilles, quelques Reichsmarks, une fleur séchée et une enveloppe ou est écrit pour François. François part en direction de la mer, le visage penché sur cette lettre… C'est parce que je suis le fils de H.L (Stéphane n'ayant pas connu son père qui vivait sa vie en dehors de la famille) que je n'ai pas abandonné. Les deux absents (Valentine et le père de Stéphane) ont un point commun. Ce sont des fugitifs. J'ai arraché une anonyme aux griffes de l'oubli et de la honte, combat dérisoire et minuscule ! » Non ce n'était pas un combat dérisoire, Stéphane, et je comprends que dans les yeux de François, tu as pu lire : le soulagement dans ses yeux. » Bien à vous.

Je lirai le soulagement dans tes yeux de Jean-François Bures, présentation

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, une mère est partie. Selon l'oncle de l'enfant, elle a suivi un Allemand. Elle est une prostituée.


Cet oncle n'a pas le temps de s'occuper de cet enfant, d'être une mère de substitution.


C'est son beau-fils qui raconte l'histoire car sa mère a épousé cet homme.


Avis Je lirai le soulagement dans tes yeux de Jean-François Bures

Ce sont deux hommes liés par un évènement dans leur enfance. le plus âgé n'a pratiquement jamais connu sa mère et il ne sait pas ce qu'il lui est arrivé. Seule l'opprobre a été jetée sur elle. le second n'a pratiquement jamais connu son père. Ce dernier a préféré vivre sa vie, laissant femme et enfant. L'enfant lui voue une haine féroce. Ces deux hommes sont liés aussi de façon familiale. Car le plus âgé est devenu le beau-père du plus jeune. Ils sont liés, ils s'aiment, se respectent énormément, ne parlent pas forcément. L'histoire de ce livre est de faire la lumière sur ce qui est arrivé à la mère.


Je ne vais pas forcément m'étendre sur les histoires imaginées au cours de cette enquête. Sont-elles vraies ? Sont-elles fausses ? Seul lui le sait. Mais il a eu accès à des documents administratifs, il les a demandés, il a enquêté et il a bâti son histoire pour ensuite la révéler à son beau-père. Peut-être pas tout, surtout pas ce qu'il a imaginé mais ce qui est tangible. Soit, restaurer la vérité sur cette femme, sur Valentine, qui a abandonné son petit garçon pour aller en Allemagne, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ces femmes-là ont été jugées, elles ont été traitées de prostituées. A la Libération, elles ont subi les pires méfaits. Cela je le savais.


Et encore une fois, j'apprends encore quelque chose concernant cette guerre. Cela ne finira donc jamais. Ici, ce sont des hommes, mais encore plus des femmes, qui ont signé un document pour travailler en Allemagne. le rêve de gagner plus d'argent ? Pas forcément. Mais cela permettait d'envoyer de l'argent aux familles. Leurs conditions de travail n'étaient pas franchement alléchantes. Pas d'autonomie, pas de liberté, mais mieux, tout de même, que ceux qui ont été envoyés dans les camps de la mort. Ces hommes, ces femmes, ont pensé à leur pays, la France. Certains se sont rebellés pendant les quelques mois où ils ont vécu sur place ou ils ont été un lien avec ceux qui voulaient libérer la France. Comme tous, ces hommes et ces femmes n'étaient pas à l'abri des bombardements, des maladies là où ils habitaient. Leur retour, en France, pouvait s'annoncer très compliqué. Abandon de domicile, pacte avec l'ennemi, …Ils étaient considérés comme des collabos étant donné qu'ils donnaient à l'Allemagne de la main d'oeuvre et que les autres pensaient qu'ils étaient forcément bien payés.


Même si l'histoire, en elle-même, ne m'a pas franchement emballée, ce devoir de mémoire est très important car ceux qui ont vécu la Seconde Guerre Mondiale sont de plus en plus âgés ou sont décédés. Ces souvenirs, souvent atroces, vont disparaitre. Ne resteront que des papiers officiels qui n'ont pas été éliminés par les nazis et ceux qui ont collaboré avec le régime allemand.


Je remercie Babelio pour cette Masse Critique.

Lien : https://livresaprofusion.wor..

Pour commencer merci à Babelio et sa masse critique ainsi qu'aux éditions L'Harmattan pour l'envoi de ce livre.

1942 Valentine, elle part en abandonnant son fils. On ne la reverra jamais. Que c'est il passé ? François son beau-fils va enquêter.

Un livre qui évoque un épisode de la Seconde guerre mondiale et honnêtement j'ai appris des choses que je ne soupçonné pas du tout !

Je pense que le travail de l'auteur a du être important ! Ayant eu accès à des documents officiels, cela donne la boule au ventre à certains passage.
Ce livre ce lit vite, d'une part parce qu'il est court mais surtout par le fait qu'il nous transporte aisément !

Je vais me pencher un peu plus sur cette collection "Rue des Écoles " !

Je lirai le soulagement dans tes yeux : un roman poignant, qui retrace le parcours d'une femme au coeur des heures les plus sombres de notre Histoire. Une enquête haletante, un style incomparable et une photo de couverture qualitative. Bravo à l'auteur pour ce premier roman plus que réussi.

Cet ouvrage est le premier roman de l'auteur. le désir de découvrir la vérité se fait profondément ressentir. Stephane qui est le beau-fils de François souhaite avant tout rétablir la vérité sur Valentine. C'est un réel travail d'investigations pour trouver des éléments permettant de retracer le parcours de Valentine et de trouver des indices pour comprendre cette mère et trouver des réponses à des questions oubliées.
Nous savons tous que cette période est très sombre, ce roman nous dévoile des épisodes peu évoqués tout aussi dévastateur. L'auteur nous emmène avec lui pour découvrir le résultats de ses recherches et hypothèses pour que François puisse être en paix, savoir qui était vraiment sa mère. Ses écrits sont très prenants, et j'ai beaucoup appris avec cet ouvrage et ai ressenti quelques émotions.

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