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Simon Vialle (Traducteur)
EAN : 9782370712721
300 pages
Le Temps des Cerises (22/08/2023)
4.15/5   10 notes
Résumé :
Avec lucidité et beaucoup d'humour, ce roman soulève la possibilité d'un changement radical de la société à partir du changement de vision du monde que porte la connaissance. Comédie rurale autant qu'histoire d'amour, d'amitié et d'apprentissage, Cervantès pour les chèvres, Marx pour les moutons est cependant d'abord un fable "politique" au sens noble, qui clame l'amour des livres et revendique une foi presque aveugle dans la capacité de la littérature à changer le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La pratique de la lecture peut-elle transformer la société ? Avec ce roman, on serait tenté de répondre oui. Un jeune berger dépressif se fait guérir grâce à la lecture – du don Quichotte, espagnol oblige. Son envie d'être chamboulé en tournant des pages le mènera ensuite vers Marx, ce qui ne sera pas sans conséquence sur les événements de son petit village de campagne jusque-là bien tranquille. Après un bref séjour en prison, ses lectures publiques seront pour ses animaux, eux aussi finalement sensibles à la littérature, bien qu'ayant des goûts radicalement différents. Ce qui intrigue évidemment un voisinage toujours plus étendu.

Ce roman est un livre qui parle de livres, écrit par un amoureux des livres. Les références à la littérature espagnole (et un peu communiste aussi) sont généreuses. On suit également la grande Histoire à travers la petite d'un village espagnol isolé : le socialisme, les guerres, l'arrivée de Franco , …

Il se dégage de ce roman une ambiance bienveillante et un peu magique, avec la certitude que le monde va changer, porté par une lame de fond littéraire, invisible au début, mais bien présente et déterminée à tout renverser sur son passage.
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J'ai choisi ce roman dans la liste proposée par masse critique de Babélio. J'ai attendu très longtemps avant de le recevoir. Sans doute un problème avec la maison d'édition. Malgré ce désagrément et quelques coquilles, ce roman est un vrai coup de coeur.
De belles valeurs humanistes jalonnent l'aventure du jeune berger Matéo. Nous sommes dans l'Espagne des années 1930.

L'auteur, Pablo Santiago Chiquero, signe ici son 1er roman, à la fois drôle, tendre et révolutionnaire. C'est un hymne à la lecture, à l'amour et à la révolution des hommes, sans oublier la place cruciale des caprins.

Le héros reste alité par la mélancolie qui le ronge depuis des mois. Il a même renoncé à garder son troupeau. Ni sa fiancée ni sa mère ne réussissent à redonner du sens à sa vie. Sans la ténacité du nouvel instituteur, Lazaro, Matéo aurait sans doute sombré dans une profonde dépression. Mais la lecture de Don Quichotte vient tout bouleverser. Il est tellement conquis, qu'il en fait la lecture à ses chèvres. Puis aux passants du marché, quand il va vendre ses fromages. Les brebis, eux, préfèrent la lecture du Capital.

Nous suivons la volonté d'un homme pour trouver le chemin de sa vie. de fiançailles rompues, en amour retrouvé. le voyage initiatique passe par la prison humide, l'amitié et la naissance du communiste. Et oublier la lecture de Don Quichotte.

Avec beaucoup de lucidité et d'humour, Pablo Santiago Chiquero évoque à partir de l'éducation du peuple, la possibilité d'un changement radical de la société. Cervantès pour les chèvres, Marx pour les brebis est une fable « politique » au sens noble. Tous les ingrédients d'un monde meilleur sont réunis dans ce roman.

Claudia
Lien : https://educpop.fr/2024/04/0..
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La mise en place m'a semblée un tout petit peu longue pour un livre récent, surtout que le titre en dit déjà beaucoup. Mais une fois le berger sorti du lit pour lire Cervantès à ses chèvres et Marx à ses brebis, je me suis retrouvé complètement en terres inconnues, incapable de deviner la suite du récit, c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup. Et quand je pensais y arriver, l'auteur expédiait en deux phrases ce que je m'attendais à voir au centre de l'histoire pendant la seconde moité du roman.
Le style un peu vieilli, probablement pour coller à l'époque du récit, rend plutôt bien. La pauvreté agricole, en Espagne pendant l'entre deux guerres me semblent bien décrites et donnent un contexte intéressant. Sur certains points, le roman me rappelle le soleil des Scorta de Laurent Gaudé. L'auteur n'est pas forcément subtil dans son éloge de la lecture, c'est d'autant plus étonnant qu'assez vite dans le texte les métaphores de Garcilaso sont prises en exemple pour expliquer que le sous texte fait toute la saveur de la littérature. En terme d'édition, on peut regretter au moins une dizaine de coquilles, c'est dommage.
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J'ai acheté ce livre intriguée par le titre, de plus je connais assez peu la litterature espagnole . Dès le début on tombe dans une histoire rocambolesque complètement farfelue et extrêmement drôle. Faire rire les lecteurs de façon durable et intelligente reste pour moi une chose très difficile. Or là j'ai tout le temps ri en lisant les aventures de ce berger Mateo que la lecture de Don Quichotte a sorti de la déprime. Mateo aime tellement lire qu'il fait partager sa passion aux troupeaux dont il a la charge. Je n'en dirai pas plus pour celivre qui est pour moi une pépite, veritable hommage à la lecture et à tout ce qu'elle peut apporter. Une pure merveille de poésie et de drôlerie.
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Quand la lecture guérit un berger de sa dépression, rend ses chèvres moins chèvres et ses moutons moins moutonniers, et ouvre l'esprit à un projet politique plein d'espérance sociale... Un roman comme un conte joyeusement loufoque, humaniste et donquichottesque, où lire est célébré comme la meilleure arme pour s'émanciper, et résister aux menaces fascistes !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Mateo ne perdit pas l'habitude de lire, mais bien châtié par les vingt jours de captivité qui l'avaient pratiquement conduit dans la tombe, il se garda bien pendant une bonne saison de lire en public. Il continua à lire à voix haute, faisant résonner sa voix et déclamant des phrases comme s'il était au marché, parce qu'ainsi il comprenait mieux les choses et les retenait davantage point par point en mémoire, et ce quand bien même il n'avait alors pour public que ses chèvres et ses brebis, lesquelles, intriguées par ses interminables discours en oubliaient jusqu'à mâcher en observant leur berger parler autant. Mateo lut tant à ses animaux, et les chapitres du Quichotte et du Capital furent si nombreux à passer par les oreilles attentives de son cheptel, que Mateo commença à croire que ses animaux aussi avaient leurs préférences littéraires, et il en arriva à être convaincu de ce que les chèvres prêtaient davantage d'attention lorsqu'il s'agissait de Cervantès, tandis que les brebis, qui l'eut cru, préféraient les enseignements de Marx.

Cervantès pour les chèvres, Marx pour les brebis. L'on n'avait jamais vu troupeau bêlant plus lettré que celui de Mateo.
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