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EAN : 9782277114994
J'ai lu (01/01/1973)
3.45/5   32 notes
Résumé :
Nous portons tous en nous un lot de souvenirs, de sujets, de personnages, qui n'ont leur place dans aucun roman. Pour cette partie cependant précieuse de notre bagage sentimental, la nouvelle est un beau refuge. Plus fréquemment que le roman, elle est une oeuvre jaillie du plus secret de l'écrivain et écrite sous la poussée d'une envie à laquelle il ne saurait résister. D'où, souvent, sa surprenante richesse.
« Pour moi, la nouvelle, qui m'a permis mes premie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Paru en novembre 1977 aux Éditions J'ai Lu, « L'espion aux yeux verts » est un recueil de neuf nouvelles écrit par Bernard Clavel, écrivain connu pour ses récits et ses romans.

A propos de la nouvelle, Bernard Clavel dit : « Nous portons tous en nous un lot de souvenirs, de sujets, de personnages, qui n'ont leur place dans aucun roman. Pour cette partie cependant précieuse de notre bagage sentimental, la nouvelle est un beau refuge. Plus fréquemment que le roman, elle est une oeuvre jaillie du plus secret de l'écrivain et écrite sous la poussée d'une envie à laquelle il ne saurait résister. D'où, souvent, sa surprenante richesse. » Genre décrié et actuellement un peu oublié, la nouvelle ne permet pas la tricherie car elle vise captiver et à retenir l'attention du lecteur, avec efficacité. L'écriture doit donc être précise, avare d'effets secondaires, ciblée et économe dans ses choix. En ce sens, le nouvelliste doit ressembler au conteur d'autrefois et forcer l'admiration.

De ce point de vue, avec ses différents récits (L'espion aux yeux verts, le père Vincendon, Légion, le jardin de Parsifal, le fouet, La barque, L'homme au manteau de cuir, le soldat Ramillot et le père Minangois), le livre est plus qu'au rendez-vous! L'ouvrage est irrigué par la prédilection de l'auteur pour la région lyonnaise et pour le Jura. Toutes les nouvelles se font remarquées par leur mélange de vies, de drames, de fraternité, de rudesse paysanne et de fragilité humaine ; elles dépassent le cadre de l'anecdote et excitent notre curiosité. Dans la première nouvelle (L'espion aux yeux verts), vous ferez connaissance avec Félicien, veuf paranoïaque, qui pense que le monde entier -y compris son chat- cherche à le nuire. Dans la deuxième (Le père Vincendon), vous découvrirez l'amour de Bernard Clavel pour le bois, ce bois qu'on peut travailler jusqu'à obtenir un bureau, un coffre, une boîte de peinture. Dans Légion (la meilleure, de mon point de vue), c'est l'arrivée d'un ex-légionnaire dans un hameau du bout du monde (quelques maisons qui finissent dans un cul-de-sac, non loin d'une falaise) qui vous tiendra en haleine (il en a été fait une adaptation télévisée). le jardin de Parsifal vous montrera la perfidie dont peut être capable une sorte de Landru, amoureux des chiens. le fouet met en scène un ex-tortionnaire nazi ayant officié au camp de concentration de Lwow, une usine de la mort, un type qui s'est reconverti en artiste de cirque mais qui sera rattrapé par son passé. La barque vous séduira par son suspense infernal (des hommes surpris par la montée des eaux). L'homme au manteau de cuir met en scène un curieux visiteur du soir et des militaires en faction dans un poste de garde. Dans le soldat Ramillot, vous serez émus devant la tendresse qui émane d'Angèle pour le soldat qui vient l'aider à faire la moisson et par la tragédie qui s'ensuit. Dans la dernière (Le père Minangois), vous trottinerez dans l'atelier d'un vieillard bougon, sec et dur comme le vent d'hiver, un luthier qui a, « dans sa façon de vous regarder ou de vous empoigner la main, une de ces choses mystérieuses et précieuses, qui font partie de ce qu'un homme conserve éternellement parmi les trésors de son enfance. »

Pour ce superbe ouvrage écrit par un amoureux du bois, des chiens et de la paix, je mets cinq étoiles et je recommande.
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« L'espion aux yeux verts », un recueil de nouvelles qui contient, outre la nouvelle éponyme : « le père Vincendon », « Légion », « le jardin de Parsifal », « le fouet », « La barque »,« L'homme au manteau de cuir » , « le soldat Ramillot » et « le père Minangois ».

« L'espion aux yeux verts » : la vie de Félicien, un veuf parano qui passe ses journées à se lamenter auprès de son chat ; et qui finit par le soupçonner de comploter contre lui…
« le père Vincendon » : un ami de son père longtemps perdu de vue, un voisin proche à qui il rend visite. Des souvenirs communs comme ceux de la Grande guerre… Et le travail du bois…
« Légion » : un légionnaire arrive au village. Affable et serviable, sa curiosité le perdra…
« le jardin de Parsifal » : un chien, Parsifal lutte à mort pour défendre son maître, meurtrier…
« le fouet » : un cirque où un homme Paul Nanerwicz reconnaît, pendant le spectacle, un tortionnaire, nazi, maniaque du fouet reconverti en artiste…
« La barque » : un groupe d'hommes affrontent une rivière en crue…
« L'homme au manteau de cuir » : un poste de guet, des militaires. Un civil trempé portant manteau de cuir est accueilli à l'intérieur ; malgré le règlement…
« le soldat Ramillot » : un soldat, une fermière. Ils sympathisent … et plus… Il sera porté déserteur…
« le père Minangois » : un vieux cordonnier dont que le narrateur a bien connu et dont il se souvient ici avec une nostalgie touchante ….

Plus connu pour ses sagas à plusieurs volumes, Bernard Clavel nous propose ici neuf nouvelles où se mêlent des petits riens, instantanés au sens photographique du terme, et des « contes », à la manière des conteurs d'autrefois à la veillée ; drames et faits divers.

Un recueil remarquable, et remarqué pour ma part, dans « le père Vincendon » et « le père Minangois » … Les vieux métiers, menuisier et cordonnier, que voulez-vous… ceux qui sentent la térébenthine de l'encaustique et du cirage…
Une petite faiblesse : « L'espion aux yeux verts »…
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Ce recueil comporte neuf nouvelles. Les textes sont agréables à lire, j'ai apprécié la plume de l'auteur. Toutefois, je ressors un peu mitigée de cette lecture : je n'ai pas eu vraiment de coup coeur pour un des textes. J'aurais aimé être un peu plus surprise du déroulement de certaines histoires.

Les textes les plus marquants selon moi :
-L'espion aux yeux verts, la nouvelle qui donne son titre au recueil. L'histoire d'un vieux veuf paranoïaque qui vit avec son chat… L'espion.
-Légion : un légionnaire s'arrête dans un petit village, la route ne va pas plus loin. Un récit assez touchant, même si on devine rapidement comment le récit peut se conclure.
-Le jardin de Parsifal : la rencontre d'un homme et une femme après une petite annonce. Une nouvelle agréable à lire, mais trop prévisible pour moi.
-Le fouet : Paul pense avoir reconnu un homme du cirque qui vient de s'installer sur la place, mais il a du mal à se souvenir des circonstances de leur rencontre.
-Le soldat Ramillot : un jeune soldat aide une fermière dans les travaux de la ferme, en l'absence de son mari. Sans doute le texte que j'ai le plus apprécié.
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Etant un inconditionnel de Bernard Clavel, je m'attendais à être comblé par cette lecture. Pourtant, j'ai été déçu. Est-ce le fait qu'il s'agit de nouvelles ? J'ai trouvé qu'en effet, la prose de Bernard Clavel avait moins le temps de se mettre en place. Ces nouvelles m'ont ennuyé, j'ai eu du mal à les trouver intéressantes. Seules deux d'entre elles ont trouvé grâce à mes yeux : « la barque » et « le soldat Ramillot ».
Mais ce n'est que partie remise, je sais qu'à ma prochaine lecture d'un de ses romans, je vais être à nouveau emporté par ses mots.
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Comment noter précisément un recueil de neuf nouvelles dans lequel certaines sont de vraies pépites à 5 étoiles et d'autres des écrits assez moyens ?

Pour faire court, j'ai adoré “Légion” et “Le soldat Ramillot”, deux nouvelles dans lesquelles les personnages sont merveilleusement décrits, plus vrais que nature et où l'intrigue m'a captivé d'un bout à l'autre.
C'est admirablement construit et une fois le livre fermé, une part de ces personnages et aussi du décor (montagnard ou campagnard selon les cas) subsiste en moi. Quand le film se fait tout seul dans ma tête, j'apprécie !

Les 9 nouvelles, avec le nombre de pages (dans l'édition Robert Laffont) et ma note sur 5 :

L'espion aux yeux verts (32 pages) : 2.5. Un vieux qui devient gâteux parano…
Le père Vincendon (22 pages) : 4. Un vieil artisan qui travaille le bois.
Légion (84 pages) : 5. le légionnaire, les montagnards et la postière.
Le jardin de Parsifal (32 pages) : 3. le rendez-vous amoureux.
Le fouet (12 pages) : 4. L'homme au fouet.
La barque (26 pages) : 4. La crue.
L'homme au manteau de cuir (6 pages) : 5. le poste de garde.
Le soldat Ramillot (50 pages) : 5. le soldat qui vient aider à la ferme.
Le père Minangois (9 pages) : 3. le vieux cordonnier bougon.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
page 112 [...] Ils prirent tout d'abord la route qui mène à la ville, puis la quittèrent pour un sentier montant entre deux friches.
- Je connais, expliqua Lafond, ça rejoint le plateau où les Magnin ont des terres. De là-haut, on a une belle vue sur la vallée.
- Vous n'allez tout de même pas me faire grimper jusque là-haut ?
- Pourquoi pas ?
- C'est que je n'ai plus dix-huit ans, moi !
- Et alors ? Moi non plus.
Il se retourna et s'arrêta pour l'attendre. Puis, comme elle parvenait à sa hauteur, il ajouta :
- Plus dix-huit ans, plus dix-huit ans, ça ne veut rien dire. A vous regarder, comme ça avec votre foulard, on vous en donnerait à peine vingt-cinq.
Essoufflée par la montée, la Léonie était déjà trop rouge pour piquer son fard, mais elle baissa la tête en murmurant :
- Allons, ne dites pas de sottises.
Il faisait vraiment chaud. Le ciel était bleu et il y avait à peine un souffle d'air qui montait de la vallée. Tout luisait sous le soleil et, dans la friche, plusieurs petites sources étincelaient entre les touffes d'herbe jaune.
Ils atteignirent bientôt la lisière du bois qu'ils suivirent un long moment. Tout vivait. C'était un vrai printemps plein d'oiseaux et de chants, avec partout la fuite rapide des lézards dans les feuilles sèches. Sur l'autre coteau, les prés d'un vert cru paraissaient plus proches que les bois encore gris. Plusieurs terres fraichement labourées se détachaient presque rouges.
Légion courait autour d'eux, reniflant le vent et la terre, grattant des pattes l'entrée des terriers, jappant parfois à la poursuite d'un insecte ou d'une souris. [...]
Extrait de LEGION
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Pour moi, il reste l'image d'un grand vieillard bougon, sec et dur comme le vent d'hiver, mais qui avait, dans sa façon de vous regarder ou de vous empoigner la main, une de ces choses mystérieuses et précieuses, qui font partie de ce qu'un homme conserve éternellement parmi les trésors de son enfance. »
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D'abord, les nuages avaient paru trop lourds pour se détacher de la terre. Puis, lentement, ils s'étaient mis en marche. Accélérant peu à peu son allure, leur masse musculeuse, tachée d'ombres profondes, envahit bientôt toute une moitié du ciel.
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-Pensez-vous, dit la postière. Je ne me maquille jamais. C'est bon pour les jeunesses

Les beaux souvenirs que je garde de ce vieillard sont ceux des jours où il venait réparer nos chaussures.Cela survenait une fois l'an, à peu près ; et toujours en hiver.....Et là, commençait pour moi une journée merveilleuse.
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