UN PATELIN NOMMÉ ESTHERVILLE d'
ERSKINE CALDWELL
Ganus et Kathyanne sont métis, frère et soeur, ils vivent avec leur tante, malade, qui ne peut plus travailler. On est, comme souvent chez Caldwell, dans le sud des États Unis, chez les petits blancs pauvres, incultes et obsédés. Ganus se fait harceler par la fille de la maison dans laquelle il travaille et se fera renvoyer. Il retrouvera du travail comme livreur, devra s'acheter un vélo à crédit et se fera voler par son prêteur. La suite ira de mal en pis. Quant à Kathyanne, ravissante jeune fille, elle perdra sa place en refusant les avances du mari pour lequel, elle travaille, se fera agresser par de jeunes blancs débiles qui ne comprennent pas qu'elle n'accepte pas de se faire violer gentiment dans un coin de rue. Les événements prendront une tournure moins dramatique pour elle suite à une grossesse mais sa vie sera toujours difficile à ESTHERVILLE, patelin où le racisme ordinaire est banalisé à un point extrême.
Un des Caldwell les plus sombres, les plus déprimants que j'ai lus, une représentation démoralisante de cet échantillon de population du sud profond. Seule lueur dans cet océan de bêtise, le médecin blanc qui aidera Kathyanne et prédira, à un policier profondément raciste et dont le but est d'éliminer tous les noirs, que le monde a déjà changé en une génération et qu'il changera encore au cours de la prochaine.
Caldwell est une lecture, presque, indispensable pour comprendre l'Amérique profonde d'aujourd'hui.