Ah l'amour, ce sentiment si fort quelquefois inattendu, qui peut nous faire perdre la tête...
Lorsque Mathilde rencontre Lorenzo à un dîner, elle est tout de suite séduite par cet homme qui a l'air ailleurs, perdu dans ses pensées. Lui ne la remarque pas immédiatement mais un geste de la part de la jeune femme va suffir à les faire entrer en contact. C'est le début de 7 ans de relation. Lorenzo est pourtant un homme marié, a deux enfants et semble avoir beaucoup d'affection pour sa famille, mais manifestement pas assez pour lui être fidèle, naviguant entre ses deux vies tel un poisson dans l'eau. Pour Mathilde, chaque instant passé sans Lorenzo est un supplice, tant elle s'épanouit dans cette relation. Mais voilà qu'un jour, elle rencontre quelqu'un, provoquant une prise de conscience chez Lorenzo...
Le titre de ce roman traduit parfaitement l'état d'esprit dans lequel se trouvent les personnages, qui ont traversé plusieurs phases, ensemble ou individuellement. Il y a eu le temps des étreintes, des serrements d'amour, puis l'état d'errance, d'errement dans lequel ils vont tout à tour se trouver, à défaut d'avoir pu se faire de véritables serments d'amour.
J'ai aimé suivre le cheminement des protagonistes, connaître leur douleur, leur envie d'être heureux. Cependant je dois dire que le dernier quart du livre m'a refroidie. L'auteur a vraiment rendu la vie dure à ses personnages, rendant la lecture pesante et peu encline à l'espoir, la détresse, la maladie et la mort devenant omniprésentes. C'est donc mon regret. C'est dommage parce que l'angle de départ était vraiment intéressant et que l'écriture de l'auteur va au fond des choses, se pose en véritable réflexion sur la nature des sentiments et sur la vie en général.
Merci à Babelio et aux Editions La Grande Ourse pour l'envoi de ce roman dans le cadre de Masse Critique !
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Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les Editions de la Grande Ourse.
J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, les cinquante premières m'ont demandées quelques efforts pour m'imprégner de l'histoire. Et puis, une fois dedans, je l'ai avalé.
On se laisse transporté par l'histoire de ces êtres sentimentalement blessés, déboussolés, des écorchés vifs. On les suis dans leurs errances, puis dans leur quête respective du bonheur, ce désir de retrouver goût à la vie.
Loin des clichés et des romans pleins de bons sentiments à l'eau de rose, c'est un très beau roman, plein de pudeur, que je conseille vivement.
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C'était un aveu, et c'etait une délivrance. Elle avait du mal a croire que sept années avaient passé depuis ce soir ou l'amour était venu brouillé le marais tranquille de ses jours. Elle avait encore plus de mal a admettre qu'aujourd'hui c'etait elle qui tournait la page, que c'etait elle qui renvoyait Lorenzo a sa femme et ses enfants - a sa solitude ?
Sept années avaient passé, sept années de douceur et d'orages.
Il est des chocs qui vous marquent pour l’éternité, comme un fer rouge planté au fond du cœur, un point de misère ou d’humiliation au-delà duquel quelque chose en vous se tétanise, qui ne se dénouera plus, et qui vous situe hors du monde – hors de vous-même.
Elle disait que l’homme n’est le jouet de rien ni de personne, qu’il est maître, et donc responsable, de sa destinée. Elle affirmait que rien n’est impossible à qui veut embellir le monde,, et que seuls les médiocres se réfugient derrière l’écran de la fatalité. Elle était éperdument gaie dans son pessimisme, amoureuse de la vie qui passe et, bien sûr, déchirée parce qu’elle passe.
Oui, est-ce que ça existe, une histoire d’amour qui ne se termine pas par une souffrance ? On s’évertue à l’oublier, mais le chagrin d’amour est la condition même de l’amour. Les sentiments sont la grande aventure de la vie justement parce qu’ils impliquent un risque : celui d’éprouver, un jour ou l’autre, un déchirement.
Il avait surtout compris que, des rives de l'Atlantique aux déserts d'Afrique, des plaines d'Afghanistan aux mégapoles d'Asie, des ruelles de Montmartre aux faubourgs de Mexico, la pauvreté et l'innocence sont les seules richesses du monde, et que la vraie lumière est dans les yeux des enfants.
Richard Cannavo : Monsieur
TrenetDans les
jardins du manoir d'EYRIGNAC, en Dordogne,
Olivier BARROT présente le livre "Monsieur
Trenet" de
Richard CANNAVO, édité par PLON.Photographies en banc-titre.