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EAN : 9782246835431
216 pages
Grasset (31/01/2024)
4.5/5   9 notes
Résumé :
Chaque année à Cambaron, petit village du Sud de la France, le carnaval sauvage vient clore les vendanges. Le temps d’une journée, la population s'adonne à un rituel païen et orgiaque où les hommes, masqués et habillés comme des bêtes, chassent les femmes vêtues de blanc, victimes consentantes bientôt traînées dans la lie de vin et les excréments.
Maria n’y a pas assisté depuis qu’elle a intégré l’Ecole Normale Supérieure et enfin pu quitter son « village d’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique

Un récit, qui malgré son sujet, une histoire d'amour entre femmes, et sa fin, une horreur annoncée dès le départ, m'a vraiment captivé.

L'histoire se passe essentiellement en l'espace de quatre jours, du 14 au 18 septembre 2004, au village (fictif) de Cambaron, inspiré par la commune de Courmonterral dans l'Hérault en Occitanie, proche de Montpellier, où depuis des siècles existe la coutume d'une fête plutôt sauvage pour marquer la fin des vendanges.
En avertissement, avant le récit proprement dit, l'auteur prévient que sa version de cette fête annuelle relève de la fiction.

Si le récit est limité dans le temps, il n'empêche évidemment pas de fréquents retours en arrière, indispensables pour bien saisir le déroulement et la fin de l'histoire.

Pour éviter d'en dire justement trop sur cette fin terrible, j'ai décidé de me limiter à la présentation des protagonistes principaux.

Au centre, il y a la petite Maria Gaetano, qui perd sa maman-chérie lorsqu'elle n'a que 12 ans. Une perte qui va bouleverser son adolescence et conception d'existence, d'autant plus qu'elle, en tant qu'enfant unique, ne peut compter sur son père, trop affecté par la mort de son épouse.

Jeune fille intelligente, Maria poursuit des études à Lyon et, au bout d'une absence de 3 ans, décide de rentrer au village natal. Pourquoi tout à coup ce retour au moment des vendanges ?

Au risque de trop révéler de la suite, il me faut cependant signaler que Maria espère pouvoir ramener avec elle à Lyon, son grand amour, la ravissante Agnès Leguet, qui a 3 ans de moins qu'elle et qui suit des cours dans une école hôtelière en vue de gérer une auberge que son richissime père lui fournira.

Seulement, Maria n'est pas la seule à tomber sous le charme de la belle Agnès et une relation saphique est peu évident dans le milieu de leur jeunesse à Cambaron !

Je n'en dirai pas plus, sauf que l'auteur, Pierre de Cabissole, a décrit cette passion amoureuse entre femmes avec un esprit ouvert et une forte sensibilité. J'ai également apprécié sa langue riche et élégante.
Pour un premier roman, c'est un franc succès !
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Un premier roman fascinant ! Cet auteur a publié en 2019 un récit autobiographique, je ne l'ai pas lu, mais la force de ce premier roman roman m'a subjuguée.
Dès les premières pages une peur diffuse s'installe sans présager de la suite, c'est en fait la presque fin du roman , et l'histoire se déroule ensuite sans jamais laisser retomber ni l'attention ni l'intranquillité.
Maria, une jeune fille , fait de brillantes études loin de son village natal quelque part dans le Sud-Ouest, et de son père aviné, il n'a pas surmonté le décès de son épouse. Après 3 années d'absence Maria revient donc au village et ce au moment d'un carnaval qui voit les hommes masqués poursuivre dans les rues non pas des taureaux mais les femmes afin de les plonger et les asperger d'une infâme mixture faite de lie de vin et d'excréments d'animaux.
Mais Maria est revenue surtout pour retrouver voire emmener Agnès, une camarade d'enfance avec qui elle avait découvert l'amour saphique.A partir de là déferlent les souvenirs , les anciens copains encore imberbes qui ne le sont plus, les haines ouvertes, les jalousies diffuses,et la fin qui rejoint le début du roman.
Ce ne m'est plus si fréquent d'être emportée » jusqu' à pas d'heure » par un roman,mais là Pierre de Cabissole a réussi son coup ! Ce Carnaval sauvage m'a laissée le coeur battant.
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Chaque année après les vendanges, dans le petit village cévenol de Combaron, a lieu un carnaval bien particulier : le temps d'une journée, les hommes, masqués et revêtus de peaux de bête, poursuivent les femmes pour les asperger d'un mélange repoussant fait de lie de vin, d'excréments et de charognes d'animaux. C'est dans ce contexte que revient Maria Gaetano, qui a fui son village natal et son père alcoolique pour intégrer Normale Sup à Toulouse. Elle revient pour chercher Agnès, de trois ans sa cadette, avec laquelle elle a entretenu une relation amoureuse. Mais la belle Agnès est la compagne officielle de Dorian, avec lequel Maria a un lourd contentieux. Son retour fait remonter des souvenirs et déclenche une vague de haine...

Bien sûr, il y a la jalousie, dont on sait très bien ce qu'elle est capable de produire. Ici, elle va permettre au récit de monter crescendo jusqu'à l'horreur. Mais le fil rouge du roman, c'est aussi l'humiliation : outre le tag infâmant sur le mur de la maison paternelle qui expose à tous l'orientation sexuelle de Maria, elle trouve son accomplissement dans le Carnaval de Pouyes. La veille, lors du repas de fête inaugural, on fait venir un « âne blanc », volontaire plus ou moins désigné d'office que l'on plonge dans la mixture violette (encore dépourvue des éléments animaux), après quoi les convives, consentants ou non, se font arroser par « l'Echelle », une équipe d'hommes qui leur crachent dessus le même mélange ; enfin, le jour même, les Pouyes ont tout loisir de maltraiter les Blanches, en les acculant, et les plongeant dans les auges et les fontaines remplies de la mixture « améliorée ». Maltraitance et toute puissance mâle sont à l'oeuvre dans ce Carnaval hérité de traditions païennes qui mérite bien son nom. Comment peut-on accepter, au nom de la tradition, de se laisser faire ainsi ? Les victimes sont-elles aussi consentantes qu'il y paraît ? Ou n'est-ce pas la pression sociale qui les oblige à participer à cet événement dont Pierre de Cabissole souligne la barbarie ?

Comme pour contrebalancer la violence présente dès la scène inaugurale, le récit parfaitement construit fait place parfois à des moments doux, scènes d'amour, vendanges, comme pour nous laisser respirer alors qu'on sait la fin et l'horreur inévitable. L'amour est fort, qui voudrait soulever des montagnes, faire fi des préjugés machistes et de l'homophobie ; l'amour est revanchard et jaloux, qui tue des chiens et des femmes…
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.
::..
J'ai lu et beaucoup aimé :
LE CARNAVAL SAUVAGE
de @pierredecabissole .
@editionsgrasset .
213 pages .

« Fréquents Sont les Morts »
Le vent qui s'engouffre , hurlant . La drache cévenole , glaçante . La meute , aux corps fumants . Six hommes , aux respirations entêtantes . Des prédateurs aux visages masqués .

« Bienvenue au pays , Maria »
LE CARNAVAL SAUVAGE C'est l'histoire d'une fille amoureuse d'une autre fille . C'est une histoire qui finira mal . C'est l'histoire d'un village et de son carnaval , d'une tradition païenne sauvage . C'est l'histoire d'une fille qui voudrait en sauver une autre . C'est une histoire à la con .

Maria , enchaînée aux souvenirs d'une nuit, une seule . Une nuit qui l'empêche d'avancer dans la vie . Son premier amour impossible à oublier . Avec sa solitude, pesante . Son bonheur , comme si elle le méritait pas . Comme une guerrière au coeur lourd.

Combaron , petit village du Sud de la France . le Carnaval des Pouyes, qui clôture les vendanges . Un carnaval sauvage qui dure le temps d'une journée . Des hommes, anonymes sous leur masque , et leur accoutrement de bête, qui chassent des femmes , victimes consentantes, toutes vêtues de blanc , pour les traîner dans la lie de vin et les excréments . Des silhouettes hurlantes, des ombres fugaces .

« Fréquents Sont les Morts »
LE CARNAVAL SAUVAGE C'est une histoire dingue qui tient en haleine jusqu'à la toute dernière page . Une écriture incisive, percutante . Les mots qui cognent , la violence virulente . Une héroïne entière, complexe et sauvage . Un premier roman Sous tension , coeurs battants , tout en puanteur et cris incessants . Une histoire de Charognes palpitante .
Un peu de Franck Bouysse , Un peu de Cécile Coulon , beaucoup de @pierredecabissole , une belle découverte .

Vous l'avez lu ? Il vous tente ?….
Foncez ….
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Un roman tout à fait saisissant, une oeuvre littéraire oui, avec une une qualité d'écriture de premier ordre, mais aussi un page turner qu'il est quasiment impossible de lâcher une fois qu'on l'a ouvert !
Le premier chapitre nous attrape par la gorge, nous secoue et nous laisse tout groggy... les chapitres suivants nous laissent respirer, faire la rencontre de Maria -une femme forte mais plein de contradiction et d'Agnès -affolante de charme, de légèreté mais aussi de rouerie "Elle a ce petit sourire malicieux que je connais bien mais qui est différent de la dernière fois que je l'ai vu : ça ne donne pas la même chose sur une adolescente et sur une femme ce genre de sourire. Une infime différence que je reçois brutalement."
Il y a aussi Miki, le frère sympa mais plus malin qu'il n'y parait, Dorian, le jeune coq qui se complait dans le rôle qu'on lui donne... et Gaëtano, le père de Maria.
Cette figure du père m'a particulièrement touché. Un homme qui survit plus qu'il ne vit car son grand amour est mort il y a longtemps et que ce décès l'a laissé absolument démuni face à la vie. "Après ça, mon père a dégringolé. J'ai compris qu'il n'avait jamais vécu pour moi mais toujours pour elle."
C'est certainement pour ça que Maria revient au village : pour ne pas laisser passer elle aussi, le grand amour de sa vie.
En deux cent pages, l'auteur parcourt avec une plume superbe des sujets comme le patriarcat, le machisme, l'homophobie, le régionalisme, la bêtise humaine... le tout convergent vers un seul grand sujet : l'amour fou, déraisonné !
Un claque de beauté, de noirceur et d'érotisme qui vous suit longtemps.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
J’ai parfois la vertigineuse sensation de trimbaler mon cœur au bord d’un précipice tant le monde et ceux qui le peuplent m’angoisent.
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On n'eclot pas adulte dans le monde qu'on a connu enfant : c'est une découverte brutale à laquelle rien ne nous prépare.
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Aujourd’hui je sais que ce n’était que lâcheté de ne pas laisser mes sentiments me guider. Comme à la mort de ma mère. Faire front. Toujours. Mais le vrai courage, c’est peut-être de pleurer, de ne pas faire semblant qu’on est forte, d’accepter ce qu’on est sans dresser des pare-feu autour de soi. Achille et Ulysse pleurent : leurs ambitions ne peuvent faire l’économie de larmes.
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J’ai peur mais ce sang me donne de la force : je suis fière de saigner abondamment devant les loups, satisfaite qu’ils observent avec stupeur ce sang de femme presque noir qui imbibe maintenant le bas de mon tee-shirt et une jambe entière de mon pantalon. Ils sont aussi effrayés que moi. La peur a une odeur forte.
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Je nage pour ne plus être au monde, je nage comme on fugue, je me détache de tout et je m’absente du reste. Sous l’eau ma peau n’est qu’à moi et j’en oublie le vertige d’exister.
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