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Anne-Marie Carrière (traductrice) (Traducteur)
EAN : 9782264077554
306 pages
10-18 (01/04/2021)
3.52/5   55 notes
Résumé :
Manchester, Angleterre, 1867. Stephen Doyle, un vétéran de la guerre de Sécession, rejoint les Fenians, une société secrète qui prépare la guerre d'indépendance irlandaise. Face à lui, James O'Connor, chef de la police d'origine irlandaise, veut devancer les plans des Fenians pour les empêcher d'agir sans avoir à les tuer. Le destin des deux hommes va se trouver fatalement lié lorsque le neveu d'O'Connor change de camp. Hantés par leur passé et guidés par leur soif ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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La révolte des Féniens, en particulier les événements de Manchester en 1867, est l'un des thèmes principaux du roman de Jules Verne Les Frères Kip.
Ian McGuire a également choisi d'en faire le contexte de son polar "Celui qui sait".
Nous sommes donc à Manchester en 1867, trois militants féniens sont pendus pour avoir assassiné un policier Charles Brett et côté irlandais la réplique se prépare. Une vengeance terrible croit-on savoir à la lecture.
Depuis la grande famine entre 1845 et 1852, la population irlandaise est devenue une diaspora répartie essentiellement entre l'Angleterre et les Etats Unis, mais aussi d'autres pays européens comme la Hollande et la France.
La caractéristique de cette communauté est son grand sens de la solidarité, sa foi catholique, et sa croyance dans le retour d'une république indépendante d'Irlande qui ne sera une réalité qu'en 1921...Ce délai permet de mesurer la résilience et la ténacité des Irlandais.
Dans le roman de Mc Guire deux héros s'affrontent, d'une part James O'Connor, un policier né à DublIn, engagé par la police de Manchester pour infiltrer la communauté des Féniens et prévenir tout acte de terrorisme. Vu du côté de la police et de son chef Palin, la force est la seule réponse possible :
"— Ce qui signifie qu'ils ont peur de nous, commente gaiement Palin. C'est évident. Notre démonstration de force a réussi, conformément à nos attentes."
O'Connor ne partage pas ce point de vue et les renseignements qu'il obtient de ses indicateurs ne sont pas rassurants.
Les Féniens sont prêts à tout, ils engagent les services de Steephen Doyle un Irlabdais qui a combattu aux Etats Unis dans les rangs de l'armée du Nord, un homme sans foi ni loi.
« La révolte des Féniens, en particulier les événements de Manchester en 1867, est l'un des thèmes principaux du roman de Jules Verne Les Frères Kip.
Ian McGuire a également choisi d'en faire le contexte de son polar "Celui qui sait".
Nous sommes donc à Manchester en 1867, trois militants féniens sont pendus pour avoir assassiné un policier Charles Brett et côté irlandais la réplique se prépare. Une vengeance terrible croit-on savoir à la lecture.
Depuis la grande famine entre 1845 et 1852, la population irlandaise est devenue une diaspora répartie essentiellement entre l'Angleterre et les Etats Unis, mais aussi d'autres pays européens comme la Hollande et la France.
La caractéristique de cette communauté est son grand sens de la solidarité, sa foi catholique, et sa croyance dans le retour d'une république indépendante d'Irlande qui ne sera une réalité qu'en 1921...Ce délai permet de mesurer la résilience et la ténacité des Irlandais.
Dans le roman de Mc Guire deux héros s'affrontent, d'une part James O'Connor, un policier né à DublIn, engagé par la police de Manchester pour infiltrer la communauté des Féniens et prévenir tout acte de terrorisme. Vu du côté de la police et de son chef Palin, la force est la seule réponse possible :
« — Ce qui signifie qu'ils ont peur de nous, commente gaiement Palin. C'est évident. Notre démonstration de force a réussi, conformément à nos attentes. »
O'Connor ne partage pas ce point de vue et les renseignements qu'il obtient de ses indicateurs ne sont pas rassurants.
Les Féniens sont prêts à tout, ils engagent les services de Steephen Doyle un Irlabdais qui a combattu aux Etats Unis dans les rangs de l'armée du Nord, un homme sans foi ni loi.
« — Je n'ai pas rejoint l'armée de l'Union pour libérer les Noirs de l'esclavage, mais parce qu'un recruteur à la moustache cirée et à la redingote à boutons dorés m'a offert vingt-cinq dollars et un verre de bière. Je n'étais pas un soldat au début de la guerre, mais j'en suis vite devenu un. Obligé. Ensuite j'y ai pris goût. »
O'Connor est partagé entre ses origines que lui reprochent ses « collègues » anglais, « Ils se moquent de lui, bien sûr. Palin vient de le remettre à sa place. Si O'Connor a l'habitude d'être raillé par ses collègues, il n'aurait pas cru que le chef de la police en éprouverait le besoin. », et le sentiment insupoortable de passer pour un traitre aux yeux des Irlandais.
Le personnage de O'Connor est tout dans le remords, le regret, le sentiment d'impuissance et la certitude d'être un éternel incompris.
Face à lui, des hommes et des femmes pétris de certitudes. Doyle notamment, qui se joue de la police et a toujours un coup d'avance, « pour Dublin, Daniel Byrne est le nom d'emprunt de Stephen Doyle, vétéran de la guerre de Sécession, membre supposé de la Confrérie des féniens, la branche américaine de la Fraternité républicaine irlandaise. de source sûre, on sait que Doyle a été impliqué dans le soulèvement de mars, mais a échappé aux arrestations. Ils ont perdu sa trace. »
La lutte fratricide entre les deux hommes prendra un tour inattendu et conduira chacun d'entre eux à des extrémités mettant en danger leurs vies.
Un polar ramassé, court (277 pages), dont la lecture est palpitante et au cours de laquelle le lecteur apprend beaucoup de choses sur l'histoire de la communauté irlandaise.
A recommander.

Lien : https://camalonga.wordpress...
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▶️Manchester, Angleterre, 1867 : la communauté irlandaise est en colère, 3 militants de la fraternité des Féniens (mouvement de lutte pour l'indépendance de l'Irlande) viennent d'être pendus pour le maître d'un policier anglais.
▶️Dans ce contexte, James O'Connor, officier de police originaire de Dublin, récemment muté à Manchester, est chargé d'infiltrer la communauté des féniens et de neutraliser tout nouvel acte terroriste ; ses indicateurs (des traitres à la cause!) l'on prévenu qu'un acte de vengeance se préparait...
▶️Les Féniens, eux, ont fait appel à Stephen Doyle, un irlandais parti aux Etats-Unis, vétéran de la guerre de Sécession - un homme autoritaire, cruel et sans pitié - pour diriger la fraternité et mener une action d'éclat contre les institutions anglaises...
▶️...Deux convictions opposées, d'un côté, la préservation de l'unité de la Couronne d'Angleterre, de l'autre, l'accès l'indépendance de l'Irlande .....
▶️O'Connor et Doyle, tous deux irlandais, se vouent une haine tenace et s'engagent dans une guerre personnelle, chacun voulant tuer l'autre....et l'un des deux devra mourir...
▶️Entre roman policier et roman d'aventure, une immersion dans le Manchester de la 2de moitié du 19ème s., ville ouvrière pauvre, grise, avec ses filatures, ses tanneries, ses pubs, toute une économie modeste....
▶️...Ces conflits entre anglais et irlandais et déjà ce désir d'indépendance et de séparatisme...
▶️Un roman aux personnages complexes, moins prenant que le précédent, "dans les eaux du grand Nord", mais que l'on ne peut tout de même pas lâcher avant la dernière page : prenant !!..
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un polar sous le signe du trèfle

Nous sommes à la fin du XIXe siècle, en Angleterre et plus précisément dans la ville de Manchester.
Dans ce polar historique, nous sommes en présence de 2 protagonistes qui s'opposent.
Stephen Doyle a combattu durant la guerre de Sécession. Il arrive ainsi en Angleterre depuis les Etats-Unis. Il appartient à une société secrète, Les Fenians qui se battent pour l'indépendance de l'Irlande (et ce, même depuis les Etats-Unis).
En face, nous avons James O'Connor (surnommé Jimmy). Il fait partie des services de police et est irlandais. Ses origines l'aident ainsi à avoir des renseignements que les irlandais ne voudraient pas donner directement à la police anglaise. Il cherche à neutraliser les Fenians mais ne veut pas les tuer car ce sont ses compatriotes.
Nous assistons ainsi à un duel à distance : d'un côté, Stephen qui est arrivé en Angleterre pour mettre la pagaille et chercher à déstabiliser le gouvernement anglais pour aider la cause irlandaise et de l'autre, Jimmy qui cherche à déjouer les plans des Fenians pour faire son travail correctement et ne pas être taxé d'aider les personnes hors la loi.

Même si je connais peu de choses sur la lutte menée par l'Irlande pour obtenir son indépendance, j'ai trouvé ce polar historique très intéressant et plutôt agréable à lire.
Je le conseille à ceux qui aiment les polars historiques car cela change de ceux avec une intrigue se déroulant en France ou aux Etats-Unis.
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Voici un très bon roman policier !
L'écriture est très fluide et immersive : on plonge dans l'ambiance des rues de Manchester, on suit les personnages ...Très agréable à lire !
L'histoire aborde la question irlandaise : les Fenians, les Irlandais sympathisants, les enrôlés par chantage ou par envie de frisson, les Anglais anti-Irlandais, les fractures engendrées par ces dissensions au sein de la population et de la police, les liens et réseaux entre Irlandais US-Irlande-Habitants d'Angleterre ... L'auteur a gagé de montrer tous les acteurs et toutes les facettes de ce conflit irlando - britannique de la fin du XIX°siècle et a à mon sens plutôt réussi ! le héros, celui qui sait, est un anti-héros ou plutôt il est très humain : une Cassandre doublé d'un ivrogne, avec un coeur écorché, de la détermination ... Sans être franchement sympathique, il est attachant et j'ai frémi en lisant son périple post-arrestation ...
Si vous avez aimé
-les magnifiques romans de @Sorj Chalandon : @Retour à Killybegs et @Mon traitre,
-l'ambiance "duel entre deux hommes" un peu partie d'échecs dans le huis clos d'une ville du film Stalingrad
-et la tension de l'excellent film traitant de la question irlandaise Ennemis Rapprochés (Harrisson Ford et Brad Pitt, dirigés par Alan J. Pakula en 1997),
vous aimerez ce roman !
EN BREF : très bon roman policier sur al question de l'indépendance irlandaise fin XIX°s.
PS : j'ai enlevé une demi-étoile pour trois raisons :
-un petit manque de contextualisation au début de l'histoire : on est jetés dans la piscine, et pour les personnes non averties sur la question irlandaise, c'est peut-être un peu déroutant. L'auteur apporte quelques précisions sur ce qui est historique à la fin de son oeuvre;
-une petite erreur sur Spike Island qui abritait le "bagne" de l'IRA (note de bas de page) : elle ne se trouve pas en Tasmanie (où cependant beaucoup de Fenians ont été déportés !) mais au large de Cork, en Irlande donc. Sur Spike island en Tasmanie, il n'y a que des oiseaux et des cailloux.
-j'ai trouvé triste la fin; c'est mon côté justicière
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1867, Angleterre, entre un flic irlandais pas respecté et un brigand irlandais venu semer la discorde de la liberté, les étincelles vont s'enflammer...
Bienvenue dans « Celui qui sait » d'Ian McGuire, auteur que je découvre et qui m'a vraiment intriguée !

J'ai trouvé l'ambiance très bonne, vraiment froide, lourde, il n'y a aucun cadeau, l'indépendance se gagne au prix du sang entre trahisons, injustices et informateurs. Et la fin en est une parfaite représentation xD
On suit différents clans, flics, indépendants, informateurs, et malgré le grand nombre de personnages, on les différencie parfaitement parce qu'ils sont bien caractérisés ! Fluidité de lecture au top.
Le plume au présent est aussi très efficace, elle est immersive, dans l'action et ne laisse rien prévoir.

Mais malgré tous ces points positifs, il m'a manqué quelques détails.
Toutes les scènes ne sont que les scènes importantes, il n'y a ni pauses ni transitions et je trouve ça un peu dommage ! Ça a amené un manque d'attachement aux héros... On les connait bien, mais pas assez pour s'y attacher à fond.

Au final, j'ai été assez scotchée par l'ambiance du roman ! Il m'a donné envie de surveiller Ian McGuire ! Et d'ailleurs... Il a aussi écrit « Dans les eaux du Grand Nord », un polar en huis clos sur... Un bateau ! J'y cours !
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critiques presse (1)
LeMonde
10 avril 2022
De cet univers et de ces conflits historiques, McGuire détaille la violence avec une langue nette et dépouillée, égale par instants à celle des seigneurs du roman hard boiled, tels Dashiell Hammett ou Jim Thompson [...].
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C’est le jour de l’hommage des féniens à leurs martyrs : une semaine s’est écoulée depuis la pendaison.
À la mi-journée, trois mille Irlandais se rassemblent sur Stevenson Square : des hommes, des femmes, des enfants arborant cravates, rosettes et rubans verts. En tête, des fifres et des tambours jouent la Marche funèbrede Haendel ; trois prêtres tiennent à bout de bras les portraits encadrés des défunts. O’Connor attend dans une rue latérale que le convoi s’ébranle, puis rejoint la queue du cortège. Ils remontent Piccadilly, parapluies levés pour se protéger du crachin, pareils aux boucliers des légions romaines. Ils passent devant l’hôpital et l’asile et descendent London Road, sous le regard des badauds massés sur les trottoirs. Ils franchissent la rivière Medlock, près des ateliers d’impression textile, puis tournent à droite dans Grosvenor Street. Petit à petit, O’Connor remonte la foule, l’œil et l’oreille aux aguets. Hormis le bruit des semelles frottant le pavé et les bribes de musique qui parviennent de l’avant de la procession, il règne un silence quasi religieux. Les gens parlent peu, ou à voix basse, et quand un enfant rit et crie, tous se retournent.
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Doyle se rencogne dans l'angle du cab et ferme les yeux. Il ne craint pas ce qui risque d'arriver cette nuit. La guerre lui a appris qu'il est vain d'espérer ou de s'alarmer : le chaos est au coeur de toute chose, noir insondable, et le mieux que l'on puisse faire, c'est de lui donner forme humaine et de s'y tenir. Dans le feu de l'action, l'esprit se vide, on oublie qui ont est. Voilà la vraie raison, la raison profonde de son engagement : il ne se bat pas pour une cause, ni pour la gloire, mais pour ces instants, brefs ou interminables où, lui, Stephen Doyle, au mépris du danger, s'adapte à la mesure d'un monde cruel.
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Ce sont toujours les morts qui commandent. Chaque pas est un pas vers de plus vers eux, chaque courbe fait partie du même cercle, et ce que nous appelons amour ou espoir n'est qu'un interlude, un moyen d'oublier que nous ne sommes pas éternels.
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