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EAN : 9782749177144
288 pages
Le Cherche midi (02/05/2024)
3.81/5   16 notes
Résumé :
Un roman saisissant sur une famille où l'obsession des apparences cache une réalité chaotique.
" Ma sœur aînée et moi avons poussé dans la vase avec peu de lumière autour. "

Messe le dimanche, robes à smocks, vacances sur la côte basque au milieu de gens distingués... Jean, Madeleine et leurs deux filles, Nine et Fleur, respectent toutes les apparences d'une famille bourgeoise à la vie rangée.
Pourtant, quand Fleur, âgée d'une quarantain... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Quand je regarde les albums lorsque j'étais enfant, je vois une fillette sage, très « petite fille modèle », et affectueuse. Et je me rappelle cette période bénie où j'étais gâtée, où mes parents se penchaient sur moi en me souriant, et où j'enlaçais avec possessivité mon frère ou ma soeur plus jeunes.

Période bénie, oui ! Pas comme l'enfance de la narratrice, qui a eu des parents indignes de ce nom : un père excentrique, homosexuel refoulé et caustique abreuvant ses « amis » et sa famille de remarques impudentes et méchantes ; une mère triste et peu à sa place, voulant malgré tout faire croire que tout était bien. Elle n'a pas pu trouver une tendre intimité même avec sa soeur, avec laquelle elle n'a eu que très peu d'affinités.
Bref, une enfance sombre, une adolescence gâchée.

A la mort de « Jean » (son père), elle descend à la cave et épluche les souvenirs coincés sur les étagères : photos, lettres, tickets de toutes sortes.
Ce roman raconte les fouilles, qui vont durer plus d'un an ! Descente dans les tréfonds d'une famille, des cerveaux, des comportements, des coeurs peut-être, dans le sien certainement.
Tout nous est raconté chronologiquement, et nous découvrons avec stupéfaction et effroi les innombrables verrues de cette famille bringuebalante.
De l'espace clos de la cave, surgit alors un arbre…
Je ne suis pas psychanalyste, mais là, il y a quelque chose à décanter !

En tout cas, rien n'est superficiel, tout est écrit avec profondeur avec souvent beaucoup d'ironie.
J'ai aimé accompagner ces gens obligés de se tenir bien vis-à-vis de la société qui toujours juge. Et surtout cette femme qui a senti qu'elle était obligée de découvrir forcément des choses cachées, pour sa survie mentale.

Merci aux éditions le Cherche midi pour cet envoi dans le cadre d'une MC privilégiée.
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Une cave symbolique sert de point départ à cette histoire familiale difficile. Une cave où sont entreposés les souvenirs qui débordent, envahissent...

La narratrice remonte le temps jusqu'à l'enfance de Jean, le père. Voilà un personnage que j'ai trouvé odieux, même si les horreurs qu'il a connues petit garçon peuvent aider à comprendre certains de ses comportements. La mère, Madeleine, prisonnière de ce couple qui n'en est pas un avec Jean, et hantée par un traumatisme d'enfance, elle aussi, semble toujours ailleurs. Comment grandir dans cette famille désarticulée, où la folie rôde, malgré le semblant de bonnes manières inculquées et le respect des convenances?

Des parents mal dans leur peau, des gens s'acharnant à vivre d'apparences, une famille toujours au bord de l'implosion. L'image de l'arbre poussant dans l'imaginaire de la narratrice, étouffant tout, évoque bien cette prison familiale dont il est impossible de s'échapper.

Un premier roman acide et triste, sans doute inspiré par la propre famille de l'auteure, quand on lit le postface. Si j'ai trouvé la mise en place de l'histoire originale, et l'écriture riche et imagée, je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, et l'ensemble se révèle trop sombre. Merci en tout cas à Babelio et aux éditions le Cherche Midi pour cet envoi. L'auteure participe à la production de l'édition des " Rencontres du Papotin", émission que j'aime beaucoup.
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Contre toute attente, j'ai sincèrement apprécié ma lecture. Je partais avec un a priori négatif car en lisant le pitch, j'y ai découvert l'énième histoire d'une femme qui, à la mort d'un de ses parents, se plonge dans les correspondances, albums photos, souvenirs, etc. pour mieux comprendre le défunt et revoir sa relation à lui à la lumière d'une belle et profonde introspection.

"Des gens comme il faut" est tout cela mais avec un petit quelque chose de plus. C'est sans doute dû à l'écriture que j'ai trouvé brillante. le style de Florence Chataignier m'a rappelé celui de Marie-Hélène Lafon. Direct, sans fioritures, mais en même temps pas du tout racoleur, sans envie de choquer. Il n'y a d'ailleurs pas de vraie tension psychologique dans ce roman mais une forme larvée d'autobiographie. Est-ce parce que le décès prématuré de ma propre mère est encore récent que ce récit a résonné en moi ? Peut-être. Sans doute. J'ai laissé l'alchimie opérer.

Fleurianne, la narratrice, s'attache à retracer la chronologie de ses aïeux en y mêlant des souvenirs visuels, olfactifs, charnels, etc. L'atmosphère se fait intime, familiale pour mieux révéler - sans pathos - les drames, les secrets, les rendez-vous manqués d'une famille somme toute assez ordinaire à laquelle beaucoup pourront s'identifier.


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J'ai beaucoup apprécié ce premier roman prometteur.Le sujet bien sur ( la famille) a été traité si fréquemment qu'il y fallait une touche particulière.
A la mort de « Jean »un père aux moeurs refoulées , Fleur, mère de famille s'exile dans la cave pour trier les cartons pleins de courriers, de photos, et bien entendu sa prime jeunesse et son adolescence en compagnie de sa soeur Nine remontent à la surface. Une mère belle comme le jour mais si mélancolique ! Les soeurs sentent bien que le couple ne va pas bien, mais les conventions doivent être respectées et s'en extraire passe parfois par des comportements dangereux, l'adolescence quoi.
Les années passent, les filles s'éloignent géographiquement bien loin, mais la famille colle à la peau. Des regrets, des remords, la mère Madeleine qui a réussi à moitié la séparation de son mari toxique perd la tête , Jean est atteint du syndrome de Diogène. C'est la fin, et c'est le tri dans la cave ou curieusement Fleur qui voudrait effacer son arbre généalogique va voir un arbre entouré de mousse croître tant qu'il veut l'étouffer. Bref, pas facile de rayer sa famille de son existence.
Un beau roman, sensible, pudique, et une belle écriture ;
Florence Chataignier participe à l'élaboration de l'émission »Les rencontres du Papotin », émission si belle , sans détours ni affèterie.
Merci aux Edts du cherche midi et à Babelio pour cet envoi.
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A la mort de son père, Fleur, la quarantaine, se rend à l'évidence ; impossible de porter à la déchetterie plusieurs décennies de souvenirs constitués de cartes postales, de lettres, de paperasses diverses et variées, les lire est peut-être une violation d'une âme défunte mais les faire disparaître serait pire encore, se dit-elle. Alors, elle s'y attelle, dans la cave de son propre immeuble , là où tout est entreposé.

Remuer la vase, faire ressurgir les souvenirs d'enfance, comprendre un peu mieux son père, sa mère aussi, en espérant ne pas découvrir pire, une révélation de plus qui ajouterait du poids à son existence.

"Ma soeur aînée et moi, nous avons poussé dans la vase, avec un peu de lumière autour", écrit Florence Chataignier pour décrire l'enfance de Fleur et Nine, les deux filles de Jean et Madeleine. A la fois conscientes, du fait du regard des autres, et inconscientes, par loyauté, des dysfonctionnements du couple de leurs parents, les deux soeurs pressentent très tôt que ça ne va pas, que leur cellule familiale, bien que cherchant à paraître la plus conventionnellement bourgeoise possible, est tout sauf conventionnelle et est en déséquilibre, prête à flancher. Leur père regarde un peu trop les garçons sur la plage, il rit trop fort, se montre en spectacle comme pour se cacher à lui-même et ne pas montrer sa souffrance. Leur mère est mélancolique, fait trop d'efforts pour paraître aller bien. Mais quand on est enfant, on peut pousser coûte que coûte dans la vase, on peut faire semblant comme les parents, même si la vase, ça colle aux chaussures. Mais il faut bien marcher, marcher dans les combines des parents.

Alternent alors la vie de ses parents, leurs fêlures, leur couple et les instants passés dans cette cave humide qui se transforme peu à peu en cocon.Un arbre, même, dans cette cave, prend racine, s'étend peu à peu sur les murs ; d'abord une ligne sombre apparaît suivie par de fines branches, puis surgissent de la mousse, des feuilles ; les branches s'épaississent , s'entremêlent, tel un arbre généalogique compliqué, tortueux, mais beau et luxuriant .

On comprend vite, à la lecture de ce roman fiévreux, hypersensible et intimiste, que Florence Chataignier est Fleur et qu'elle raconte, comme un besoin, une urgence, ce qu'elle-même a vécu. Mais, "autour, il y avait la lumière", écrit-elle car de cette exploration dans cette cave humide, ont surgi finalement une libération, des pardons, une légèreté, une peau neuve.

"La vérité n'existe pas, il ne reste que la mémoire des sentiments", écrit-elle encore car à quoi bon chercher la vérité, toutes les photographies ou lettres qu'on laisse sont finalement trompeuses et n'expliquent rien d'autre que ce qu'on veut bien montrer de soi.

Premier roman très prometteur à lire. Merci à la maison d'édition le Cherche Midi et à la Masse Critique Privilégiée de Babelio pour cette découverte.



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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
p. 15-16
« Faire bonne figure fut le mot d'ordre de notre enfance. Le sens de la marche n'était jamais prononcé à voix haute. Mais tout dans l'attitude de Madeleine et, le plus souvent, dans celle de Jean, nous guidait, ma sœur et moi, vers ce triste précepte : les apparences doivent à tout prix être sauvegardées.
Robe à smocks, médaille de baptême autour du cou, impeccablement coiffées comme le veut la tradition familiale, Nine et moi, Fleur, étions deux petites filles modèles de 7 et 9 ans. Nous faisions montre de manière irréprochable en société. Nous souriions de toutes nos dents sur les photos. Une véritable réclame pour la famille Cyrillus, la perfection dont Madeleine rêvait. Elle montrait l'exemple en la matière, donnait le change en public, affichait un air neutre de mère réglementaire. Modèle de femme au foyer garchoise, jupe en tartan aux genoux, chemisier en soie blanc, escarpins raisonnablement hauts, blonde juste ce qu'il faut, quelques bijoux discrets, jamais rien de voyant pour être plus sûre, Madeleine se fondait dans le lot. Avec la fantaisie modérée de celles qui veulent bien faire. »
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p. 72 :
« En revanche, la relation avec la petite n'est pas réparable. Elles cohabitent, se rendent à la messe ensemble. La mère coud la robe de la fille. La fille dessine une carte pour la fête des mères. Les apparences sont respectées. Mais l'amour, la confiance, la tendresse, tout le gros de la fonction maternelle ne se fabrique pas, de se reprise pas. »
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Il est bien difficile de démêler les fous des accompagnants dans le hall d'un hôpital psychiatrie.
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Il y a un sport fort populaire dans notre famille, un art pourrions-nous dire, celui du claquement de porte.
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C'est le début de leur histoire. Celle d'un tétraplégique qui demande à une aveugle de le ramener sur le rivage
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