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EAN : 9782234042766
170 pages
Stock (01/02/1994)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Dans l'histoire de ce roman en gestation, deux questions sont mises en scène : quels sont le savoir, la mémoire d'un personnage romanesque? Qui lui donnera véritablement naissance, de la femme endormie qui en est l'auteur ou de Mina, le peintre?
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Des personnages qui évoluent indépendamment de leur auteur - ou mieux, des récits qui campent des personnages en dehors de la fiction de leur réalité due à l'omniscience du narrateur - nous en connaissons depuis longtemps : depuis Six Personnages en quête d'auteur de Pirandello, ou depuis Unamuno (presque en même temps).
Dans ce roman, néanmoins, Georges/Antonin surgit nuitamment de la plume de son auteure qui en veut un héros de roman érotique ; et son existence (nocturne), ses aventures sexuelles multiples, sa liberté d'errer dans quelques rues de Paris, sa connaissance et conscience de soi, voire sa propre survie ne dépendent que du sommeil de l'auteure. C'est dire que très vite la volonté du personnage est menacée de façon angoissante par celle, peut-être contradictoire ou incompatible, de son auteure, qui pourrait lui tracer un autre destin que celui qu'il convoite. Et de la convoitise, il en a à revendre, surtout depuis qu'il a rencontré Mina et qu'il en est tombé amoureux. Mina, source de délices incomparables avec celles connues avec les autres, représente aussi une menace supplémentaire pour Georges, car elle est peintre, et voudrait figer son image par le trait, ce qui le priverait aussi de la liberté de ses mouvements...
Le roman, y compris dans ses multiples descriptions érotiques, présente une très remarquable originalité de fond autant que de forme. Il est formé d'un texte ininterrompu, sans subdivision en chapitres ni en paragraphes, souvent comportant des phrases extrêmement longues - ou à l'inverse composées d'un seul mot, dans lesquelles le monologue intérieur de Georges se mêle allègrement à un dialogue de son auteure avec lui (à la seconde personne), à des dialogues avec les autres personnages (au premier ou second degré, le doute existe pour certains...), à des récits du narrateur (reconnaissables par l'usage du passé simple, ou par un conditionnel d'anticipation). Parfois tous ces éléments se juxtaposent dans la même phrase, comme la splendide scène érotique des pp. 114-117. le temps du récit est également enchevêtré.
Tout cela fait penser très fort au Nouveau Roman. La structure narrative est très complexe. Mais parfois l'on ressent la pesanteur d'une expérimentation littéraire qui n'a d'autre fin qu'elle-même, et cela est alors assez lassant. Les romans (et essais) les plus récents de Cannone que j'ai lus en premier m'ont réjoui davantage.
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Vidéo de Belinda Cannone
Une conversation présentée par Raphael Zagury-Orly Avec Isabelle Alfandary, auteure et professeure Belinda Cannone, auteure Serge Hefez, psychiatre
Le «un» n'est jamais le chiffre de la vie. Certes, il y a les organismes unicellulaires, bactéries, levures, plancton et autre protozoaires… Mais eux aussi on besoin de quelque chose d'autre, d'un milieu.. A la base de toute molécule organique, outre la durée temporelle et les sources d'énergie, se trouvent des multiplicités, des altérités, des combinaisons d'éléments, carbone, oxygène, hydrogène, eau, azote, dioxyde de carbone, diazote… Bien sûr, cela fait la vie sur Terre, la vie des vivants, mais ne dit rien sur la façon dont les êtres humains, eux, choisissent de la porter, cette vie, c'est-à-dire d'exister. de là aussi l'unicité est exclue: on vient au monde «plein des autres», le monde ne vient à l'enfant que par les autres, et il n'y tient que si d'autres d'abord le tiennent et tiennent à lui. Né d'une union qu'il n'a pas choisie, il lui appartiendra ensuite de s'unir volontairement à qui il voudra, par affinité, par intérêt même, par amitié, par amour, et de constituer des couples, des clans, des groupes, des familles, des communautés, des sociétés… Il se peut dès lors que des personnes, pour supporter le faix de la vie, choisissent de la porter à deux, de faire de leur cohabitation une convivance, et de leur existence une coexistence, le plus souvent solidifiée par le ciment de l'amour. La «vie à deux» devient dès lors une vie rêvée que les partages quotidiens rendent réelle. Mais est-ce si sûr? Combien coûte le sacrifice du «un», de la libre et insouciante existence solitaire, qui n'a de comptes à rendre à personne? Combien coûte le sacrifice du trois, ou du quatre, d'union plurielles où la diversité fait loi, où les plaisirs varient et s'égaient de ne point devoir s'abreuver à une seule source? Est-il possible qu'une «vie à deux», soudée par le plus bel amour, résiste aux soudaines envies d'autonomie, demeure imperméable aux petites disputes, aux grosses scènes de ménage, aux soupçons, aux jalousies, aux perfidies, aux humeurs insupportables, aux messages indus sur le portables, aux désirs d'être seule(e), de partir seul(e), de dormir seul(e)? On ne sait pas. On ne sait pas si la «vie à deux» est le paradis de l'amour ou l'enfer de la liberté.
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