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Christine Auché (Traducteur)
EAN : 9782848768977
411 pages
Philippe Rey (14/10/2021)
3.37/5   15 notes
Résumé :
Descente en terres intimes et ravagées avec ces onze nouvelles oppressantes à souhait
Dans Les beaux jours, un artiste peintre joue un jeu dangereux auprès de l'une de ses jeunes modèles, tandis qu'au fur et à mesure s'érode la frontière entre érotisme et abus. Dans Fleuve Bleu, des amants conviennent d'un pacte d'honnêteté pour remédier à leurs vies moroses de femme et d'homme mariés, oubliant que la vérité peut être plus impitoyable que n'importe quel menso... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Encore une bonne surprise que cette série de nouvelles.
Ce format permet décidément de produire des petites merveilles, concises et pas forcément de style uniforme.
La première partie, six nouvelles, est focalisée sur l'exacerbation des sentiments. On est emporté par un maelstrom de sensations, on comprend des situations par petites touches, progressivement. le style Oates fonctionne à plein, on est captivé par les pensées mêlées des protagonistes, on passe d'un narrateur à l'autre, abruptement...
La deuxième partie, cinq nouvelles, nous plonge dans la métaphysique. le récit qui donne son titre au recueil est une allusion au tableau de Balthus.
Parue précédemment dans une anthologie autour de la peinture : "Alive in Shape and Color" est profondément ... dérangeante. En cette période où la sexualisation des corps féminins et les abus qui vont avec sont plus ou moins dans tous les esprits, j'ai personnellement compris cette nouvelle comme une dénonciation du célèbre peintre. En visitant sa fiche Wikipédia, n'étant pas instruit des polémiques pouvant exister dans cet univers, je me rends compte que, non, il est seulement génial, il n'y a aucun problème. Pas de pédophilie suggérée.
En tout cas, sans savoir ce que cherche à évoquer l'auteure, j'ai trouvé cette nouvelle très instructive et d'une construction remarquable.
Comme le reste.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Lisbeth avait pensé à propos de son compagnon :
– Il se sent seul. Encore plus seul que moi, si c’est possible.
Cette certitude lui avait donné un regain d’espoir. Car la faiblesse de l’homme est la force de la femme.
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Il avait quarante ans. Il était marié, père de deux adolescents. Et il s’agissait d’un mariage heureux, son épouse était une femme charmante, gentille, intelligente et douce qu’il n’aurait jamais aucune envie de blesser. Sa vie s’écoulait par vagues, telle de l’eau chaude à travers ses doigts. Le baume de la vie domestique – un rythme quotidien, routinier. Il se souvenait du temps où ses enfants étaient petits et où ils s’accrochaient à ses jambes en réclamant d’être pris dans ses bras. Papa ! – leurs cris, ces cris rituels d’enfants lui avaient arraché le cœur. En leur présence, il s’était parfois surpris à les fixer comme si c’étaient des étrangers. Il trouvait fascinant d’observer son épouse en compagnie de ses enfants, ils faisaient ressortir chez elle une forme particulière de patience et de bonté pour laquelle il l’aimait profondément. Il songea – Ils ont fait de nous des gens meilleurs que ceux que nous étions censés être.
 
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Ils faisaient l’amour avidement. Ils faisaient l’amour moins souvent, et alors, c’était avec une part de désespoir. Chaque fois qu’ils faisaient l’amour, elle pensait – C’est la dernière. Il est en train de me préparer. Ils faisaient l’amour au-dessus de l’édredon humide, ou l’écartaient impatiemment d’un coup de pied. Ils faisaient l’amour alors qu’il était assis, nu, jambes écartées, les cuisses pas aussi musclées que dans son souvenir, et qu’elle le chevauchait, déterminée mais gémissante, ses mains à lui recouvrant ses fesses menues, presque des fesses d’enfant ; ce n’était pas une sensation agréable, c’était une sensation cruelle et soudaine ; il se disait qu’il allait peut-être la blesser, tant il s’enfonçait profondément en elle, comme s’il s’enfonçait dans son ventre, dans le corps doux, humide et vulnérable d’une femelle exposée et vulnérable.
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Il avait fini par découvrir que, pour une femme, elle n’était pas quelqu’un de très soigneux ni même de très propre. Que ses ongles à lui soient légèrement striés de saleté ne signifiait vraiment pas grand-chose, à part qu’il avait eu une activité impliquant la manipulation de terre ou d’huile sous une forme ou une autre, mais que si c’étaient ses ongles à elle , c’était choquant. Parfois, il remarquait sur ses vêtements des traces ou des taches qui n’étaient pas parties au lavage ou au nettoyage à sec. Rien qui ait une quelconque importance. Il avait découvert cette vérité-là. Il l’aimait, et tout le reste était trivial.
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Il lisait Tolstoï. Le Tolstoï de la fin, amer : Résurrection, La Sonate à Kreutzer. Un désir sexuel crépusculaire. Le morne stoïcisme d’une vie sans amour érotique. Un homme âgé qui enrage contre les jeunes sous prétexte de moralité chrétienne. La rage des hommes âgés qui espèrent légiférer sur le désir des jeunes. L’abstinence ! Après que Tolstoï, en rut, s’était vautré dans le corps féminin pendant des décennies, fécondant au moins treize fois la femme beaucoup plus jeune qui était son épouse – sur le tard, durant sa vieillesse, il en était venu à ressentir une répulsion hypocrite pour ce qu’il appelait la vie charnelle.
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