Extrême urgence

Encore un Michael Crichton que j'ai relu cette nuit, parce qu'il était trop tentant, posé à côté des autres, attendant son tour. Extrême urgence est d'abord paru en 1968, sous le pseudonyme de Jeffery Hudson. Il faut dire que l'auteur en a utilisé un certain nombre. Dans celui-ci, point de science-fiction ni d'extra-terrestres, c'est un pur thriller médical tel qu'on les aime quand on est fan du genre. Ce qui est habituel à l'auteur, à savoir la richesse de la documentation qu'il étudie pour écrire chaque roman, le mélange entre la fiction et les éléments scientifiques, se retrouve néanmoins dans ces pages.
Nous sommes donc dans les années 60, l'avortement est illégal aux USA, comme un peu partout du reste. À cette époque et bien plus tard encore, les femmes faisaient appel aux "faiseuses d'anges" ou recouraient aux aiguilles à tricoter, ce qui bien entendu était non seulement aléatoire mais très dangereux.
Mais le docteur Arthur Lee décide d'aller contre la loi et d'aider les femmes qui en ont besoin, jusqu'au jour où Karen, fille d'un éminent médecin décède des suites d'un avortement raté. Arthur en est accusé alors qu'il ne cesse de clamer son innocence. Mais le héros de cette histoire, c'est son ami et collègue, le docteur Berry, le seul à le croire quand il jure que ce n'est pas lui qui a pratiqué l'interruption de grossesse de la jeune femme, et qui va tout faire pour le sortir de ce mauvais pas et tenter de prouver que notre malheureux praticien n'est pour rien dans le décès de Karen.
Bien entendu, il va se mettre à dos tous ses confrères, très influents dans le milieu, qui feront tout de leur côté pour détruire sa carrière, allant jusqu'à menacer sa vie. Il faut croire que les enjeux en valent la chandelle, mais Michael Crichton raconte ça bien mieux que moi dans son bouquin.
Cette fois, pas de gros triturage de cerveau à se faire ni de demi-neurone à se tordre pour lire le bouquin qui est un "simple" thriller médical, dirons-nous. Remarquablement écrit, qu'on dévore très vite... un super moment en perspective pour tout amateur du genre.

Avec Michael Crichton, j'ai alterné des romans que j'ai adorés (Prisonniers du temps ou Micro par exemple) et des romans avec lesquels j'ai nettement moins accroché (Pirates ou Les mangeurs de mort par exemple).

"Extrême urgence" fait résolument partie de la première catégorie : je me suis régalé tout le long de cette lecture assez jouissive, avec la plume volontiers ironique de ce géant (2,06 m sous la toise quand-même !) génial.

Et dire que l'écriture n'était au départ qu'un gagne-pain pour lui, puisque ses premiers romans servirent à payer ses études de médecine !

En 1967, l'avortement aux Etats Unis est un délit. Un médecin peut voir sa carrière ruinée et assortie d'une peine de prison conséquente surtout si la patiente meurt !
Michael Crichton, étudiant en médecine au moment de l'écriture de ce roman, nous livre une histoire avec ses faiblesses certes ( en préface, Crichton raconte les conditions d'élaboration de ce livre) mais suffisamment bien écrit pour le lire avec beaucoup d'intérêt.
En lisant ce bouquin, j'ai réalisé combien le monde médical a évolué depuis et progressé du point de vue moyens techniques car certaines pratiques de l'époque paraissent carrément ancestrales...

Challenge ABC 2014/2015

Le sujet est intéressant et nous fait réfléchir à une époque et aux attitudes passées face à l'avortement. On ne peut s'empêcher de réagir en voyant qu'un homme est accusé de meurtre sous prétexte qu'il pratique des avortements. Mais cela est illégal, il a franchit une limite que les puritains ne peuvent accepter, et comme ce coupable semble être désigné d'office (avorteur, d'origine chinoise) les autorités ne chercheront pas la vérité plus loin. de même du côté des avocats, c'est un pestiféré qu'il n'est pas bon de défendre. Cela montre toute la retenue et le puritanisme des années 50 face à l'avortement. En ce sens, il n'est pas très loin de certains comportements d'aujourd'hui, malgré le fait que les mentalités aient évolué.

Autre fait intéressant, sa description de la foule lambda qui, influencée par ce qu'elle peut lire ou voir n'hésite pas à se transformer en une bête assoiffée d'injustice. Cette foule ira même jusqu'à faire brûler une croix et casser les fenêtres de la maison de l'avorteur, blessant de jeunes enfants au passage. Cela ne fait que démontrer toute la stupidité d'une foule en colère, et que le bseoin de justice qu'on put ressentir ces gens passait par la violence.

Ce qui m'a dérangé, c'est l'écriture... trop longue, elle se perd parfois dans des descriptions qui n'ont pas lieu d'être, qui n'apporte rien de plus à l'intrigue. On mentionne un personnage, hop, on donne quelques informations sur lui, sans qu'il n'ait une quelconque utilité au narrateur. On sent que Crichton connaît le monde médical, ou du moins c'est très bien renseigné, mais ici encore on se perd quand il commence à décrire en termes techniques des procédés. Personnellement j'ai eu du mal à visualiser ce qu'il a écrit, et ces passages sont plus ennuyeux qu'autre chose.

Quant à l'enquête elle-même, je trouve ça vraiment étrange qu'un simple pathologiste puisse receuillir autant d'informations, juste parce qu'il est médecin... Bien sûr cela est peut être dû à la période. Peut être que dans les années 50 on racontait à un inconnu des choses sur sa soeur ou sa camarade de chambre.

Concernant les personnages et les relations entre eux: encore une fois j'ai été étonnée, car tous les médecins semblaient se connaître. Il y a des liens étranges qui m'ont perturbés. En ce qui concerne les personnages, ils manquent de personnalité. On dirait une simple ébauche de ce qu'ils sont. L'homme puissant de la famille riche est un arriviste colérique qui ne pense qu'à faire jouer ses relations. La victime devient une pauvre fille qui passe son temps à se droguer et coucher à droite et à gauche afin de se faire engrosser.... pour au final se faire avorter. Elle est dépeinte comme une sale garce, qui au final n'a eu que ce qu'elle méritait.

L'épilogue arrive d'un coup. le héros se fait agresser et il a découvert ce qui s'était passé, comme par magie. Tout cela semble bien providentiel.

« Extrême urgence » est un roman policier presque sans policiers. Le protagoniste est un médecin, Docteur Berry. Il va aider un collègue et ami qui a été arrêté car il aurait causé le mort d'une jeune femme, Karen, par un avortement échoué. Nous sommes en Boston des années 1960, donc c'est une région et une époque où l'avortement est encore une chose interdite et non discutable. Pour quelconque raison, Docteur Berry est convaincu que son ami arrêté est innocent, même si la police pense qu'il est coupable. En effet, la police ne fera plus d'efforts pour examiner le cas, elle pense qu'on a déjà arrêté le responsable.

Docteur Berry commence à une recherche pour trouver le vrai malfaiteur et responsable du décès. Il parle à tous les parents et à tous les amis de Karen en essayant de découvrir la vérité. Malheureusement, la jeune femme décédée est la fille d'un médecin important avec beaucoup d'influence politique ; c'est une chose qui n'aidera pas la recherche. Malgré cet obstacle et les menaces, Docteur Berry continue sa quête. Après quelques développements et une série de tournures d'intrigue la vérité sera dévoilée.

C'est un livre captivant avec une intrigue crédible. L'histoire se déroule dans un milieu médical et on est confronté à beaucoup de détails médicaux. de temps en temps, ces détails sont peut-être un peu trop compliqués. D'ailleurs, cette présence de détails médicaux est logique. Évidemment, c'est à cause du sujet de l'histoire mais aussi parce que l'auteur a obtenu un diplôme de médecin avant de commencer à sa carrière littéraire (bien qu'il ait publié ses premiers livres déjà pendant ses études). Il a publié « Extrême urgence » après il vient de terminer ses études de médecine. Plus tard, il deviendra l'écrivain célèbre qui publiera beaucoup de livres qu'on portera à l'écran, comme « Congo », « Sphère », « Jurassic Park », « Soleil levant », « Harcèlement », « le Monde perdu », « La variété Andromède » et quelques autres.

« Extrême urgence » est une bonne lecture captivante, bien que l'auteur n'a pas encore atteint son niveau de « Jurassic Park ».
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