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Claire Tencin (Autre)
EAN : 9782957431427
178 pages
EDITIONS ARDEMMENT (13/04/2022)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Dans La vérité sur l’anarchie des esprits, Louise Colet nous plonge à chaud dans l’horreur des évènements sanglants de la Commune auxquels elle a assisté en 1871, et fustige violemment l’hypocrisie de la bourgeoisie, l’arrogance du monarchisme et du cléricalisme à l’œuvre, qui ont conduit le pays dans le chaos depuis la Révolution française. La Commune de Paris est la plus importante des insurrections populaires, qui a duré du 18 mars 1871 à la Semaine Sanglante du ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je sors de cette lecture tout à fait séduit par cette auteure dont le nom ne me semblait pas inconnu, mais que pour autant je n'arrivais pas à identifier clairement.
J'ai particulièrement apprécié le premier texte « La vérité sur l'anarchie des esprits », un peu moins le second même si il m'a permis de lire sur Edgar Quinet.
On y suit la vie mais surtout la pensée et les réflexions politiques de Louise Colet et on suit également l'évolution politique d'un régime qui tangue et finit par pencher du côté de la République, mais d'une République profondément conservatrice à tendance monarchique que l'auteure ne cesse de dénoncer et de combattre.
L'ouvrage nous permet également de suivre l'implication de Louise Colet dans la diffusion des idées républicaines et laïques dans cette seconde moitié du XIXè siècle et notamment pendant la guerre de 1870 et la Commune. Elle fait par exemple des conférences à Marseille pour que les femmes de la ville puissent être informées et tenter de les convaincre de s'engager. Ces conférences semblent avoir eu un grand succès et avoir fait d'elle à la fois un personnage public important et un ennemi des religieux et des conservateurs.

Ma seule petite réserve vient de la préface de l'ouvrage qui précise que le texte a été modifié, raccourci et réorganisé pour une lecture plus accessible. J'aurais aimé pouvoir lire le texte dans la version de l'auteure. Mais je vais le chercher et ainsi pouvoir prolonger cette belle lecture.

L'objet est également très agréable et il rejoint en bonne place les rayonnages de ma bibliothèque.
Merci à Babelio et aux éditions Ardemment pour ce livre obtenu lors d'une masse critique.

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Les éditrices nous offrent à découvrir une poétesse et témoin de son temps injustement oubliée. Femme de lettres de gauche, Louise Colet, reconnue en son temps, nous livre ici deux courts récits à portée politique voire historique.

Le premier nous plonge au cœur de la Commune et des troubles qui l'ont suivie ; elle nous offre à voir les horreurs de la délation et des exécutions sommaires qu'elle a entraînées. La femme de lettres et l'humaniste nous décrit son combat féministe, au sein de la chose publique, l'évolution de la société après les révolutions successives, la Commune et la monarchie de Juillet, la capitulation de Paris, la spoliation du pouvoir et des richesses par la bourgeoisie chaque fois plus insolentes, toujours plus riche, l'usurpation du pouvoir par des hypocrites avides et par l'Église... l'oppression toujours plus grande sur le peuple et son appauvrissement. On a l'impression de lire une description de la société d'aujourd'hui. On peut remplacer Napoléon par De Gaulle ou Macron sans dénaturer le propos. N'oublions pas que, dans une révolution, on fait toujours un tour complet : on revient fatalement au point de départ.

La seconde partie est consacrée à un échange de correspondances entre Louise Colet et Edgar Quinet, texte plus personnel. Ces échanges ont eu lieu peu de temps avant la mort de Quinet. Louise arrivait également à la fin de sa courte vie. Elle nous livre ici un portrait, que dis-je, un éloge d'Athènes juste magnifique.

Un bémol sur cette édition concerne la rigueur orthographique et la précision typographique, l'ouvrage eût gagné en clarté et en lisibilité si quelques règles eussent été appliquées : retrait aux alinéas, césure des mots, usage des guillemets pour commencer et achever les dialogues (là, on ne sait pas où finit le dialogue et où reprend le récit...), quelques embellissements absents qui rendent la lecture inconfortable. Et quelques fautes résiduelles finissent de gâcher (un peu) le plaisir.
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Je remercie vivement ardemment éditions pour l'envoi de ce livre. Dans La vérité sur l'anarchie des esprits la poétesse Louise Colet se désole des conséquences de la guerre de 1870 et d'un régime, celui du type Second Empire. En même temps elle se livre à une analyse politique des conflits de son temps et proclame sa solidarité avec ses amis républicains et se montre plutôt favorable à la Commune à ce qu'il semble. Elle désapprouve néanmoins les exécutions sans jugement. Dans le texte certains aspects paraissent positifs : solidarité contre l'Empire, soutien aux insurgés. D'autres négatifs : les meurtres, les inimitiés sans fondement. L'auteur pose le problème important, celui de se donner des buts de société malheureux et qui vont contre la vie. Elle tente de séparer entre la juste révolte sur le plan social, celle qui vise la liberté pour le peuple et la révolte coupable, celle qui vise à soutenir des intrigues de pouvoir. Une solution existe-t-elle pour dire ce qu'on pense sans être inquiéter ? Dans une situation malheureuse sur le plan politique, y-a-t-il une place pour préserver l'unité de la patrie ?
La célèbre muse sait interpeller le lecteur et user de sa sensibilité pour dénoncer les injustices. La lecture de son texte donne un aperçu sur son idéal politique, artistique et de société. Une lecture enrichissante.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les enfants sont indifférents et gais parce qu’ils ignorent. Quand ils savent, ils s’attristent. Ils aiment et compatissent. Les enfants sont innocemment insouciants. Devenus grands, ils cessent de l’être sous peine de rester incomplets, c’est-à-dire barbares. Tant qu’ils sont inconscients, ils sont irresponsables. La responsabilité ne commence que lorsque la volonté s’affirme par des actes réfléchis. Il y a des êtres qui restent toujours à l’état d’enfance. Ce sont ceux qui croissent dans la misère et dans l’ignorance. Leur vie se débat dans une hallucination désespérée et ténébreuse. Les souffrances et les vices héréditaires produisent en eux l’hébétement ou des crises de folie furieuse. Le devoir et l’intérêt des sociétés sont d’éclairer ces aveuglements et ces démences involontaires, qui sont aux âmes ce que les maladies sont au corps.
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La bourgeoisie que la Restauration avait imprudemment dédaignée fit donc cause commune avec le peuple dans l’insurrection de Juillet et doubla sa force pendant le combat. Mais après la victoire, elle trahit les aspirations populaires, aspirations justes qui on ne saurait plus le nier ont leur raison d’être car, depuis quatre-vingts ans, les promesses faites au peuple et ses droits reconnus ont toujours été violés. De là ses révoltes sanglantes dont la dernière a failli anéantir Paris. La crainte du retour de ces guerres intérieures n’entra pour rien, au point de vue de l’humanité, dans la politique des hommes d’État de la monarchie de Juillet. En formant avec la bourgeoisie un nouveau corps social, (qui déposséda par l’intelligence et la richesse la noblesse incapable) ils ne songèrent qu’à séparer du peuple cette bourgeoisie et qu’à la rendre hostile aux révolutions, qui pouvaient la déposséder à son tour. Ils espéraient étayer sur ce corps tout-puissant désormais conservateur, le trône qu’ils avaient élevé. L’idée parut clairvoyante à ces disciples de Talleyrand. Elle fut en réalité aveugle et désastreuse. Elle hâta la décomposition de l’esprit public et divisa la nation en partis haineux.
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Au début de la Révolution de 89, la bourgeoisie avait fait cause commune avec le peuple dont elle était issue. Les lumières de celle-ci aidèrent l'ignorance de celui-là. Le peuple, éternel hécatombe de la guerre et du travail meurtrier, était resté misérable et sans culture.
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Mais hélas, le peuple, cet éternel et rude travailleur, n'a pas le temps de lire. L'Histoire, et surtout la science qui seule l'affranchira un jour, lui restent étrangères. Ce sont pour lui les annales inconnues de ses misères et de ses labeurs.
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On livra l'éducation publique au clergé, c'est-à-dire le soin de développer la virilité des âmes à des faiseurs de castrati.
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Louise Colet, son récit de la Commune dans l'Anarchie des esprits aux éditions ardemment
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