Le Régulateur, tome 3 : Ophidia

Apparition dans ce T3 d'un autre groupe de régulateurs, les GN (groupes noirs) dont l'objectif est de retrouver Ambrosia et surtout, de prouver que l'institut Tartare servait de plaque tournante à un vaste traffic d'organes.

Toujours en filigrane, la jeunesse d'Aristide (Nyc). Ainsi nous découvrons qu'à la suite de l'opération qui l'a séparé de son frère jumeau (ils étaient thoracopages), leur mère a renié Aristide, seul survivant. Elle lui a également reproché le suicide de son père qui n'a pas supporté l'échec de l'opération de leur jumeaux.

Enfin l'énigmatique Professeur Esculape, médecin dans le centre où ont grandi nos orphelins, auteur de l'opération des jumeaux il y a plus de 15 ans refait son apparition dans la vie d'Aristide et Il semble cacher un énorme secret....
En route pour le T4

Si Hestia et Ambosia ainsi nommées sont les amies de Nyx, ce n'est pas un hasard. Ce monde est décrit comme l'Enfer, les lieux portent des noms infernaux, de divinités ou d'allégorie liées au monde infernal. Hestia est la déesse du foyer et Ambrosia désigne la nourriture des dieux, deux sources de lumière salvatrice pour Nyx dans ce monde sinistre, voué à la déchéance de l'homme. Au delà des allusions aux légendes grecques, c'est bien l'allégorie de la monstruosité qui est ici contée. L'univers dépeind ici devient lui même le monstre engendré par l'humanité. Celle ci devient monstrueuse, oubliant sa nature profonde. L'histoire nous emmène encore plus loin dans la monstruosité dont sont capables les humains, les uns envers les autres, les uns exploitant les autres pour le profit, pour leur propre survie. Ironie du sort, c'est Nyx, le héros plus humain que n'importe qui dans ce monde, qui est taxé de monstre, car issu d'une fratrie siamoise.
Corbeyran est décidément très doué pour les belles histoires humanistes et définitivement tournées du côté de la vie et de l'espoir.

Entre flash-back et narration chorale, Eric Corbeyran nous sert un livre propre mais lisse, au profit de l'action (ce qui n'est pas ma tasse de thé). Rien de novateur, on se laisse divertir par le ronron attendu, un peu déçu de n'être jamais surpris.

Sorte de huis-clos au sein d'une institution, même les dessins de Marc Moreno n'ont plus cette fougue magnifique. Les détails ne fourmillent plus, ça sent le travail propret, sans plus. L'ensemble perd clairement de sa force, les promesses philosophiques du premier tome sont mises de côté pour qu'avance l'intrigue. Que défend-on ? Pourquoi une telle saga ?

Album qui sonne pour moi comme du remplissage sans passion pour faire avancer la série. Au moins, il n'y a pas les facilités scénaristiques du tome précédent, ici, la cohérence prend le pas. Malheureusement, la narration classique et la banalité des dialogues rend la BD un peu vieillotte.

De l'action , de l'action , de l'action :-)

Ce qui est appréciable dans cette série c'est que les femmes servent autant l'action que les hommes (...et pour une fois , contrairement à beaucoup d'autres BD d'Aventure elles ne sont pas vêtues d'un bikini en plein hiver...)(...enfin jusqu'à l'arrivée de madame-machine-tétons-à-l-air..)(...qui fait d'ailleurs la couverture du tome suivant ...ah la la pffff)(mais bref...).

Sans être attachant-attachant (je trouve qu'il y a une certaine froideur autour de lui, même dans les dessins, peut-être d'ailleurs un poil en-dessous des autres tomes, qui fait qu'il reste un peu "à distance" de moi... )( froideur que je ne retrouve pas avec le personnage d'Ambrosia par exemple qui est plus "incarnée/vivante" )(mais cela semble logique dans un sens )(bref, je divaaaague, sans intérêt certes ... ) Aristide est un personnage dont l'histoire intrigue et plus que tout le reste me tient en haleine.

Allez, maintenant j'ouvre le tome 4 :-)

Un troisième tome sans surprise qui nous dévoile des ficelles scénaristiques un peu trop prévisible. L'action est davantage présente et, si l'ensemble reste des plus classiques, on ne s'ennuie pas durant cette lecture. Pour l'instant, cette série me semble relativement anecdotique et ne me laissera pas un souvenir impérissable.