Un grand merci à Babelio et à Gulf Stream Éditeur...
Samedi, en fin d'après-midi. Il y a foule dans les rues parisiennes. Un grand nombre de citoyens s'est déplacé pour manifester. Tant de brouhaha, tant de colère. le souffle de la révolte gronde. Injustice sociale, Loi travail, racisme, précarité, silence des pouvoirs publics... Des rues sont bloquées. C'est la pagaille. Des casseurs se sont invités à la manif'. Des ripostes menées de part et d'autre. Les CRS se défendent, chargent. À coups de gaz lacrymo. Des explosions. Des fumées blanches. Des cris dans la foule. Et certains, pris à parti, se font rouer de coups. C'est la panique, l'affolement. Ça court à droite, à gauche dans une ambiance terrifiante... Parmi cette foule, Aurélien, punk SDF, qui pour sauver son chien des coups des CRS, se fait tabasser. Samia, vlogueuse venue filmer et interviewer les manifestants. Appoline et Harley, frère et soeur d'adoption, et leur ami, JB, trois jeunes pacifistes. Tous les cinq emportés dans le tourbillon de la manif'...
Voilà un roman jeunesse terriblement d'actualité. L'on se croirait un certain samedi de début décembre. Une manifestation, des citoyens pacifistes, d'autres moins (reconnaissons-le), des casseurs en marge. Et c'est la cohue, la panique. Tout dégénère. Un climat de violence s'installe. CRS contre manifestants. À travers les yeux de Samia, Appoline, Aurélien, JB et Harley, l'on participe au plus près des événements. L'on ressent cette montée de violence et de colère, ce sentiment de panique générale, la fuite pour s'en sortir. Outre cela, Charlotte Bousquet colle également au plus près des personnages, en décrivant aussi bien leurs émotions et réactions que leurs personnalités. Elle traite ainsi de problèmes rencontrés par les jeunes tels que le racisme, l'acceptation de leur homosexualité, les familles recomposées... Un roman fort, bouleversant, percutant et également porteur d'espoir en nous montrant une jeunesse désireuse de s'exprimer, de réagir.
Un livre que j'ai pris pour le CDI d'un de mes collèges.
Roman choral. Six personnages, dont trois adolescents, plus ou moins engagés, plus ou moins militants, se retrouvent dans la tourmente et la violence d'une manifestation post-Bataclan...
Ai lu ce livre davantage à tambours battants (191 pages en moins de deux heures) qu'à coeurs battants !
Bien que sensible à la force et la portée du message véhiculé (combat social, lutte pour les libertés, la justice, le droit, etc), je me suis sentie un peu frustrée par la concision des chapitres et le rythme effréné du récit.
Je n'ai pas toujours réussi à m'identifier (en même temps, dois être trop "vieille" ou désabusée) à toutes ces figures et personnalités.
Néanmoins, je comprends l'engouement général des lecteurs pour ce roman de résistance et de solidarité.
À partir de 14-15 ans
Petit bijou, ce roman à plusieurs voix bouscule. La littérature c'est « la hache qui brise la mer gelée en nous » disait Kafka. Ce roman, dit « jeunesse », parce qu'ils parait chez Gulfstream, collection « échos » parle à chacun de nous. Certes les principaux héros sont de jeunes adultes, mais les préoccupations qui les animent sont universelles : besoin de justice, d'équité, de révolte, recherche d'une société meilleure.
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J'ai beaucoup apprécié d'une part le côté intense du récit : on suit les protagonistes sur une soirée, le final se déroulant au matin. Unité de temps qui donne une impression théâtrale. Également bien mené la construction avec les différents points de vue : c'est de la dentelle. Il s'agit d'une manifestation qui dégénère, et notamment du passage à tabac par la police d'Aurélien, un gars un peu paumé qui se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment. Tandis que J.B. et Polly tentent par tous les moyens de le mettre à l'abri et de lui porter secours, on suit aussi Harley embarqué au poste.
Pour éviter le manichéisme, face à ces jeunes en rébellion on a le point de vue du lieutenant de police, débordé, qui tente de faire le tri entre vrais casseurs et manifestants pacifistes. Ce lieutenant communique avec sa fille, présente à la manif, qui fait le lien entre les deux camps. Tous ces récits sont encadrés par celui de Samia, la blogeuse (qui nous fait penser à Solange te parle ou Klaire fait Grr).
Le récit est réaliste et très contemporain, notamment du fait de l'incorporation des nouvelles technologies : envois de sms, mode des vidéo-blog, propagation des mots d'ordre via les réseaux sociaux. Pour l'ancrer dans le concret, Samia est une rescapée des attentats du Bataclan. Cette évènement est un point central : c'est d'abord le traumatisme qu'il induit pour le personnage de Samia. Elle est malade à l'idée d'être seule dans une foule et panique aux sons de coup de feu. Mais c'est aussi le prétexte du roman puisque les manifestants protestent contre l'inscription de l'état d'urgence dans la constitution. « le Bataclan » est ainsi analysé comme le point de départ d'un tournant autoritaire et sécuritaire en France.
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Une lecture que je recommande à tous, et en particulier aux jeunes adultes qui s'identifieront aisément aux protagonistes. L'histoire d'amour en filigrane et les échanges amicaux en cellule apportent une touche de légèreté. L'auteur termine sur une note positive en remerciant tous ceux qui refusent de se résigner. #OnVautMieuxQueCa
Quatre ados se rendent à une manif place de la République, un jeune SDF tente de récupérer son chien, et tout dégénère...
À travers 5 portraits, cinq expériences du même événement sur 24h, Charlotte Bousquet dépeint une jeunesse désenchantée et révoltée.
Le récit est prenant et même touchant - même s'il y a un personnage dont je n'ai pas bien vu l'utilité en dehors de «marquer» notre époque. L'auteure joue la carte de la diversité pour représenter la France d'aujourd'hui et tente de nuancer certains stéréotypes pour éviter de mettre «tout le monde dans le même sac». Je ne sais pas si me lecteur ado le percevra, mais bon.
Pour ma part ce petit livre a redorer l'image que j'avais de la plume de Charlotte Bousquet.
Une poignée de jeunes gens se retrouvent piégés suite à une manifestation. Les policiers ont bloqué toutes les issues et ils assènent gaz lacrimonège et coups de matraque.
Aurélien est là par hasard. En rupture avec la société, il cherche juste à survivre avec son chien Falkor qui représente tout pour lui. Quand ce dernier est pris à partie par les CRS, il tente de le protéger et est sévèrement atteint.
Samia est une blogueuse qui cherche à transmettre des valeurs mais aussi à dépasser son traumatisme subi au Bataclan.
Alors qu'elle tente de réaliser des interviews, elle termine elle aussi rapidement par terre...Apolline, JB et Harley sont eux aussi présents sur la place, ils vont croiser leur route.
Chacun cherche à comprendre comment la société en est arrivée là avec un état d'urgence permanent rendu possible suite aux attentats et qui étouffe toute contestation et annihile les droits.
Il faut tout à la fois tenter de survivre à la nasse qui s'est refermée sur eux tout en s'entraidant afin de récréer un réseau devenu défaillant.
L'auteur nous offre un regard désabusé mais en même temps plein d'espoir, d'une jeunesse qui se bat et se tortille dans un monde où le liant de la société se désagrège et où il reste à construire un nouveau monde.
Les services publics, hôpitaux, justice et même armée se sont délités en raison de coupes dans les effectifs induisant des tensions et des manques dont chacun souffre. Et avec au final une liberté confisquée au nom de la lutte contre le terrorisme qui sert de prétexte à museler les esprits et les corps.
Une autrice engagée à lire !
![]() | Ricochet 22 mai 2019
Charlotte Bousquet signe un roman polyphonique choc, socialement très engagé [...] Un récit coup de poing à donner à lire à tous les lycéens représentant l'avenir de notre planète.
Lire la critique sur le site : Ricochet |
Qui est le personnage humain principal ?