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EAN : 9782707318503
192 pages
Editions de Minuit (02/10/2003)
3.86/5   40 notes
Résumé :
Certes, à première vue, tout laisse à penser que Palafox est un poussin, un simple poussin puisque son oeuf vole en éclats, un autruchon comme il en éclot chaque jour de par le monde, haut sur pattes et le cou démesuré, un girafon très ordinaire, au pelage jaune tacheté de brun, un de ces léopards silencieux et redoutables, volontiers mangeurs d'hommes, un requin bleu comme tous les requins bleus, assoiffé de sang, en somme un moustique agaçant de plus, avec sa trom... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Palafox devrait être un renard. Eric Chevillard nous trompe avec ce titre très mal choisi, c'est vraiment maladroit! A moins que ce titre ne soit un indice pour nous faire comprendre qu'il s'agirait plutôt d'un éléphant? Tout cela est assez mystérieux je dois dire. Et les métamorphoses incessantes de cet animal énigmatique ne sont pas faites pour nous aider à y voir clair. Palafox serait, peut-être, l'incarnation du monde animal. Un monde qui a toujours permis aux hommes d'assouvir leur volonté de puissance. On s'en nourrit, on s'en couvre, on s'en oint, on s'en amuse et on s'en tape, jusqu'à extinction... Oui, mais bien sûr! le pal, le pieu sur lequel on empile nos pauvres victimes animales!
D'accord, d'accord... mais fox n'est quand même pas bien choisi... j'aurais préféré Palahuître pour l'homophonie, bien qu'empaler des huîtres n'est pas chose facile.
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Le troisième Chevillard, l'éclat : l'oeuf se fendille, Palafox en sort, un immense écrivain est né.

Publié en 1990, le troisième roman d'Éric Chevillard est peut-être celui où, tout à coup, cette forme si particulière de jeu narratif, esquissée dans "Mourir m'enrhume" et "Le démarcheur", tombe en place, et lance ce formidable mouvement, incessant et vers l'avant, qui dans une gestion unique de l'absurde, du nonsense foisonnant de Sterne et de Carroll - magnifié par une rarissime maîtrise des moindres creux et vallons de la langue -, nous enchante donc depuis vingt-trois ans.

La famille étendue et quelques amis, assemblés autour du repas dominical, assistent avec étonnement à l'éclosion d'un oeuf à la coque, sans doute insuffisamment cuit. L'animal Palafox en sort. Qu'est Palafox exactement ? On ne sait pas, même si chacun a ou aura son idée, fluctuant avec le développement de la bête.

Son identité mouvante, qu'il s'agira de cerner au fil du récit à travers ses manifestations et ses symptômes, constitue l'enjeu de ces 185 pages. Une extravagante chasse au snark, réjouissante, au cours de laquelle le lecteur ébahi consacrera une énergie disproportionnée, sans doute, à réprimer les éclats de rire forcené qu'il sentira monter en lui.
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Palafox se refuse toujours à être identifié, à se manifester. Mais les paysans, Algernon, les savants, Maureen, Olympie et leur scribe Eric Chevillard, s'égarent ou nous égarent, parce qu'il ne faut pas oublier que Palafox a une masse considérable et fuselée qui nécessite des quantités hallucinantes de plancton pour nourrir son gouffre, sans compter qu'il présente une certaine parenté avec un sanglier et que, après une mue, il apparaît comme neuf, lui qui, toiletté à la lion, a remporté le premier prix grâce à sa belle couleur orange.
Il reste une constante, sa férocité, ou celle qu'on lui attribue, le soupçonnant de tous les crimes en y ajoutant les troupeaux décimés, (et une battue a été organisée...
Mais il me semble que ce jugement est un peu sommaire, il ne faut pas oublier que Palafox est un délicieux animal de compagnie, amoureux de sa jeune maîtresse Maureen ni qu'Olympie parvient assez bien à lui donner des habitudes de vie, à s'en occuper. Et puis, vraiment, vous trouvez qu'il a l'air féroce ?
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Une lecture complexe je dois l'admettre ! le vaste monde d'Eric Chevillard m'a été présenté par un ami, m'expliquant le surréalisme de certaines de ses oeuvres. Alors, dans un élan de curiosité, j'ai trouvé ce premier roman et me suis lancé dans la découverte d'un monde des plus particuliers.
Le verdict est légèrement sévère, je dois également l'admettre ! La plume d'Eric Chevillard séduit par cette absurdité, la beauté du mot, l'intrication d'idées diverses et variées. J'ai eu beaucoup de mal à m'accrocher à cette histoire même si le style m'a amusé à bien des moments. J'aurais néanmoins beaucoup de mal à retracer les aventures de cet animal polymorphe.

Critique complexe donc, lecture complexe aussi ! Je vais simplement conseillé aux amoureux de l'absurde de tenter l'aventure pour la curiosité, pour la découverte d'un monde particulier, riche en subtilité et en humour !
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Comme dans les cas de morphisme/morphing où un humain se transforme en animal (ou l'inverse), Palafox nous donne à suivre l'évolution et la transformation progressives et continues de cet "animal". Descriptions précises, par petits détails mis bout à bout, qui nous obligent à constamment changer l'image mentale que l'on se fait de cet individu.
Une très bonne entrée en matière pour savoir si l'univers décalé et absurde d'Éric Chevillard vous parle ou pas. Pour moi c'est un grand oui !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
même si nous n'ignorons pas qu'il peut vivre fort longtemps sur les réserves de graisses stockées dans ses deux bosses (lesquelles contribuent accessoirement à lui donner cet aspect repoussant déjà si souvent mentionné)....
Quelques plaisantins prétendent l'avoir aperçu, qui s'avèrent incapables de le décrire ou crayonnent des portraits-robots fantaisistes, plus ou moins inspirés de l'ornithorynque, du tamanoir, du coelacanthe... D'autres pistes qui semblaient plus sérieuses nous conduisent, la première à une poularde, la deuxième à un mouton noir, la troisième à un ragondin.
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Maintenant, il ne trouvait plus rien à absorber. Le problème des vivres, c'était une raison supplémentaire pour tenter une sortie. Palafox donna quelques petits coups de bec prudents, encore un, et s'interrompit, guettant la réaction de son éventuel voisin. De toute façon, il ne renoncerait pas, il était prêt à en découdre, désormais plus question de reculer. L'éventuel voisin ne broncha pas, plusieurs hypothèses, ou bien il dormait, ou bien il était sorti, ou bien il était sourd, ou bien il était mort, ou bien il s'en foutait, ou bien personne ou plus personne encore ne vivait là. Palafox creva la coquille, d'un bond il faut sur la table, Algernon eut la présence d'esprit de retourner son verre sur la bête. Ainsi fut découvert puis promptement maîtrisé Palafox. On ne saurait ajouter au foi aux divagations du patron-pêcheur Sadarnac, capitaine sur le Rémora, qui prétend l'avoir ramené tout frétillant dans son chalut, puis l'avoir cédé à Algernon, balivernes.
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La harde n’était plus très loin ; les ronces s’offrirent à nous accompagner, comment dire non et surtout que prétexter ? Les chevreuils nous échappaient. D’une certaine façon l’ex-Chancelade paya pour eux
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les troupeaux décimés, les greniers pillés, les étangs vidés, les basses-cours, bergeries, porcheries mises à sac et les vignes, les vergers dévastés, puisque le porc ne réussit pas les desserts
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Décapsule-t-on un œuf, ou quoi, comment nommer l’opération délicate qui consiste à faire sauter le quart supérieur, prétendu supérieur, à l’aide d’une cuiller à café ?
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Videos de Éric Chevillard (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Éric Chevillard
«Bêtes de littératures» avec Éric Chevillard Hérissons, orangs-outans, tortues, flamants roses, insectes… Les bêtes peuplent les livres d’Éric Chevillard. S’interrogent à cette occasion les enjeux de la présence d’animaux, et par là d’altérités non humaines, dans la littérature. Comment rendre compte, avec l’écriture, d’intensités animales au-delà de l’allégorie ou de la fable ? Donner vraiment la parole aux animaux, est-ce pour autant se couper du symbolique ? Et l’humour dans tout cela ? L’entretien sera ponctué d’une lecture d’extraits de «Zoologiques» (Fata Morgana, 2020). - Modération : Sandra de Vivies La Fondation Jan Michalski, le 11 septembre 2021
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