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Bob Quinn (Illustrateur)Daniel Acuña (Illustrateur)Leonard Kirk (Illustrateur)
EAN : 9781302920401
144 pages
MARVEL - US (23/02/2021)
4/5   2 notes
Résumé :
Ta-Nehisi Coates continues his blockbuster examination of the Living Legend with the ominous next chapter of Cap's modern masterpiece: "All Die Young!" Steve Rogers has given up being Captain America. Framed, disgraced and hunted, he has been forced underground - but he's not down and out yet. If Captain America embodies any one thing, it is perseverance in the face of evil. He's been fi ghting his way back to the light, one step at a time. And the hour is drawing n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Bons ouvriers
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Ce tome fait suite à Captain America by Ta-Nehisi Coates Vol. 3: The Legend of Steve (épisodes 13 à 19) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 20 à 25, initialement parus en 2020, tous écrits par Ta-Nehisi Coates. Bob Quinn a dessiné et encré les épisodes 20 à 23, avec une mise en couleurs de Matt Milla. L'épisode 24 a été dessiné et peint en couleur direct par Daniel Acuña. L'épisode 25 a été dessiné et encré par Leonard Kirk, avec une mise en couleurs de Milla. L'histoire secondaire du 25 a été réalisée par Michael Cho avec l'aide d'Anthony Falcone pour le scénario. Les couvertures originales ont été réalisées par Alex Ross avec une inspiration qui ne faiblit pas. Ce tome comprend également les couvertures variantes réalisées par Gurihiru, Mika Andolfo, Jeffrey Veregge, Skottie Young, Ben Caldwell, Patch Zircher, Salvador Larroca.

Adamsville dans l'Ohio, une ville de 250 personnes, les deux derniers hommes quittent l'église, mais soeur Annis retient Micah car la vicaire Gallo souhaite s'entretenir avec lui. Il entre dans son bureau et elle lui indique qu'elle était en train de consulter ses résultats et qu'ils ne sont pas bons. Il fait observer qu'il a réussi à ramener Johnny qui est un bon ouvrier. Elle répond qu'aux États-Unis ce ne sont pas les bons ouvriers qui manquent. Elle a besoin de plus de travail, de plus d'âmes. Il continue à plaider son cas en indiquant que c'est la première fois qu'il reste sobre depuis des années, alors que tout le monde a jeté l'éponge sur son cas, son père, sa fille, son épouse. Adamsville est tout ce qui lui reste. Gallo l'assure qu'elle n'est pas comme les autres, en rien. Steve Rogers arrive dans un grand bureau pour écouter un briefing assuré par Toni Ho, en présence de Sharon Carter et de Sam Wilson. Sur l'écran, un journaliste évoque la ville d'Adamsville avec ses travailleurs manuels consciencieux et courageux. Puis l'émission retransmet l'allocution de Selene Gallo dans la grande salle de l'hôtel de ville, jouant sur la corde sensible en évoquant les églises fermées, les emplois évaporés, la montée de l'anxiété dans les foyers. Sharon demande à couper le son, écoeurée par l'hypocrisie de l'allocutrice. Rogers fait observer que ce n'est pas la question : Gallo détient une petite portion de l'âme de Sharon, dans le pendentif qu'elle porte au cou. En outre, il est temps qu'il trouve comment prouver son innocence dans la mort de Thaddeus Ross.

Dans un bar malfamé de Madripoor, Peggy Carter et Misty Knight sont accoudées au comptoir en train d'attendre leur contact. Elles se rendent compte qu'elles ont été repérées, par nul autre que Crossbones (Brock Rumlow), accompagné par quatre hommes de main. Elles se mettent à courir vers la sortie par derrière, mais Misty est atteinte par un bola électromagnétique qui s'entortille autour de ses chevilles et court-circuite son bras bionique. Elle s'effondre par terre et Peggy est envoyée à terre par un solide coup de pied dans le ventre, puis tenue en joue par Corssbones avec un pistolet sur le crâne. Il se produit un éclair de lumière aveuglant, et quand les agresseurs retrouvent la vue, les deux femmes se sont volatilisées.

Le tome précédent n'était guère enthousiasmant comme si l'intrigue avait été victime d'une baisse de régime, à la fois pour la narration visuelle, à la fois pour un déséquilibre dans le dosage action / remarques bien senties. Dès le début de cet avant-dernier tome, le lecteur apprécie l'élégance avec laquelle Coates rappelle les faits et les enjeux de la situation. Dès la page 2, il relève une petite pique en passant : Selene pointe du doigt que les États-Unis ne manquent pas de main d'oeuvre compétente bon marché, renvoyant ainsi à la situation économique fragile des ouvriers dans ce pays. le lecteur sourit ensuite à la déclaration de cet homme content d'être revenu à une société plus simple, valorisant la valeur travail, l'ardeur au travail. En même temps, l'auteur ne se montre pas vraiment moqueur : il sait dire le sentiment d'accomplissement qui accompagne un travail bien fait et qui se voit, comme travailler aux champs ou construire un bâtiment. Il y a à la fois la nostalgie d'une époque plus simple à appréhender, à la fois un contentement plus concret à réaliser des tâches plus matérielles, comme si quelque chose s'était perdu avec l'avènement d'une technologie omniprésente, et d'une urbanisation hors de contrôle. Coates ajoute une petite touche sur la corruption des élites financières enivrées par leur richesse, mais sans grossir le trait jusqu'à la caricature. Puis il rappelle comment le peuple américain a été si facilement séduit par le totalitarisme promettant un retour à la grandeur de la nation lors de [[ASIN:0785194525 Secret Empire]] (2017), écrit par Nick Spencer. Sam Wilson fait également remarquer que le bon vieux temps ne l'était pas pour les afro-américains. Ce mal-être trouve également son écho en Sharon Carter qui considère son âge et le monde qui semble aller plus vite.

En consultant la liste des dessinateurs, le lecteur reprend confiance : certes ils sont trois à se succéder (sans compter l'histoire bonus), mais il a déjà eu l'occasion de d'apprécier leur travail dans les tomes précédents. Ça commence toute en classicisme avec Bob Quinn dans un registre réaliste et descriptif. Il croque des individus civils tout à fait normaux, pas des trognes exagérées, rendant ces bons ouvriers plausibles et humains. Il n'y a pas de condescendance dans ses représentations, ni de vision romantique du bon fermier. Il intègre assez détails pour que ces séquences soient consistantes : champ de blé, silos à l'horizon accolés à une grange, cagettes et remorque, sans oublier un tracteur. Il sait représenter une petite ville sans donner l'impression qu'il s'agit d'un village dont l'évolution s'est arrêtée au dix-neuvième siècle. le volume et l'aménagement intérieur de la grande salle servant de quartier général aux Filles de la Liberté n'ont rien de folichon, mais peuvent passer pour plausibles. Il réalise des plans de prise de vue fonctionnels, sans être insipides ou interchangeables, prenant soin de montrer régulièrement les environnements en arrière-plan. Il met en scène plusieurs affrontements physiques, en accompagnant les mouvements, en choisissant des angles accentuant l'effet de vitesse et le choc des coups, avec une logique cohérente dans les déplacements et les positionnements des personnages. Il se sort avec les honneurs du long affrontement de l'épisode 23, sans en rajouter dans le spectaculaire, mais là encore en faisant en sorte que le lecteur puisse le suivre sans aucune difficulté.

Le lecteur retrouve avec un grand plaisir la narration graphique si caractéristique de Daniel Acuña, qui réalise ses planches à l'infographie, dosant savamment une approche classique d'éléments détourés par un trait encré, et d'éléments rendus en couleurs directes. Il apporte ainsi un soin particulier à certaines textures, aux effets d'éclairage et d'ambiance lumineuse, aussi qu'au relief de chaque surface. Il sait ainsi faire ressortir l'humanité des personnages et parfois leur fragilité, et d'un autre côté le merveilleux de ces superhéros plus grands que nature. le contraste avec l'épisode 25 est un peu rude. Les dessins sont moins agréables à l'oeil que ceux de Quinn, et moins sophistiqués et élégants que ceux d'Acuña. le travail du coloriste ressort d'autant mieux par ce qu'il apporte aux dessins, pour les nourrir et leur donner une apparence plus finie.

Le lecteur apprécie donc de retrouver la consistance thématique des deux premiers tomes et une qualité plus élevée dans la narration visuelle, malgré la baisse pour l'épisode 25. Cela participe à donner plus d'épaisseur aux principaux personnages : la réelle sollicitude (et plus si affinité) de Steve pour Sharon, l'ambivalence de celle-ci quant à son âge ainsi que sa force de caractère (pas toujours commode). Les quatre premiers épisodes continuent de raconter l'intrigue au premier degré : les héros se démènent pour récupérer le morceau d'âme manquante de Sharon Carter et pour libérer les habitants d'Adamsville embringués dans un système pyramidal de Ponzi, de l'emprise de Selene Gallo. En passant, le lecteur prend conscience de l'absence de femmes dans cette petite ville, sans y trouver d'autre explication que Selene ne doit se nourrir que d'hommes. Il sourit à la pertinence de la remarque de Steve concernant les avantages d'une ferme sur la chasse. S'il a lu la saison de Captain America écrite par Ed Brubaker, il n'en apprécie que plus le retour d'Aleksander Lukin et son tourment, ainsi que l'opportunisme d'Alexa Lukin. Il ne s'attend pas forcément à ce que le dernier épisode se focalise sur Sharon Carter, mais cela fait sens au regard de sa relation avec Captain America, et d'un autre sous-jacent : celui de la force et de l'efficacité du groupe par opposition à l'action d'un individu isolé, une façon douce de remettre en cause le dogme du héros masculin victorieux par sa seule force. le tome se termine avec un petit bijou : l'histoire de 10 pages réalisée par Michael Cho, dans laquelle Captain America réalise le discours pour rendre hommage à un immigré asiatique avec lequel il avait développé une profonde amitié.

Après un tome plus faible, les dessinateurs relèvent le niveau pour une narration visuelle correcte, voire excellente pour l'épisode 24. le scénariste semble avoir retrouvé pas tant son inspiration, que le sens du bon dosage entre intrigue et aventure, développement des personnages et thèmes sur la nature de quelques facettes de la société des États-Unis.
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Vidéo de Ta-Nehisi Coates
Alors que la candidature de Donald Trump inquiète une partie de l'Amérique d'un retour du conservatisme au pouvoir, la question des droits civiques revient sur le devant de la scène. le journaliste et écrivain Ta-Nehisi Coates nous partage son expérience des inégalités raciales outre-Atlantique.
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit Ta-Nehisi Coates, écrivain et journaliste américain.
Photo de la vignette : Bennett Raglin / GETTY
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