Telle une oulipienne accomplie, Nicole Caligaris a su relever le défi des éditions Belfond pour nous pondre le remake de la pièce d'Alfred Jarry sous la forme d'un roman.
Avant de le commencer, il peut être fort intéressant de lire ou relire cette œuvre ou de se la remémorer en lisant le bref résumé que l'auteur a bien voulu rajouter au rabat de la quatrième de couverture.
Ainsi l'on retrouve le père Ubu, alias Urbain Burn Urbier, man(a)geur d'hommes d'une holding, dans cette redite qui utilise aussi bien le vocabulaire de l’œuvre dont elle s'est inspirée que celui plus actuel de la "phynance".
Dans cette prose lyrique, Nicole Caligaris nous raconte de nouveau l'ascension d'Ubu jusqu'à sa chute, dans un style frénétique, que l'on lit comme on écouterait du jazz, avec de longues phrases parsemées de nombreuses virgules et de trouvailles linguistiques assez épatantes.
Bref, l'auteur a réussi à tenir le pari et à faire de son roman une œuvre originale.
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Merdre alors ! j'ai apprécié ce remake d'Ubu que j'avais lu au lycée et ADORE. Un peu effrayée au début par le fait que c'est un roman je me suis habitué et ai habituer de voir cette histoire transposée à notre époque. J'ai aussi beaucoup apprécier tout ce vocabulaire inventé qui faisait parti des choses qui m'avaient le plus intéressée dans l'oeuvre initiale.
Bref pari réussit !
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Il serait autrement plus judicieux d'enduire les gens de la glu du bien-être pour lequel ils développeraient instantanément une dépendance qui leur ôterait l'envie de minauder, autrement plus judicieux de lâcher à présent quelques primes et même de leur laisser des heures pour qu'ils pussent, (...) se précipiter dans les zones commerciales des riantes banlieux du pays, y contracter les emprunts qui les tiendraient la tête basse, astreint à la table de travail, dociles et tolérant (...)
Première question à Nicole Caligaris par Hervé Sanson.