Cruel dilemme pour
Cicéron qui est père d'un petit Enzo sans l'être.
C'est un peu compliqué car la mère, Monique, qui fut la maîtresse occasionnelle de
Cicéron, vit en concubinage ou est pacsée, on ne sait plus trop, avec Carolina. Bref, elles sont lesbiennes, ce qui ne choque personne sauf les imbéciles, et donc le petit Enzo, trois semaines au compteur de la vie, a deux mamans et pas de papa déclaré.
Et c'est bien ce qui chiffonne
Cicéron qui se demande s'il peut et doit être père officiel, sans s'immiscer dans la vie privée des deux jeunes femmes.
C'est dans cet état d'esprit philosophique et métaphysique, d'ailleurs il a mis son physique à contribution, qu'il prend son café matinal chez Raoul en compagnie de ses inséparables amis, Momo le manchot et René le rangeur de charriots de l'Hyperpacher.
Deux clients attablés non loin les examinent tout en conversant entre eux. Un jeune homme et une femme un peu plus vieille. Lorsqu'ils se présentent à
Cicéron, il s'agit ni plus ni moins du fils et de sa mère, ce qui ôte tout doute sur la qualité éventuelle de cougar de la femme, une particularité qui tend à devenir plus banale depuis qu'une institutrice s'est mariée avec un gamin. Mais ceci ne nous regarde pas !
Donc, Steve et Gloria, qui ne fait pas dans le concentré, ont une requête à présenter à
Cicéron, qui justement n'a pas d'affaires en suspens, comme d'habitude ou presque. Steve a vingt-deux ans et Gloria trente-sept, et ce qu'ils veulent demander à
Cicéron est assez particulier. D'ailleurs Gloria est assez réticente mais Steve veut absolument exposer son cas à notre détective.
Résumons pour faire court : Gloria aurait eu Steve lorsqu'elle n'avait que quinze ans, mais ça vous le saviez déjà par une simple soustraction. Seulement, Steve serait le fruit d'un viol perpétré un soir de petite fête à la piscine alors que Gloria et ses copines de nage avaient gagné un prix en natation synchronisée. Naturellement personne n'a revendiqué la paternité, et les parents de Gloria, mécontents, ont préféré ne rien dire, prétendant même au début que Steve était le frère de, etc., etc. Mais il n'y a guère, une ancienne amie de Gloria l'a revue récemment et lui aurait appris que le père de sa progéniture serait malade, et que ses deux fils, qu'il avait déjà à l'époque des faits, refusent de l'aider. Il s'agirait d'un transfert de moelle aux oeufs, dixit René, et Steve veut faire un don à son géniteur inconnu.
Vous me direz que Véronique, la copine de nage et non de cheval, pourrait lui indiquer son nom, il est vrai, mais voilà elle est décédée quinze jours auparavant d'un accident de voiture. Ça arrive à tout le monde, enfin souvent, mais il est prévu que cela va s'arranger en réduisant la limitation de vitesse et que même si on la réduisait à zéro kilomètre heure, il n'y aurait plus d'accidents du tout. Mais je dérape, et revenons dans le droit chemin du fil de notre histoire.
Donc
Cicéron est convié à retrouver le géniteur de Steve, et ce n'est pas une mince affaire. Son ami le commissaire Saint Antoine, je ne vous le présente plus, accepte de détacher Vanessa, qui pourtant ne s'était pas salie, pour quelques jours afin d'aider
Cicéron dans ses démarches.
Il va donc rencontrer les parents de Gloria, d'anciennes relations de piscine dont les responsables et l'entraineuse, de natation, je précise, et quelques autres personnes qui toutes n'ont que peu de renseignements à fournir. Il faut plonger dans le passé, sans masque, et pour cela il doit endosser des vêtements d'emprunt, tel que celui de trésorier d'une association, afin de ne pas trop remuer la vase au fond de la piscine, sans pull marine. Ses investigations, enfin leurs investigations car Vanessa, Momo et René vont l'aider plus ou moins dans ses démarches et réflexions, vont le conduire jusqu'au Tréport.
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