Marie Colot est une romancière jeunesse belge née en 1981.
Lou est une jeune militante devenue casseuse qui se retrouve, lors d'une manifestation, face à un CRS qu'elle connait.
«
Nos violences » est un texte court d'une rare intensité. L'environnement violent du livre se retrouve dans le style d'écriture, les propos sont concis, comme un coup de poing reçu, comme une pierre lancée pour faire mal ou détruire, comme un caillou qui rebondit pour faire des ricochets.
La colère ravageuse de cette jeunesse prend au ventre, au coeur. Elle est la réaction face à une autre forme de violence, celle parfois subit par des innocents par les forces de l'ordre. La violence comme réponse à la violence, cercle vicieux dont il ne peut rien sortir de bon et surtout pas le rêve indispensable à toute jeunesse. Il n'y a plus de réflexion, d'analyse, de recul et à ce niveau l'autrice excelle particulièrement ! L'espace de quelques secondes, de quelques minutes, rapides comme l'est le livre, on suit le raisonnement de la jeune fille. D'une haine pure sans réflexion, on voit les réflexions apparaître dans l'esprit de la jeune fille comme un rayon de lumière dans l'obscurité, réflexions qui se font de plus en plus importantes comme lorsque la fumée des fumigènes s'estompe puis disparait.
Qui a tort ? Qui a raison ? Difficile à dire, la vérité étant souvent au milieu des nuances. Surtout au final personne puisque tout le monde y perd.
J'ai ressenti du gâchis, un gâchis pur pour l'être humain, un gâchis pour la jeunesse. Cela me rend triste d'ailleurs.
C'est un roman fort que nous apporte l'autrice ! S'il pouvait amener à réfléchir chaque être humain que nous sommes pour éviter la violence et favoriser la modération, peut-être pourrions-nous éviter ces situations.