La fête des fous

Ça joue dur au Texas, près de la frontière mexicaine.

Dans ce polar américain, on suivra la piste de cadavres salement amochés, on parcourra les étendues desséchées où on trouve de loin en loin de petites habitations désolées.

Sur la route des immigrants clandestins, c'est aussi un endroit où peut se cacher un homme recherché par le FBI ou même par la mafia russe. le simple polar prend alors des airs de thriller d'espionnage.

Dans ce décor grandiose mais impitoyable, le policier Holland tente de faire régner la justice. Pour survivre dans ce contexte, il a développé une certaine sérénité et ses réflexions sur le sens de la vie enrichissent le récit. Il nous rappelle que « Ce que nous avons à faire, c'est de profiter de la terre et d'en prendre soin. L'inquiétude nous prive de notre foi et de notre joie, sans rien nous donner en retour. (p.207) »

C'est une brique de plus de 500 pages où on côtoie une cruauté abjecte, mais aussi la charité de ceux qui aident les autres sans rien attendre en retour que le sentiment d'avoir fait le bien.

James Lee Burke est un des plus grands romanciers américains de tous les temps, ai-je besoin d'expliquer dès lors pourquoi il me fallait absolument lire son nouveau roman ?

La Fête des fous est sûrement un de ses meilleurs et ce n'est pas peu dire ! Ce que j'aime vraiment chez cet auteur c'est sa faculté de s'imprégner complètement du lieu dans lequel se déroule son intrigue. Il avait déjà su m'emporter dans le Montana, en Louisiane et maintenant dans le sud à la frontière du Mexique : c'est un portraitiste incroyable de son pays, de ses moeurs, de l'ambiance propre à chaque lieu et à chaque habitant.

Après j'aime énormément les personnages de chacun de ses romans et notamment ses protagonistes récurrents. J'adore Robicheaux et j'apprécie tout autant Holland, ils ont des personnalités différentes mais chacun à sa manière est attachant. Dans cette nouvelle enquête d'Hackberry Holland, l'auteur nous présente des personnages secondaires réellement captivants, charismatiques et parfois effrayants. de vraies personnalités qu'on rèverait de voir porter sur grand écran, des rôles à plusieurs Oscar(s) je dirai même.

L'ambiance est vraiment prenante, on retrouve tous les ingrédients des grands romans noirs/polars américains. le plus important ne repose pas ici sur la résolution, le grand final mais bien sur tout le déroulement de l'enquête, sur la progression intime des personnages, sur les portraits effectués, les paysages décrits. C'est un monde à part entière que nous livre James Lee Burke ! Je précise qu'il est préférable d'avoir lu Dieux de la pluie pour lire cette nouvelle aventure d'Holland !

En définitive, La Fête des fous est un très bon roman de James Lee Burke, un polar parfait pour se régaler sous cette chaleur !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..

Le Texas , aux marches du Mexique :dans ces paysages baignés de couleurs violentes , à dominante rouge sang , celui des vieux indiens massacrés, celui des « dos mouillés » pourchassés , Burke suscite une sorte de « Davos » des psychopathes à la poursuite d'un détenteur de secrets militaires. Chaque personnage, et en premier lieu le sherif Holland , porte la croix de ses obsessions , les cicatrices de ses guerres et de son enfance ,la faim dévorante du désir ,la recherche désespérée d'un rédemption impossible . Dans ce cercle de l'enfer (« le Cri » de Munch ferait une bonne couverture) il est bien difficile de distinguer le Bien du Mal. L'auteur manifeste dans cet opus son art consommé du récit et de la création de personnages fascinants .

LA FÊTE DES FOUS de JAMES LEE BURKE
Le shérif Hackberry Holland officie au Texas près de la frontière mexicaine. Quand Dany Lorca, alcoolique notoire lui signale qu'il a vu un coyote poursuivre 2 hommes dans le désert et qu'il y a eu des coups de feu, il écoute d'une oreille distraite, mais quand le lendemain on retrouve un corps, il se met en action d'autant que le mort est Hector Lopez, un informateur du FBI. Vont s'ajouter dans ce paysage Krill, un mercenaire, Cody Daniels, un révérend qui hésite entre flingue et bible, Sholokof, un russe dont la passion est la torture, sans oublier une certaine Magdalena, passeuse de « dos mouillés »mais qui semble avoir bien des cordes à son arc… Holland va donc devoir démêler cet imbroglio autour d'une histoire de drones au milieu d'individus pour lesquels la vie humaine est à peine une variable d'ajustement. Quand je vous aurai signalé que le FBI n'a qu'une envie c'est le dessaisir de l'enquête et qu'il doit résister aux assauts énamourés de son adjointe Pam Tibbs vous serez parés pour la lecture de cette passionnante enquête pleine de sang et de haine. Ah oui, j'oubliais, il vaut mieux avoir lu avant »Dieux de la pluie » ce que je n'ai pas fait et ne m'a pas gêné.

Je découvre cet auteur et j'ai vraiment envie de lire d'autres ouvrages. J.L. Burke est doué pour nous plonger dans une ambiance à nulle autre pareille. Ces personnages sont complexes - difficile de savoir qui est le bon et le méchant, tous sont un peu (ou beaucoup) "méchant", cruel, tueur sans vergogne et pourtant tout est plus complexe. A la lecture de "La fête des fous" on est transporté dans un autre univers ; les paysages sont magnifiquement décrits ; il y a un côté poisseux dans cette histoire mais aussi beaucoup d'humanité, malgré les meurtres horribles qui y sont commis et ce n'est là qu'une des nombreuses contradictions de ce livre captivant. Il faut se laisser porter par ce récit, s'imaginer les paysages, regarder les personnages et se laisser bousculer dans nos certitudes. Magnifique livre !