Dernière manche

Grâce aux éditions Actes Sud Junior, que je remercie, j'ai lu : Dernière Manche de Catherine Dabadie.
Le père de Manoé est marin-pêcheur à Calais.
Un matin brumeux, alors qu'il conduit son fils au collège, une ombre apparaît dans le faisceau des phares de la voiture. S'ensuit un impact léger, mou, mais aucune trace de choc.
Près de là, dans un terrain vague, Manoé tombe sur un garçon de son âge, blessé et en panique, qui le supplie de ne pas appeler les secours. C'est un de ces jeunes migrants prêts à prendre tous les risques pour passer en Angleterre.
Manoé aussi veut se rendre là-bas. Un peu pour assister à un match de foot, beaucoup pour y retrouver sa mère.
C'est le début d'une amitié imprévisible soudée par un projet commun : traverser la manche, quel qu'en soit le prix.
Dernière Manche est un roman très actuel qui traite avec beaucoup de justesse de la situation des jeunes migrants, mineurs, en France.
La première rencontre entre Manoé et Hazrat est déplaisante car le papa du jeune homme a renversé le jeune migrant. Ce dernier préfère se faire tout petit et partir comme il est venu.. dans le noir.. discrètement..
Quand des migrants sont accueillis au collège, Manoé reconnaît Hazrat.. Après des débuts compliqués ils vont apprendre à s'apprécier et même devenir amis.
Tous deux ont une envie commune : aller à Londres. Hazrat veut y retrouver sa tante, qui l'attend. Manoé, lui, aimerait assister au match de football pour lequel il a gagné des places. Et surtout, même s'il a du mal à l'avouer, il aimerait retrouver sa mère qui les a abandonné et vit maintenant à Londres.
Pour y arriver, ils vont prendre tous les risques, quittent à se mettre dans un sacré pétrin !
En plus de parler de la situation des migrants en France, ce roman aborde avec tout autant de justesse la situation des marins-pêcheurs dans notre pays. Certaines situations sont bien abordées, c'est criant de vérité. J'habite au bord de la mer, certains de mes cousins sont marins-pêcheurs, ce qui est expliqué dans ce roman est la triste vérité, ni plus ni moins !
J'ai apprécié ma lecture, l'écriture est jolie, c'est fluide et facile à lire.
Par contre, certaines situations, notamment les retombées suite à leur comportement à tous les deux, ne sont pas très crédibles. C'est trop facile, quand on fait de telles bêtises on mérite d'être puni !
Quand aux dernières pages, j'ai eu l'impression qu'elles étaient un peu bâclées c'est dommage. Je n'ai pas cru à certains passages, je suis restée sur ma faim.
Malgré tout, j'ai apprécié Dernière Manche, un bon roman pour tous dès la quatrième. Il peut permettre aux jeunes de mieux comprendre les difficultés des migrants mais aussi (et c'est rare d'aborder ce sujet dans un roman) les difficultés rencontrées par les marins-pêcheurs.
Pas de coup de coeur mais un quatre étoiles bien mérité :)

La dernière manche, c'est bien sûr la fin d'une compétition, celle qui décide si l'on est du côté des vainqueurs ou des vaincus. La Manche, c'est aussi le dernier obstacle avant de pouvoir atteindre l'Angleterre, un pays dans lequel Hazrat, jeune migrant clandestin venu d'Afghanistan, et Manoé, adolescent en manque de repère vivant avec son père marin pêcheur à Calais, veulent se rendre, chacun pour des raisons bien différentes. Ce qui commence comme une confrontation devient vite une amitié improbable, principalement fondée sur la nécessité de s'entraider, puis par une découverte de l'autre et un respect qui s'installe petit à petit.
Avec cette histoire écrite pour des ados de l'âge de Manoé (4ème-3ème, on va dire), Catherine Dabadie réussit un très bon roman. Il y a du rythme, à aucun moment on ne s'ennuie, il y a de quoi faire réfléchir (sur les choix que l'on fait, les chemins que l'on choisit de prendre et ceux qu'on nous force à prendre, les opportunités que l'on a ou que l'on n'a pas) mais le ton n'est jamais démonstratif et encore moins lénifiant, chacun se fera sa propre opinion et réfléchira à son rythme. Il y a aussi beaucoup de réalisme, avec des personnages qui ont tous leur complexité, autant les adultes que les enfants.
Il m'est difficile d'en dire plus sans en dévoiler trop, car il est bon de se laisser entraîner par le même enchaînement des événements que Manoé, qui est le narrateur de cette histoire. Mais il faut que je dise que ce livre est probablement un des meilleurs romans pour ados que j'ai lus depuis un bout de temps. Je n'en lis certes pas assez pour me considérer à la pointe de ce qui s'écrit actuellement pour ce public, mais celui-là m'a vraiment convaincue et je ne suis pas étonnée qu'il soit publié par les éditions Actes Sud Junior, qui sortent régulièrement de petites merveilles pour lecteurs juniors (et moins junior car je prends aussi beaucoup de plaisir à les lire même si je ne rentre plus dans cette catégorie).
Les difficultés de la jungle de Calais ne font plus guère la une des journaux en ce moment, nous avons décrété que nous avons d'autres chats à fouetter, plus importants parce qu'ayant un impact plus direct sur nos vies personnelles, mais les naufrages dans la Manche (ou en Méditerranée) sont toujours une réalité, que l'on en parle ou pas, tout comme le sont les contrôles et les refoulements à la frontière. Une bonne occasion, ce livre, de faire réfléchir les jeunes sur un sujet qui n'est pas prêt de se tarir, celui de l'immigration et de l'immigration clandestine. Un livre à mettre entre toutes les mains, à condition d'accepter que les jeunes lecteurs posent des questions dérangeantes après l'avoir lu. Des questions de morale et et des questions de politique, des questions de citoyens en devenir.

Un grand merci aux éditions Actes Sud Junior de m'avoir permis de découvrir ce livre très réussi, via netgalley.

Manoé vit seul, difficilement, avec son père pêcheur. En effet la situation de la pêche française est critique et l'absence de la mère du garçon lui pèse, comme le silence entre lui est son père, autour de cette absence. Ils vivent dans une ville côtière non nommée mais qu'on peut identifier à Calais. Manoé est amené à faire la connaissance de Hazrat, jeune migrant de son âge qui veut rejoindre l'Angleterre à tout prix. Pour des raisons personnelles, Manoé aussi.
J'ai aimé que l'évocation de la condition des personnes migrantes soit directes et réaliste. Les différentes réactions des habitants de la ville sont caractérisées par certains personnages du livre ce qui permet d'aborder les réticences et/ou la solidarité qui peuvent s'exprimer quant à la présence d'un regroupement de personnes en situation précaire dans un camp.
L'alliance des deux jeunes va les amener à vivre des évènements hors normes, à commettre des actes hors normes et obliger leur entourage à prendre position quitte à transgresser la loi. La question morale est ici prégnante...
La langue est très développée et permet de présenter les nuances dans les sentiments et actes des personnages.
Une nuance à mon avis positif c'est le fait que le père exprime à son fils qu'il est très fier de lui. On ne comprend pas pourquoi puisque les deux ont été une grande partie du récit en opposition, même si les péripéties leur font réaliser ce qui compte pour eux. J'ai ressenti cela comme une facilité pour clore un épisode de l'histoire.

J'ai eu le plaisir de rencontrer l'autrice en visio lors des rencontres autour du Prix ados 65 avec au "nom de l'ours" et j'avais bien aimé son écriture. C'est pourquoi j'ai sollicité ce titre sur netgalley
Catherine dabadie aime intégrer des sujets forts et importants dans ces romans, comme ici le thème des migrants. mais aussi des relations difficiles avec un père seul et peu présent, la séparation d'avec la mère...
J'ai aimé la relation qui se tisse entre Manoé et Hazrat, comment ils sont devenus amis, prêts à tout pour obtenir et réaliser leur rêves, malgré les difficultés, les dangers.
J'ai trouvé la scène de la fin un peu irréaliste et parfois quelques longueurs et redites, mais j'ai passé un bon moment de lecture.

Pour des raisons très différentes, Manoé le Français et Hazrat l'Afghan veulent traverser la Manche, pour se rendre en Angleterre. Unis par une amitié aussi forte qu'imprévue, les deux ados vont tout mettre en oeuvre pour faire aboutir leur projet. Quitte à courir de graves dangers... Ce roman passionnant aborde les thèmes de la solidarité, de l'amitié, des difficultés familiales avec beaucoup de justesse et d'empathie. C'est positif et ça fait du bien !