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EAN : 9782494139220
316 pages
Venin d’Encre (28/10/2023)
4.38/5   28 notes
Résumé :
Une ouverture en mode Misery, de Stephen King. Mais pour la suite... Vous n’êtes pas prêts ! Pour les fans d’American Horror Story, Clive Barker, Jack Ketchum. Un roman noir, sombre, malaisant, poisseux, riche en body horror. Des chapitres courts, du suspense et une écriture visuelle. Une psychologie des personnages fouillée.
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a une grande injustice dans la procréation.
Celles qui n'arrivent pas à enfanter et celles qui avortent. C'est ce qui créait des romans comme La Servante Ecarlate où l'on pousse au plus grand vice l'appropriation des corps qui peuvent donner la vie.
Ou comme ce roman de Violaine de Charnage, où une femme qui désire à la folie un bébé, kidnappe et séquestre une autre sur le point d'avorter.
L'avortement est sujet à polémique et questionne souvent sur le sujet du bien et du mal, sur est-ce que la vie dans la vie doit éclipser l'autre ?, est-ce que les femmes ne sont sur Terre que pour enfanter ?, Doit-on considérer le foetus comme vivant ?, etc…

C'est un pur hasard si je tombe sur ce roman quelques temps après lu La Chambre de Lactation de Soulier, où une femme qui désire tant avoir un enfant, séquestre un géniteur. C'est le pur hasard si j'ai lu il y a quelques semaines la nouvelle Les Règles du Corps du recueil Lapin Maudit de Bora Chung et que j'avais fait la remarque entre le remake de Faux-Semblants avec Rachel Weizs, le film Horloge de Alexis Jacknow et la dernière saison de American Horror Story que la maternité a le vent en poupe. Je serais bien curieuse de savoir pourquoi ? Peut-être que est-ce la volonté de se réapproprier son corps et que seule la maternité nous empêche encore de le faire ? Entre celles qui veulent des enfants et ne peuvent pas : elles ne contrôlent donc pas leur corps. Et les autres que la société a « kidnappé » et « séquestré » sous le joug du patriarcat se soumettant au rôle de pondeuses? Vaste question…
Evidemment, certaines ont la chance de pouvoir choisir mais ici on parle de celles qui n'ont pas cette aubaine.

Le roman commencera assez classiquement comme un thriller horrifique avec des psychopathes. Mais peu à peu, il deviendra abyssal et organique comme un Cronenberg, et parfois étrange comme un David Lynch : un roman visuel donc, qui utilisera le gore de manière très intelligente et soignée. En effet, j'ai ressenti plusieurs niveaux de lecture car les quatre protagonistes sont complexes et attachants. Pas vraiment de méchants, même la plus déséquilibrée me paraîtra touchante. Au début, on jugera le couple : de simples fanatiques « pro-vie » qui reflètent souvent l'hypocrisie de la religion : les mêmes qui se passionnent pour la chasse et votent pour la peine de morts. Mais Cherry est beaucoup plus délicate que cela. Elle possède ce que toute mère possède : l'Amour Inconditionnel. Certes, elle est une psychopathe (mais on est dans un roman d'horreur, alors ce n'est pas les Bisounours). Et Terence bien que soumis à son épouse, tente de se rattacher à la raison.

Mandy représentera celle dont le corps n'appartient plus. Elle se battra pour récupérer son corps, comme les féministes se battent depuis des décennies. Il sera attaché, souillé, détruit, maltraité, humilié et même lorsqu'elle réussira à se le réapproprier, l'ultime bassesse et la folie de Cherry le profanera dans l'inimaginable… Je préfère vous prévenir pour les âmes sensibles, Mandy va prendre cher. Elle représente ses milliers de femmes partout dans le monde…

Josh, l'anti-social, l'anti-consumériste, le sociopathe qui prépare le chaos, le suicidaire qui ne veut pas se soumettre, se retrouvera confronté à l'inconcevable : celui d'un être désireux de vivre plus que tout.

D'autres détails du roman sont incroyables, comme l'histoire de la chienne et de sa portée, comme les cauchemars arachnides ( me faisant penser à la sculpture "maman" de Louise Bourgeois ou au symbole de maternité derrière le FaceHug du Xénomorphe du film Alien, qui enfante dans le corps des hôtes à leur insu avec violence.) Et encore d'autres évènements que je ne peux dévoiler sinon je vous priverais de surprises autant détonantes que étonnantes.

Dans tous les cas, si vous aimez Cronenberg, Soeurs de sang de Brian de Palma, le film Grace de Paul Solet ou Eraserhead, si vous avez aimé la nouvelle Les Règles du Corps de Bora Chung, je vous conseille ce riche chef-d'oeuvre de l'horreur sur le thème de la maternité.

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Un vrai changement d'univers même si j'avais déjà lu de l'horreur, là j'allais rentrer dans l'univers bien plus spécial que celui que je connais. D'après tout ce que j'ai lu un peu partout, mon subconscient et ma conscience allaient être chamboulés, voire retournés comme des crêpes.

💭 Les entrailles de l'horreur… Un titre évocateur qui nous donne déjà une première direction, mais une couverture vraiment atypique. J'ai été attirée comme un aimant.

📖 Je vais vous parler de la première moitié du roman

Tout commence comme une histoire qui se veut « passe-partout « ou presque, mais sûrement pas feelgood. Mandy est une jeune femme qui se retrouve enceinte sans l'avoir désirée et qui veut avorter. Un thème très lourd, très tabou, mais surtout qui est rarement au coeur d'un roman. Mais une rencontre va tout changer, chamboulée, mais qui va faire basculer sa vie dans l'horreur absolue. Terence et Cherry, un couple « sans histoire » croise le chemin de Mandy pour son plus grand malheur.
💭 L'Autrice à la plume très soft pour ce début de récit. Elle fait la mise en place du contexte, des personnages et de leur caractère de manière très minutieuse. On explore leurs réflexions, leurs motivations et leurs choix. Tout cela nous met dans un contexte à mieux comprendre la suite qui sera à la hauteur de la couverture 😅. Toute l'histoire tourne autour de 4 personnages qui sont totalement différents et des motivations différentes. J'ai adoré ce début très simple à lire et fluide surtout. Comme on dit chez moi « comme une lettre à la poste « . Mais la suite va changer ma vision et mes émotions…


La seconde partie du roman
💭 nous voilà enfin aux moments que je redoutais tant. L'incursion au coeur de la noirceur humaine, de l'horreur dans toute sa splendeur. Si le début était d'un caractère assez « sobre », la suite l'est beaucoup moins. Je suis pour la liberté de choix, mais soyons sérieux, tout le monde n'est pas du même avis et impose le leur. Terence et Cherry sont pour la vie, mais Mandy a fait un autre choix et en paiera le prix. Mais lequel ? Je ne dirais rien de plus, car il est nécessaire pour, de lire ce roman horrifique qui m'est de par le thème, mais aussi par les conséquences décrites en détail. Horreur au premier plan dans cette seconde partie et qui change complètement mon état d'esprit durant la lecture.

☢️ Je suis certes sensible, mais question lecture je le suis moins et pourtant… C'est ma première incursion dans le monde de Violaine de Charnage et ça ne sera sûrement pas la dernière. Alors attention, cette histoire n'est vraiment pas à mettre devant tous les yeux. L'Autrice à mis les détails de détails de certaines scènes qui ne sont déjà pas faciles à décrire et à lire pour nous lecteur. Non seulement, l'avortement est LE THÈME, mais la torture, les souffrances et la psychologie sont vraiment puissants. Elle insiste, persiste et signe le récit parsemé d'horreurs et d'une ambiance malsaine. Mais ce n'est pas tout, Violaine de Charnage nous dépeint l'univers de la « folie » sous diverses formes en mettant un point d'honneur à séparer chaque « folie ». C'est hallucinant comme la folie peut se décliner en plusieurs versions dans un seul roman.

♨️ En résumé, il est vraiment important que les personnes sensibles ne lisent pas cette histoire. Ce roman est franchement horrible, mais j'ai adoré découvrir la plume ultra sombre de Violaine de Charnage. Ce roman m'a complètement chamboulée par sa sensibilité (je ne plaisante pas), car sans être émotives, il n'est pas possible d'aller aussi loin dans l'horreur. Les sentiments sont vraiment importants et mis en avant malgré les thèmes abordés. Mais toute l'histoire se tient (sans tenir compte de certains passages fantastiques). On pourrait croire que ça retrace la vie ou au moins une partie de quelqu'un. L'horreur dans sa splendeur, mais qui m'a beaucoup plu. J'avais la trouille avant de commencer à lire, mais j'ai été vite conquise par cette lecture. Alors, n'hésitez pas à lire ce roman si vous avez le coeur et l'estomac bien accroché. Encore merci pour votre confiance et à très bientôt j'espère
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« Non ». Cette seule syllabe contient en elle toute la notion de consentement, qui aujourd'hui, peine à être comprise. le non, c'est la répulsion, c'est le cri intérieur de l'Homme Révolté chez Camus face à ce qui ne peut être humain. Les personnages dans les Entrailles de l'Horreurs provoquent du dégoût, voire la peur animale face aux prédateurs dangereux, des monstres aux airs d'Hommes, mais ils ne m'ont pas donné envie de dire non. La faute n'est pas à imputer au contenu plutôt au contenant. Les antagonistes sont abjectes dans leurs valeurs morales et dans leurs actes. Pourtant, cette colère face à l'injustice, ne venait pas chez moi. Et cela je me l'explique par l'engagement émotionnel, qui n'est pas assez développé chez les personnages. le lecteur n'a pas de raison de s'attacher à eux, ni par une forme de mimésis (identification) ni par catharsis (empathie). L'auteure parle surtout à notre l'intellect, et oublie le côté sensible, le pathos (la pitié) qui permettrait cet engagement moral auprès du spectateur. En tant que femme française du XIX siècle j'ai bien-sûr détesté les propos malsains et injustes qui m'étaient donnés à lire, mais cette répulsion a agi sur moi en parlant à ma raison, et, je veux bien l'avouer, j'aurais aimé, aimer ces personnages. Leur psychologie est complexe mais ils leur manquent un angle de présentation qui pourrait nous donner envie qu'ils vivent, qu'ils « gagnent » même pour les « méchants ». Pourtant, les Entrailles de l'Horreur est loin, très loin, d'être un mauvais roman. le rythme. Des temps forts, des attentes, une chronologie enchevêtrée et indiquée grâce au nom des chapitres, qui sont en réalité des dates, créant une temporalité mimétique de ce que l'auteur réalise avec ces histoires enchevêtrées. C'est un tour de force réellement croustillant pour le lecteur, qui, durant toute la lecture est sur des montagnes russes. L'ironie omniprésente et satirique donne une impression de connivence avec l'auteure, et en cela le style de Violaine m'interpelle, elle joue avec nous tout en ayant une distance. Son ironie ne réside pas dans la forme, comme traditionnellement, mais dans le fond, puisque le propos est si abject et inattendu qu'il en devient presque comique, on parle ici d'un humour sombre, et empreint de sarcasme. Avis aux amateurs de slasher, vous trouverez ici de belles hypotyposes gores à souhait, le décorum général du roman est immersif, les lieux facilement représentables, et les descriptions : juste ce qu'il faut. Assez longues pour ne pas nous frustrer, et assez courtes pour ne pas nous ennuyer. Ça a été un vrai plaisir de lecture, et j'ai hâte de découvrir Violaine de Charnage dans ce nouveau format romanesque.
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Lorsque l on s apprête à entrer dans l univers de l ecrivenimeuse on sait déjà que l on va vivre une expérience à part. Mais concernant ce roman elle franchit une étape de plus en nous faisant évoluer dans une histoire épouvantable, dérangeante et dégoûtante à souhait mais qu est ce que c est bon. En gros vous allez d une part subir un véritable traumatisme visuel incarné par une série de scènes chocs et d autre part ressentir un profond sentiment de malaise qui va vous coller à la peau qui n ira qu en s aggravant. C est très simple pour construire son intrigue elle prends un sujet source de controverse qu elle va avec une perversité malsaine faire glisser vers une terrifiante relation d aide de toute beauté. On aime la montée en puissance qui est savamment construite débutant tout doucement dans un thriller psychologique angoissant qui va inexorablement glisser vers une horreur absolue. le roman est écrit comme une véritable oeuvre cinématographique digne du festival de Gérardmer. Serez vous assez fort psychologiquement pour ne pas vous laisser engloutir par ce ras de marée de folie qui suinte dans chaque situations. En effet, au vu de ce qu elle nous a concocté vous risquez de péter les plombs. Elle n a plus aucune limite en donnant vie à des moments visuels carrément répugnant qui vont rester gravé à jamais dans votre subconscient. La recette étant toute simple : des hectolitres d hémoglobines baignant dans un lisier de sécrétions humaines, des cours de chirurgie et d allaitement à gerber et une série de tueries diverses et variées. Sans oublier un fond de sexualité véritable marque de fabrique de l auteure. Tout est décrit de telle façon que nous avons l impression de nous même y assister. Tout est brillamment pensé pour nous rendre complètement accro : une narration construite comme un compte à rebours mortel nous permettant de suivre en parallèle deux tragédies, un suspense intenable engendré par une série de moments critiques dont on attend avec impatience la finalité et une forte tension psychologique qui plane tout le long. Auquel s ajoute une série de rebondissements que nous sommes loin de voir arriver. Afin de nous rendre encore plus mal à l aise elle illustre son roman d une série de sujets insupportables d actualités qui nous font rugir. Tout cela pour nous amener inexorablement vers une finalité qui nous achève une fois pour toute.
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🚨⚠️ Pour un public très averti, aguerri, perverti et plein de folie ! ⚠️🚨

Bienvenus dans les entrailles de l'horreur, le dernier né de Violaine de Charnage.
Ce petit dernier commence avec Mandy, jeune fille enceinte sur le point d'avorter, qui est enlevée et séquestrée par un couple atypique complètement barré.

Entre patriarcat et religion, Violaine secoue le sujet de la maternité en tant qu'accomplissement de la femme. Elle brise les tabous qui l'entourent, avec violence.
Horrible et tragique métaphore de notre société, qui pointe du doigt ces femmes qui n'ont pas d'enfants, par choix, par dépit et celles qui ont fait le choix d'en avoir sous le poids des traditions, de la normalité, forcées à rentrer dans une case.
Les femmes doivent procréer coûte que coûte. Cela ne peut pas être autrement.

"Ne me supplie pas. Remercie-moi. Remercie Dieu.
Tu vas rester ici, avec nous, jusqu'à ton accouchement. Ne ne permettrons pas que tu sortes de cette maison et que tu ailles tuer ton bébé en toute impunité. Tous ensemble, nous allons sauver ce petit être. Et, un jour, tu me remercieras, Mandy. Tu réaliseras que tu avais tort, et que nous avions raison. Et tu nous béniras de t'avoir tendu la main."

Ce livre déroute par les sujets levés au fil de ses pages. Il nous interroge sur nos choix, nos droits à la procréation, notre droit à disposer de notre propre corps, l'avortement, le deuil périnatal, la stérilité, la paternité et la folie qui dort en chacun de nous. Jusqu'où serions nous prêts à aller pour obtenir ce que nous voulons vraiment ?

Ce livre commence comme un thriller psychologique, horrifique à la croisée de Misery du King et de la servante écarlate d'Atwood, pour ensuite basculer dans l'horreur organique de Cronenberg. Un page-turner terriblement gore à l'ambiance malsaine. La plume de l'autrice est très visuelle, très rythmée. Violaine ne nous ménage pas et j'ai adoré ça.
Plaisir coupable pour cette littérature de mauvais genre et cette lecture décomplexée profondément féministe.

Le petit plus : Jusqu'ici je n'avais lu que les recueils de nouvelles de Violaine que j'avais dévoré et adoré. J'avais un doute, j'avais un peu peur je crois que sur une version longue, sa plume ne soit pas aussi incisive, aussi rythmée voir même trop trash. Et pour mon plus grand plaisir je me suis trompée, Violaine est rompue à l'exercice, fidèle à ce que je connaissais !!
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Parce que je hais vos vies conformistes, votre bien-pensance, votre modération, votre condescendance, vos sourires de façade, votre consumérisme, votre bêtise, vos lâchetés quotidiennes, votre petitesse. Jamais vous ne m'auriez soigné. Je ne vous aurais pas laissé faire, je ne vous aurais pas laissé me convertir, jamais je n'aurais rejoint vos rangs de zombies, porté vos costumes, pris un crédit pour une de vos minables maisons de banlieue.
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Ne me supplie pas. Remercie-moi. Remercie Dieu.
Tu vas rester ici, avec nous, jusqu'à ton accouchement. Ne ne permettrons pas que tu sortes de cette maison et que tu ailles tuer ton bébé en toute impunité. Tous ensemble, nous allons sauver ce petit être. Et, un jour, tu me remercieras, Mandy. Tu réaliseras que tu avais tort, et que nous avions raison. Et tu nous béniras de t'avoir tendu la main.
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