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Histoire de la virilité tome 3 sur 3
EAN : 9782020980692
566 pages
Seuil (13/10/2011)
3.77/5   11 notes
Résumé :
En ce début de XXIe siècle, la rumeur enfle en Occident : les hommes ne seraient plus des hommes, des « vrais ». De ce malaise dans la part masculine de la civilisation, la virilité reste un indicateur crucial. Car c'est bien sur cet idéal de force physique et de puissance sexuelle, de maîtrise et de courage que s'est historiquement construit dans la culture ce qui passe pour la « nature » de l'homme. Et demeure le socle de la domination masculine.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Avec les éclats du féminisme, les revendications gays, la promotion de nouvelles figures métrosexuelles, la virilité ne cesse d'être questionnée. Critiquée, refoulée, dissimulée, on en vient à se demander si elle reste encore un élément reconnu, valorisé, ayant droit de cité. Cette monumentale Histoire de la virilité s'empare du problème pour l'envisager dans tous ses aspects. Réunissant un panel de spécialistes de l'histoire des mentalités et des représentations de la virilité.
Cela fait grosso modo une 20 d'années que la question de la virilité et de l'identité masculine a émergé dans le champ historiographique à travers les "gender studies".
Que « masculin en soit venu à supplanter « viril » est bien le signe qu'il y a, décidément, quelque chose qui a changé dans l'empire du mâle. La virilité est-elle, pour autant, en crise ?
le siècle dernier aurait donc vu cette crise se développer. Les nombreux auteurs de ce dernier tome nous permettent en tout cas d'envisager tous les aspects de L'histoire de la virilité des cent dernières années à partir du cas de la France mais aussi d'autres pays européens et des États-Unis:
Les origines , les mutations et les déconstructions de la domination masculine , La virilité face à la médecine, la violence masculine et son recul, la fabrique de la virilité (au travers des figures du soldat, du sportif, du criminel et de l'aventurier),la virilité fasciste, ouvrière, coloniale, post coloniale, à l'écran, dans la peinture, la sculpture, la photographie.
On aura compris qu'on a là un ouvrage riche dont il est difficile de rendre compte en quelques lignes, chaque contribution méritant une attention particulière.
Et si ce tour d'horizon est très complet il n'en reste pas moins à la portée de tous, les auteurs n'ayant pas là pour faire dans le charabia incompréhensible !
Il reste à essayer de synthétiser les réponses à la question centrale : Crise de la virilité ou pas et dans quelle mesure ?
es différents auteur, mettent en évidence cette crise de la virilité et le recul de la domination masculine tout en montrant leurs limites.
Dans son chapitre intitulé « Mutations homosexuelles », "Florence Tamagne" relativise quant à elle le recul de l'homophobie ; or on sait que le regard porté sur l'homosexualité est révélateur de la représentation dominante de la virilité : « L'appropriation d'éléments associés à la culture gay par les masculinités hétérosexuelles ne signifie pas pour autant la remise en cause de la domination masculine ou la disparition de la violence homophobe.""»
A partir de ces conclusions ambivalentes, L'histoire de la virilité étant dépourvue d'une conclusion générale, le lecteur peut supposer que la virilité a encore une longue histoire devant elle même si sa reconfiguration, en lien avec la remise en cause de la domination masculine, semble un acquis, du moins dans les pays occidentaux.
Tous les textes ne se valent pas mais la somme est intéressante même si au final on a surtout un état de lieux de la question.
#henrimesquida #cinemaetlitteraturegay
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Dernier volume de l'Histoire de la virilité, il s'agit ici d'observer et d'interpréter les troubles et hantises qui redéfinissent la virilité telle qu'entendue au XIXe siècle. le XXe siècle est ici capital, le modèle traditionnel de la virilité est en mutation quasi-permanente en raison de la Première Guerre mondiale, du machinisme, de la décolonisation, du chômage et des avancées sociales (sexologie, avancées des droits pour les femmes, redéfinition de l'autorité paternelle notamment). Bref le modèle viril traditionnel est moribond et cherche à se redéfinir, parfois de manière caricaturale sous les régimes fascistes, parfois remodelée dans le sport et le cinéma.

L'ouvrage publié en 2011 ne propose évidemment pas de modèle viril pour l'aube du XXIe siècle, aussi ouvrons nous-mêmes les yeux et cherchons à savoir si les hantises du XXe siècle sur la question de la virilité, des masculinités, trouveront une fin.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
L'histoire des violences masculines ne doit pas se réduire à un long catalogue de violences positivement subies par leurs victimes. Nous l'avons vu, progressivement, la légitimité de tels actes s'est réduite, les femmes se sont peu à peu protégées et ont résisté à leur conjoint.
L'appel aux voisins, à la famille n'était pas toujours vain, le départ avec ou sans les enfants offrait non seulement une fuite mais un moyen de pression montrant aux yeux de tous l'incapacité du mari à assumer son rôle de chef de famille. Enfin, dans le tête-à-tête conjugal, les coups n'étaient pas toujours à sens unique et, si la force était le plus souvent du côté du mari, certaines femmes n'hésitaient pas à riposter. Dans les affaires d’homicide conjugaux, les meurtrières ne sont pas absentes, dans un quart des cas, le meurtrier était une femme, jalouse, voulant se débarrasser d'un mari encombrant à l'aide d'un amant, ou désireuse de mettre fin à un long calvaire d'injures, d'humiliations et de violences.

Défenses et ripostes féminines - Fabrice Virgili
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En même temps qu'il existait une violence masculine acceptée, car comprise comme la possibilité pour un homme de faire respecter ses prérogatives, c'est-à-dire son pouvoir sur l'autre sexe, la société française paraissait de plus en plus sensible à des manifestations d'une violence devenue à ses yeux condamnable et illégitime. Au cours d'un lent processus d'émancipation des femmes et d'équilibrage des rôles et des pouvoirs, l'exercice de la violence conjugale devait s'enfermer dans le secret de la sphère privée, au risque de faire paraître son auteur pour un homme dont la brutalité révélait une inquiétude sur sa propre virilité.
"Le conjoint n'agit pas pour contrôler mais pour exercer le contrôle". Cette remarque de la démographe Maryse Jaspard pose le problème de la finalité de la violence conjugale, qui ne serait pas infligée contre l'autre, pour assurer sa domination, mais bien pour soi, pour s'assurer de son pouvoir, de sa virilité, pour se prouver sa puissance.

Les violences condamnées du désordre viril - Fabrice Virgili
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La conformité des jouets pour garçons aux standards de la virilité résulte probablement moins d'une stratégie consciente que des pesanteurs du conformisme social et du désir des enfants de mimer la vie adulte pour s'en attribuer, de façon imaginaire, les qualités, les compétences et les expériences. Enfin, il n'est pas assuré que les usages des jouets aient toujours été aussi différenciés que la stratégie commerciale des fabricants et des distributeurs le laisse supposer. Dans les cas de fratries mixtes, par exemple, les enfants ont pu échanger, partager ou se transmettre des jeux communément attribués à l'autre sexe. Il reste que, sans être explicitement conçus comme des outils d'initiation à la virilité, les jouets pour garçons contribuent fortement à entretenir les stéréotypes dominants et, dans une mesure qui demeure impossible à évaluer réellement, participent à l'intériorisation de l'habitus viril par les enfants mâles.

La famille - Arnaud Baubérot
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Bien que le foyer ait connu de profonds mutations de la fin du XIXe siècle aux années 1970 (urbanisation, développement des zones pavillonnaires, agrandissement des logement ouvriers, résorption de l'habitat insalubre), il demeura globalement le domaine de la "maîtresse de maison". Si le mari était bien le chef de famille, le territoire domestique appartenait à son épouse. Ce partage inégal entre sphère publique et sphère privée n'empêchait pas de nombreux hommes d'éprouver le besoin d'affirmer aussi leur puissance à la maison. Tout en délaissant la gestion de la vie domestique, ils en conservaient le contrôle économique et financier. L'on comprend alors que le domicile ait été à la fois le terrain privilégié, mais aussi l'enjeu de la violence conjugale. S'y déroulaient des disputes au milieu desquelles le mobilier et les objets devenaient autant de projectiles et d'armes à l'usage des protagonistes.

L'argent, l'alcool et la maison - Fabrice Virgili
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À partir du début des années 1990 surgit avec force dans les quartiers dit difficiles le thème de la violence urbaine. Au cœur de cette violence, à la fois réelle et fantasmée, une culture virile - incarnée dans la figure des "lascars" -, présentée comme exclusivement "agressive" à l'image du film "La Haine" de Mathieu Kassovitz, sorti sur les écrans en 1995. On glisse alors du thème récurrent de l'insécurité, produit conjugué de la délinquance juvénile (tags, vols, incendies de voiture, violences en milieu scolaire...) et d'une certain "culture de l'émeute" symbolisée par les "gangs", à celui de l'impossible intégration. Au cœur de ce débat, prend forme la figure extrêmement racialisée et sexualisée du "garçon arabe" qui, dès ce moment, personnifie dans la société française le summum de la violence : verbale (à travers le rap notamment), urbaine (comme le montrent les émeutes d'octobre et novembre 2005) et sexuelle (la question des viols collectifs, les "tournantes" commis dans les caves; les assassinats de jeunes femmes dans les quartiers; la violence homophobe censée montrer le caractère hyper-hétérosexuel de ces jeunes...). Cette culture virile, associée au "primitivisme et à la violence des mœurs", à la sauvagerie sexuelle" et au "fanatisme religieux", insérée dans une société masculine présentée comme "archaïque" et "barbare", boucle la boucle de ce long parcours entamé avec la Grande Guerre en 1914-1918.

Virilités coloniales et post-coloniales - Christelle Taraud
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Et si au lieu de raconter l'histoire de ce que nous connaissons, nous faisions l'histoire de ce que nous ignorons ? Une histoire de l'ignorance, en somme. Croyez-moi, la tâche est immense et très importante !
« Terra Incognita. Une histoire de l'ignorance » d'Alain Corbin, c'est aux éditions Albin Michel.
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