La fameuse année 1910 de
Tolstoï, qui se termine par sa fuite et sa mort est un sujet éminement romanesque, ou plus exactement qui peut se prêter à mille conjectures. En plus de celui-là, je peux vous citer deux livres sur le sujet : Une année dans la vie de
Tolstoï de
Jay Parini dont vous pouvez trouver un billet chez Dominique (j'ai le livre dans ma PAL depuis son billet) et
Tolstoï est mort de
Vladimir Pozner dont vous trouverez un billet chez Lili Galipette.
Ici, on ne parle que de la fuite de
Tolstoï. le récit est donc ramassé entre la nuit du 27 au 28 octobre et le 31 octobre où
Tolstoï arrive à la gare d'Astapovo où il mourut le matin du 7 novembre. Quand j'ai lu la quatrième de couverture, je me suis dit ça c'est une mort à la
Edgar Poe. On ne sait pas ce qu'il a fait pendant sa fuite, ni où il était mais comme il avait 82 ans, ça a été trop éprouvant pour lui. Je rappelle que je ne connais pas la vie de
Tolstoï ni ses romans mais seulement quelques nouvelles (je suis en train de me rattraper. Comme le dit George, des fois, j'ai l'impression de n'avoir rien lu).
Si vous êtes comme moi, sachez que dans la famille
Tolstoï, on se dit tout (mais alors absolument tout) ou plus exactement tous les membres du cercle de Yasnaïa Poliana (et ils sont nombreux) tiennent un journal et ils se le lisent entre eux. Quand
Tolstoï décide de partir tout seul pour fuir sa vie, sa femme et tout le reste, c'est quand même avec un médecin et un serviteur en prévenant la moitié de sa famille et en écartant sa femme qu'il ne peut plus supporter après quarante huit ans de mariage. Tout ça est un peu extravagant. Mais c'est
Tolstoï, un homme plein de contradictions, qui ne peut arriver à vivre selon son idéal (ce qui le désespère et je le comprends),
On découvre donc ici un
Tolstoï à la fois fragile et déterminé, vaillant et malade. On découvre aussi sa manière de voir sa famille à travers des extraits de son journal que l'auteur incorpore en italique dans le texte comme si il faisait parti du texte. L'auteur ne prend pas parti ni pour Sophie (la femme) ni pour
Tolstoï même si on suit
Tolstoï (on a donc plus tendance à prendre son parti). L'auteur a priviligié une sorte d'enquête journalistique sur le sujet et donc un ton neutre. Cela ne donne pas l'impression de lire un roman ou une biographie romancée mais plutôt un article qui pourrait avoir été écrit au cours de la fuite, au jour le jour par un journaliste qui suit la compagnie.
En conclusion, j'ai trouvé que c'était instructif et plutôt pas mal. Je lirais sûrement les deux autres livres cités précédemment.
Lien :
http://cecile.ch-baudry.com/..