Le sens du repos, ce qu'il signifie pour les populations occidentales est très différent selon les époques. Celui que l'on connaît aujourd'hui, l'idée de récupérer des forces et qui s'oppose à la fatigue est récent.
Pendant 2000 ans, le repos avait des racines religieuses, associé au repos éternel, au Salut, à l'ars moriendi, l'art de bien mourir.
Pascal oppose repos à agitation, au divertissement, c'est pourquoi les hommes en ont peur car confrontés à eux-mêmes.
Rousseau l'associe à la rêverie dans la Nature "loin de la foule importune".
Chez les religieux, le repos dominical s'associe à nourriture spirituelle, ils craignent la paresse, l'oisiveté ou son aspect festif.
Cependant, le dimanche se sécularise et avec l'arrivée du travail industriel, le repos réparateur, récupérateur de forces s'oppose à la fatigue, au surmenage.
A partir des années 1960, les loisirs remplacent le plein repos.
Un essai court mais très riche qu'on ne peut explorer en quelques lignes (nombre de détails qui n'en sont pas sont évoqués comme l'apparition au XVIIIème siècle du mobilier permettant de se reposer)
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Dans cet essai historique, l' historien des sensibilités esquisse les façons dont les individus ont perçu la notion de repos, depuis la Bible jusqu'au milieu du XXe siècle avec le remplacement du repos par le loisir. Cette étude retrace l'évolution du mot et de ses différentes façons dont il est perçu en fonction des époques et des milieux sociaux.
Se reposer, se détendre, le réclusion, la disgrâce, de confiner, se mettre en retrait, décompresser, s'adonner à la rêverie, le repos éternel, la quiétude, se relâcher, faire une pause, ou encore se délasser, toutes ces formes ont pour finalité le repos de l'esprit et du corps. le repos corporel évolue avec la révolution des meubles. Les intérieurs se transforment. Ainsi, les sièges rigides du XVIe siècle laissent place aux commodités du XVIIe siècle et évoluent vers une société de confort au XIXe siècle.
Je me suis délecté de ce livre fascinant qui ouvre les portes de nombreuses pistes de réflexions.
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Professions libérales surmenées, salariés au bord du burn-out… Nous n’avons pas toujours été épuisés, explique l’historien des sensibilités dans « Histoire du repos ». Jadis le travailleur savait ménager sa peine… et ses nerfs.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
L’historien Alain Corbin publie une histoire du repos très documentée.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
L’essayiste Alain Corbin s’intéresse à la notion de repos.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
L'historien publie à un rythme soutenu de brefs et stimulants essais tel celui-ci, qui va de la Genèse au loisir contemporain.
Lire la critique sur le site : LeMonde
L’historien des sensibilités Alain Corbin étudie le repos dans l’histoire, invitant à réfléchir à notre rapport au travail, à la finitude et au temps.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Aujourd'hui on ne parle plus guère de repos mais de moment de détente ; ce qui revient à remplacer la fatigue par une tension, un mal-être, par exemple le "burn-out".
L'homme qui n'aime que soi ne hait rien tant que d'être seul.
Blaise Pascal
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Et si au lieu de raconter l'histoire de ce que nous connaissons, nous faisions l'histoire de ce que nous ignorons ? Une histoire de l'ignorance, en somme. Croyez-moi, la tâche est immense et très importante !
« Terra Incognita. Une histoire de l'ignorance » d'Alain Corbin, c'est aux éditions Albin Michel.