Cet essai rempli de sentiments généreux pourra déconcerter le public français, notamment par ses éloges du modèle américain de mécénat privé, ou encore par l'importance prioritaire qu'il accorde à un enseignement centré sur l'histoire des minorités. Surtout, il est lacunaire concernant l'avenir des sciences économiques et sociales, et plus encore des sciences "dures".
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Ce n'est pas un livre de pensée sur les humanités mais un parcours moralisateur des pratiques éducatives américaines. […] Politiquement inquiétant, ce livre est intellectuellement inexistant.
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Martha Nussbaum propose en 190 pages intenses sa vision de l'éducation et des humanités, s'appuyant pour cela sur une oeuvre largement consacrée au rôle des émotions et de l'imagination dans la vie morale et politique. […] Le grand apport de Nussbaum est d'avoir compris qu'il fallait réhabi-liter les émotions et l'imagination comme mode de connaissance.
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Il est important que les enfants n'aspirent pas au contrôle ou à l'invulnérabilité, en définissant des projets ou des possibilités qui s'élèvent au-dessus du sort commun de la vie humaine, mais apprennent au contraire à apprécier pleinement la manière dont la faiblesse humaine commune est expérimentée dans un large ensemble de circonstances sociales et comprennent comment différents arrangements sociaux et politiques affectent les vulnérabilités que partagent tous les êtres humains. (p.54).
Distraits par la poursuite de l'enrichissement, nous demandons de plus en plus à nos écoles de produire des individus créateurs de profit plutôt que des citoyens réfléchis. Sous la pression de la réduction des coûts, nous délaissons précisément ces aspects de l'effort éducatif qui sont essentiels au maintien d'une démocratie saine. (p.177).
Le rôle des arts à l'école est double. Ils cultivent les capacités de jeu et d'empathie de manière générale et ils traitent des points aveugles culturels spécifiques. (p.137).
La pensée critique et l'imagination sympathique ne sont pas testables par QCM, pas plus que les talents impliqués dans la citoyenneté du monde , difficilement mesurables de cette manière. (p.168).
QCM: Questions à Choix Multiples.
Débattre de manière socratique suppose de comprendre les autres positions de l'intérieur et cette compréhension est souvent à la source de nouvelles incitations à remettre en question la tradition de manière socratique. (p.94).
Robert Maggiori
Cynthia Fleury
Dr. Jean-François Ciais
Zona Zari
Attaché à l'acte thérapeutique, le soin exige savoir, méthode et technique. C'est parce qu'il est soutenu par un long apprentissage pratique et théorique que le geste, la prescription, l'opération du médecin est efficace, c'est parce le médicament est scientifiquement élaboré, contrôlé, testé, qu'il arrive à extirper la maladie. Mais la médecine n'est pas, ou n'est plus, un «art mécanique» – mais une science humaine, qui a affaire à des sujets qui, malades certes, sont des personnes, avec leurs particularités, leurs caractères, leurs rêves, leurs projets, leurs peurs, leurs émotions, leurs logiques de pensée. La compassion, quant à elle – à savoir le sentiment par lequel un individu perçoit émotionnellement la souffrance d'autrui – est l'une des rares «positions» humaines capable d'engendrer, comme a pu l'écrire Martha Nussbaum, une action vouée à l'allègement de la douleur d'autrui. Elle exige de se rendre là où « cela fait mal », d'entrer dans les lieux de chagrin et de peine, de partager l'isolement, la peur, la confusion, l'angoisse, le désespoir – afin de faire que la souffrance de l'autre ne demeure pas, justement, «autre». Mais a-t-elle des vertus «thérapeutiques»? Peut-elle soigner? Plus exactement, comment dans le champ médical, infirmier, assistanciel, soin et compassion peuvent-ils se mêler – selon quelle «posologie» – de sorte que le soin implique des rapports «compassionnels», faits d'écoute, dattention, de sollicitude, et que la compassion, si elle fait du bien aux soignés, n'expose pas les soignants à une surcharge émotive, une «fatigue de compassion», un épuisement psychique et physique, un haut degré de stress, un sentiment d'impuissance?
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