En 1998,
Edith Cresson publie «
Innover ou subir », un essai où la commissaire européenne chargée de la recherche et de la technologie, de l'éducation, de la formation professionnelle et de la jeunesse appelle la France à innover à tout prix et dans tous les domaines.
Même si je ne suis pas complétement d'accord avec les propositions d'axes de réflexion et d'action pour « donner corps au libéralisme de gauche », j'ai été très intéressée, à l'époque, par le franc-parler d'
Edith Cresson, son pragmatisme et la référence aux valeurs de la République, de l'intérêt général et de la citoyenneté.
Pour ma part, je ne crois pas à la concurrence comme facteur d'émulation et d'initiative qu'elle revendique. Par contre, j'approuve le fait qu'elle dénonce les conséquences dramatiques du libéralisme débridé et l'emprise des États-Unis sur le commerce international et sur la culture. D'ailleurs, elle reprend à son compte la proposition de taxe Tobin contre la spéculation sur les marchés des changes, la taxation du dumping social au profit du développement et la suppression des paradis fiscaux. Elle souligne également le rôle néfaste des fonds de pension américains.
Il faut ajouter qu'
Edith Cresson n'est pas tendre pour la France en dénonçant la tyrannie des administrations centrales et des grands corps de l'Etat ou la frilosité des investisseurs. J'ai le sentiment que beaucoup de questions soulevées sont toujours d'actualité. J'ajouterai qu'il ne faut pas oublier qu'en 2015, elle est toujours la seule femme à avoir exercé la fonction de premier ministre.