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EAN : 9782070448883
368 pages
Gallimard (14/02/2013)
3.6/5   43 notes
Résumé :
Dans l'interminable hiver nord-américain, Jack, flic déchu au rang de vigile pour campus chic, ne pense qu'aux filles : adolescentes heureuses disparues sans laisser de traces, dont les portraits le dévisagent et le cernent ; et puis ce bébé mort accidentellement, à peine une fillette, dont son couple ne finit plus de faire le deuil. Rongé par la perte et de silence, Jack cherche à se racheter en retrouvant ses réflexes d'enquêteur : consoler des parents en découvra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Me voici devant une critique fort peu aisée à faire. J'ai aimé le roman, mais… Ben oui, il y a un "mais".

Qu'est-ce qui m'a empêché de savourer le roman alors que les autres l'ont adorés ?

Serait-ce le manque d'action ? Non, pas vraiment. le récit prend son temps, certes, ce qui nous laisse tout le loisir de faire plus ample connaissance avec Jack, un ancien flic devenu vigile dans une université fréquentée par des gosses de riches.

Les personnages seraient-ils mal travaillés, alors ? Non, pas du tout ! Que du contraire ! Notre Jack est un homme blessé par la mort de sa petite fille et lui et sa femme, Fanny, ont bien du mal à communiquer entre eux.

Leur souffrance est latente, comme prête à exploser. Ils s'aiment mais chacun vit sa vie de son côté, lui travaillant la journée, elle la nuit. Leur couple ne tient que pas habitude, la souffrance vécue étant leur ciment. Ciment qui a tendance à foutre le camp…

Durant toute la lecture, j'ai tenté de deviner ce qu'il s'était passé avec leur enfant, de comprendre pourquoi Fanny avait l'air de reporter toute la culpabilité sur son mari. Comme si c'était lui qui faisait tout à l'envers, comme s'il ne souffrait pas assez, comme si Fanny était la seule à avoir du chagrin…

Comme si le couple voulait oublier les causes de la mort de leur enfant : accident, fatalité, meurtre, omission… Chape de plomb coulée sur la chose.

En tout cas, de ce point de vue là, je ne peux pas reprocher à l'auteur de ne pas avoir su me faire ressentir toute la souffrance de ce couple et de ne pas m'avoir démontré que la perte d'un enfant, dans un couple, pouvait le dévaster profondément. Ici, c'est à petit feu que tout se désagrège.

Alors quoi ? le fait que ce polar tienne plus du drame psychologique que d'une enquête dite "classique" ? Non, pas vraiment… Cela ne m'a pas trop dérangé que l'enquête sur la disparition de Janice Tanner passe un peu au second plan.

Jack n'est pas le meilleur enquêteur de cette petite ville de l'Amérique du Nord, il part parfois dans tous les sens, cassant la gueule à un petit dealer, omettant de fouiller aussi la chambre de la gamine, mais bon, ce n'est pas son job et il a accepté de s'occuper de l'affaire un peu à contrecoeur.

Le temps démoralisant m'aurait-il tapé sur les nerfs ? Non plus, la neige, tombant quasi sans discontinuer, donne un faux air de huis clos à ce récit et le rend même oppressant à force d'étaler tant de blancheur sur tant de noir.

En fait, mon problème est venu du style d'écriture de l'auteur auquel je n'ai pas accroché. Jack, le narrateur, du fait de sa souffrance intérieure, a une manière de nous raconter les choses et c'est là que le bât à blessé entre lui et moi.

Bon, vers la moitié, ça allait mieux, m'étant habituée…

Voilà pourquoi je râle en écrivant ma chronique : ce roman avait tout pour me plaire de par sa psychologie des personnages poussée très loin, leurs blessures profondes, un couple déchiré, un environnement sombre, noir, de la neige pour rendre l'affaire plus complexe et ajouter une note dramatique à une partition qui l'était déjà.

Et moi, je bloque sur le style et la manière de construire le texte…

Y'a des jours comme ça où un grain de sable fait dérailler toute une belle machinerie bien huilée. Malgré tout, no regrets, quand on aime les récits psychologiques, avec un tel roman, on est bien servi.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Ca se passe en hiver, sous plus d'un mètre de neige, dans l'état de New York où Jack, vigile sur un campus universitaire, enquête sur la disparition d'une adolescente.
Jack met 80 pages à se décider si, oui ou non, il tentera de retrouver la gamine, car Jack a vécu un drame familial qui l'a laissé fracassé, qui empoisonne ses relations, et qui l'a rendu incapable de communiquer. Or, Jack est le narrateur de cette histoire, et éprouvant des difficultés à s'exprimer, il place le lecteur dans la même situation que son entourage : il agace, mais on ne peut pas l'abandonner car on a envie de l'aider -même si on a parfois du mal à le suivre.
C'est là que j'ai trouvé brillante l'écriture de Frederick Busch, qui au départ me laissait perplexe, car il réussit peu à peu à nous plonger dans l'histoire sans qu'on y prenne garde, et on se retrouve avec de la neige jusqu'à la poitrine, et on se débat dans une ambiance ouatée qui ne parvient pas à étouffer toute la douleur qui irradie de Jack.
Ca m'a bouleversée. Ce n'est pas un roman noir comme les autres, car il ne se livre pas facilement. Il faut un peu de patience pour comprendre ce que dit ou pense Jack, et d'imagination pour deviner ce qu'il tait ou fait. Mais ça prend : l'intrigue prend forme, les personnages prennent vie, l'enquête progresse. Et je reste béate d'admiration devant tant de sobriété et de beauté.
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Jack, ancien policier militaire devenu chef de la sécurité d'une petite université privée du nord de l'État de New-York, accepte, parce que cet événement fait écho à son propre drame d'enquêter sur la disparition de Janice Tanner. Alors que l'hiver devient de plus en plus rude et que d'autres filles disparaissent, Jack s'enfonce dans la déprime, la culpabilité et les vaines tentatives pour effacer de sa mémoire la mort de sa fille.

Roman à l'atmosphère glaciale et hypnotique, Filles oscille entre le polar et le drame psychologique avec un talent égal bien que l'enquête sur la disparition de Janice Tanner soit avant tout le prétexte au dévoilement des blessures intimes de Jack et de sa femme, Fanny. Couple brisé par la mort de leur bébé et par le voile qu'ils ont jeté sur ce décès dont ils refusent de se rappeler les circonstances et dont ils ne savent plus s'il a été provoqué par la négligence, l'emportement de l'un ou de l'autre d'entre eux ou simplement par la fatalité.
En enquêtant, Jack ne cherche point le rachat, ce qui serait trop facile, mais une manière d'exutoire à sa frustration et à sa peine, au délitement inexorable de son couple, et sans doute aussi à se punir un peu. Tout ici se fait écho : la disparition de Janice Tanner fait donc écho à celle du bébé de Jack et Fanny, l'hiver glacial et interminable aux coeurs définitivement gelés de Jack et Fanny, le travail de protection des étudiants à l'incapacité de Jack à protéger sa propre famille et à sauver son couple.
Roman du désespoir et de l'absence, Filles n'est pas un livre qui réconforte le lecteur. Frederick Busch y parle de l'amour, certes, mais surtout de la souffrance qu'il entraîne en disparaissant, et nous montre à travers Jack et Fanny comment la gangue de douleur créée par l'absence, le soupçon et la culpabilité rend les hommes durs et éveillent en eux ce qu'ils peuvent avoir de mauvais, la tentation de faire souffrir l'autre pour ne pas être seul à avoir mal. Quelques lueurs d'espoirs existent et brillent parfois au fil du roman, mais Frederick Busch a tôt fait de les voiler elles-aussi et démontre une grande capacité à mettre mal à l'aise et à bouleverser le lecteur. Âpre mais généreux à sa manière, Filles mérite sans nul doute la bonne réputation qui est la sienne et l'on ne peut que se réjouir qu'il soit aujourd'hui disponible en poche.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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On avait fait la connaissance de l'américain Frederick Busch avec son deuxième polar traduit en français : Nord.
Aujourd'hui voici le précédent : Filles.
L'air jovial de F. Busch cache des bouquins très noirs. Très très noirs.
Dans l'épisode suivant (Nord, donc), le sombre héros Jack, le flic qui ne retrouve pas les enfants disparus, était tombé très très bas.
Dans l'épisode précédent (Filles, donc), il est à peine plus haut sur l'échelle de la désolation : son couple n'en finit pas de finir, tout comme l'hiver qui sévit cette année-là. Jack est désormais déchu en vigile de campus et seul son chien puant semble pouvoir le supporter (ou réciproquement ?).
Malgré quelques jeunes filles disparues, il n'est pas vraiment question d'enquête policière (encore moins que dans Nord). Non.
Il s'agit tout simplement d'une descente aux enfers (enfin on est déjà tout en bas : Jack est déjà bien descendu) et F. Busch essaie de nous faire partager une souffrance.
L'indicible douleur de la perte d'une enfant (on peut se rappeler L. Tardieu dans un tout autre registre romanesque).
Les disparitions d'enfant (vous avez compris que le couple Jack-Fanny a perdu sa fille également) viennent hanter l'esprit de Jack, un peu comme les disparitions hantent les cauchemars islandais d'Indridason.
Au fin fond de l'enfer et de l'hiver, il y a Jack et son mal de survivre. Entre deux murs de neige.
L'écriture est sèche et un peu hachée. Peut-être est-ce la traduction ou bien un autre moyen de nous atteindre et de nous faire partager la douleur.
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Quand on commence ce roman, on entre dans un univers, à la fois littéraire et psychologique. D'emblée, on est plongé dans la tête de Jack, un homme malade, dont il ne reste que quelques ruines, de par son passé que l'on va découvrir plus tard. On y retrouve une abondance de petits détails, sur tous les petits gestes qui font notre quotidien, car Jack ne vit plus, il erre comme un fantôme, essayant de sauver ce qui peut l'être dans sa misérable vie.

Jack est marié à Fanny. Depuis qu'ils ont perdu leur enfant en bas âge, leur vie n'est plus la même. S'ils continuent à survivre, ils passent leur temps à supporter leur quotidien fait de routine. Alors, Jack regarde les autres et s'intéresse à leur va et vient. La disparition de cette jeune adolescence va lui donner un objectif, et lui permettre de chercher une rédemption envers les autres, mais surtout aussi envers lui-même. de même, il regarde les femmes, les jeunes filles, et ressent du désir ; il arrive à se prouver qu'il est encore vivant, malgré le fait que son esprit soit mort en même temps que l'enterrement de sa fille.

Ce roman est littérairement impeccable, irréprochable, et c'est passionnant d'un point de vue psychologique. L'enquête n'est ici qu'un prétexte pour fouiller le mental de cet homme à la dérive, et cela pourra en rebuter certains, de la même façon que d'autres y verront un roman culte. Inutile de vous dire qu'en lisant ce roman, j'ai eu l'impression de découvrir un énorme auteur, malheureusement injustement reconnu et trop peu traduit en France. Je ne peux que vous recommander cette lecture incroyablement forte et vraie, pour peu que vous aimiez les romans psychologiques.
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
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critiques presse (1)
Actualitte
19 mars 2013
Frederick Busch tient-là un thriller psychologique où l'asphyxie menace le lecteur à chaque page.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je patrouille à pied, ou sur un scooter blanc, et ça ne fait pas sérieux, un flic en scooter et en short. Mais un type qui fait respecter la loi, les lois, les lois d'un autre, ça finit comme ça. Soit parce qu'il boit, qu'il touche de l'argent, qu'il prend des amphétes, qui'il a besoin de puissance, ou qu'il fait partie de ces types qui ont toujours peur, ou parce que c'est moi, ça se passe toujours comme ça - services fédéraux ou police d'une grande ville, puis quelque chose de plus bas, une grande ville, puis quelque chose de plus bas, une grande cité ouvrière, ou un petit trou perdu au-dessous des Grands Lacs, par exemple, puis encore plus bas, un bled minuscule, puis peut-être un campus, un centre commercial, un hôtel qui a connu des jours meilleurs.
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On ne peut pas dire Il était une fois pour raconter l'histoire, raconter comment on en était arrivés là. Il faut dire hiver. Il était une fois en hiver, doit-on dire, car l'hiver était notre seule saison, et on avait l'impression qu'on allait vivre en hiver toute notre vie.
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[…] - Ce serait comme vivre en hiver toute l’année. Je n’y crois pas.
- Alors, qu’est-ce qui va se passer selon toi ?
Mes lèvres endolories ne voulaient pas remuer.
- Ce qui se passe toujours. On a un hiver dur, terrible, et puis il se termine.
Quelqu’un, dans le rêve où Fanny et moi étions tristes, parlait sévèrement du printemps.
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[…] Je l’avais vu sur une brique de lait. Ils mettent les photos de gosses perdus, ou qui se sont enfuis, sur les cartons de lait et les gens ne les regardent jamais comme des photos de gens qu’ils risquent de voir.
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Un polar ennuyant et pourtant...

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