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EAN : 9782226246974
176 pages
Albin Michel (02/04/2013)
3.21/5   14 notes
Résumé :
"Un jour, je traverserai la Manche à la nage, et ça leur clouera le bac à tous." Voilà ce que je me suis dit un beau matin. Parce que, fatigué de n'être personne, j'ai envie de devenir quelqu'un, pour épater mes collègues de la banque où je travaille, mais surtout pour séduire Victoire, qui est la jeune femme la plus jolie que je connaisse.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Depuis toujours, Gérald est un homme transparent, du genre que l'on croise sans le remarquer. Tout petit déjà, dernier-né d'une famille de cinq enfants, il était délaissé par ses parents qui finirent par s'installer, sans lui, en Amérique Latine et par l'oublier totalement au fil des années. Âgé maintenant d'environ 30 ans (il ne connait pas son âge exact, personne n'ayant jamais pris la peine de lui fêter son anniversaire), Gérald est guichetier à la BNP du boulevard Arago. Il s'acquitte de ses différentes tâches avec zèle, il est aimable et serviable, mais là encore, il passe totalement inaperçu. Invisible au point de faire ses courses sans les payer, de filer les gens sans se faire remarquer, de quitter son guichet sans attirer l'attention, de même pénétrer dans le palais de l'Elysée sans affoler les services de sécurité, Gérald souffre du manque de considération de ses concitoyens, surtout depuis que la belle Victoire a rejoint les effectifs de la banque. Pour la séduire, il est prêt à tout, mais, certain de se faire rire au nez s'il lui avoue ses sentiments, il imagine... de traverser la Manche à la nage! Il est sûr, qu'émue par cet exploit accompli en son honneur, Victoire ne pourra que lui tomber dans les bras. C'est ainsi qu'un 21 juin, Gérald, se jette à l'eau pour une traversée vers son destin.


Une jolie fable au ton décalé et bourré d'humour pour un moment de lecture très réjouissant. Aussi insignifiant soit-il, Gérald s'avère un héros de roman très attachant quand il est courageux ou transi d'amour. Mais il a suffisamment de naïveté, ou d'auto-dérision, pour qu'on évite de le plaindre, pour au contraire l'encourager dans sa folle entreprise. Parce que pour quelqu'un qui était surnommé L'enclume par le prof de natation du club Mickey, c'est tout de même de la folie douce que de vouloir s'attaquer à la nage aux 35 kilomètres qui séparent Douvres de Calais. Mais Gérald ne voit là que l'unique moyen d'attirer l'attention de l'objet de sa passion. Alors Gérald ira-t-il au bout de l'aventure? La belle Victoire sera-t-elle au rendez-vous qu'il lui a fixé sur la plage de Calais? Tomberont-ils dans les bras l'un de l'autre pour débuter un amour fou et enfin partagé? Pour le savoir, il faudra plonger, non pas dans la Manche, mais dans le roman très réussi d'un Patrice LECONTE au mieux de sa forme et faire connaissance avec son garçon qui n'existait pas, prêt à tout pour exister dans le coeur de sa dulcinée.
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Grâce à Masse critique je viens de découvrir ce livre. J'aime beaucoup ce qu'il fait au cinéma mais je ne savais pas que Patrice Leconte était écrivain. C'est une bonne surprise.
Il nous raconte l'histoire de Gérald, homme invisible, que personne ne remarque, jamais, quoi qu'il fasse. Ses parents l'ont eu après quatre autres enfants, c'est le petit dernier, non désiré, qui durant toute son enfance s'habillera avec les vêtements des plus grands, n'aura jamais rien à lui. Il est transparent, personne ne fait attention à lui.
A un point tel que son père va décider de partir commencer une nouvelle vie en Argentine et personne ne lui propose de l'emmener, il viendra plus tard c'est-à-dire jamais. La préparation des bagages est à la limite de l'absurde : ses parents, ses frères aînés prépare leurs malles dans la joie, l'exubérance alors que lui ne remplit qu'un petit sac avec des vêtements dont les autres ne veulent plus, c'est normal il va dans un pensionnat, c'est transitoire, alors, ce n'est pas la peine de s'encombrer.
Les adieux sont du même type, tout le monde s'agite et on le met dans un taxi qui le conduira au pensionnat avec à la limite une bise rapide et encore, aucune émotion, rien. On imagine sans peine le regard ahuri du proviseur quand il le voit descendre, seul du taxi.
S'en suit une scolarité banale, où personne ne prête attention à lui et il finira par être embauché dans une banque, où on continue à ne pas faire attention à lui, ce qu'il supporte jusqu'à ce qu'arrive Victoire, sa supérieure hiérarchique dont il tombe éperdument amoureux. Cela va tout changer, il veut qu'elle le remarque, et pourtant personne ne l'invite nulle part quand il y a des sorties organisées à la banque par exemple.
Donc, pour attirer l'attention de Victoire il décide de …. Traverser la Manche à la nage en partant de Douvres et laisse un mot avant de partir à Victoire pour lui donner rendez-vous le 21 juin sur la plage de Calais. En sachant qu'il sait nager, mais qu'il a appris avec difficultés et qu'il n'est pas du tout entraîné…
Il achète des palmes, une combinaison de plongée, un tuba etc. des barres de céréales qu'il fourre dans son sac à dos (avec ses vêtements et ses papiers) pour se sustenter en route, se rend à Douvres en aéroglisseur.
Son épopée est bouleversante et passionnante, bien décrite par l'auteur, la puissance des vagues, la nage difficile, on a l'impression d'avoir nagé longtemps mais on a peu avancé, il faut s'habituer aux palmes, aux mouettes qui viennent le chahuter, il est obligé de leur abandonner son sac à dos car elles l'agressent, donc il ne lui reste plus rien à manger. Il n'avance pas vite, ses mouvements sont gênés car il perd du matériel en route, il a pour seule compagne la chanson de Balavoine : l'Aziza dont il chante en route le refrain (« je te veux si tu veux de moi ») en pensant à Victoire….
Durant cette folle traversée, il va devoir lutter beaucoup contre les éléments, et revient toujours en leitmotiv sa solitude, sa transparence, voire son invisibilité ou sa non existence puisque sa famille l'a abandonné après l'avoir affublé d'un prénom qu'il déteste. Qu'est qui fait qu'on existe, qu'on est vivant ? le regard de l'autre ou son propre regard intérieur ? Doit-on accepter d'être invisible ? le transitoire peut-il devenir définitif ? Il est obligé de faire ce pari fou pour qu'on le voie enfin mais est-ce que cela va changer quelque chose ?
On a envie de rire, car le thème du roman semble saugrenu mais très vite on se rend compte qu'on rit jaune car Gérald souffre beaucoup, pratique l'auto-dérision de façon magistrale. Il aime Victoire d'un amour romantique, comme un chevalier servant mais l'amour peut-il le changer et surtout, changer la façon dont les autres le regardent.
C'est bien écrit, fluide et même si l'histoire est loufoque, on y plonge avec délice et on n'est pas déçu. En plus la couverture est magnifique, rien qu'en la regardant, on a envie de lire le livre tant elle est explicite. En tout cas, j'espère vous avoir donné l'envie de lire ce roman.
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Gérald est du genre transparent, on ne le voit pas, on ne le reconnaît pas. Cela depuis sa plus tendre (ou rude) enfance. Même ses parents l'ont toujours ignoré, agissant comme s'il n'existait pas, au point de l'oublier lors des départs en vacances et des déménagements. Après quelques amourettes insipides, Gérald, trentenaire devenu employé de banque, aimerait séduire une de ses collègues, la douce et jolie Victoire. Son idée pour y parvenir : accomplir un exploit insolite, en l'occurrence la traversée de la Manche à la nage.

Un récit-fable bien creux, bien vide. Quelques tentatives d'humour qui tombent à plat, à coup de jeux de mots faciles, prévisibles et lourdauds. J'adore les losers punchy et drôles, ça existe (cf. 'Les Lumières du Ciel', d'Olivier Maulin). Celui-ci est geignard, parfaitement crétin (40 km à la nage sans entraînement), plus antipathique et pathétique que touchant. S'il arrêtait de se regarder le nombril en pleurnichant, il ferait attention aux autres, et l'intérêt serait réciproque, non ? Enfin bref...

J'ai quand même achevé ce roman "premier degré" (je n'ai pas su voir plus loin) malgré des longueurs, non par intérêt mais parce qu'il était court et facile à lire.

--- Pas mal d'inexactitudes, voire d'énormités à signaler, notamment sur les Prud'hommes : ils ne défendent pas les droits des consommateurs mais ceux des salariés (p. 48)
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Dans "ce garçon qui n'existait pas", le premier roman que je lis de lui, Leconte s'essaie à la fable avec une histoire d'un garçon, qui comme le titre l'indique, se voit complètement transparent aux yeux d'autrui tant personne ne l'a jamais remarqué depuis qu'il est tout petit. Et ce type, un beau jour, et pour l'amour d'une femme, une collègue de travail qui ne le remarque pas plus que les autres gens, décide de faire un geste insensé : faire la traversée à la nage la mer qui sépare l'Angleterre de la France ( tiens petite cohérence dans l'oeuvre de Leconte, on est toujours dans la mer), plus exactement effectuer à la nage le trajet Douvres-Calais alors qu'il sait à peine nager…

Bref, c'est un court roman qui vire assez largement sur les frontières de l'absurde avec ce personnage dont la transparence peut l'amener dans des situations parfaitement incongrues. Parfois, Patrice Leconte exploite d'une assez jolie manière l'invisibilité et la folie douce de son anti héros, notamment lorsque celui lui donne un don d'ubiquité, soit en exercant plusieurs professions en même temps ( dont celle de détective privé puisqu'il peut filer sans jamais être vu), soit en ne règlant pas ses achats dans les boutiques, puisque qu'aucun vendeur, aucune caissière ne daigne lui prêter la moindre attention quand il souhaite le faire.

Cette idée qu'on a tous plus ou moins ressenti au moins une fois (euh moi c'est un tout petit peu plus) dans sa vie d'être invisible au regard des autres est en effet une belle idée de départ pour un roman, car comme je le disais dans ma dernière chronique littéraire sur le roman de David Nicholls, j'ai toujours plus d'affinités au départ pour suivre les mésaventures des loosers , des fragiles, des timorés, qui ratent tout ce qu'ils entreprennent, que pour celles des héros sans faille et sans tache.

Mais encore faut il que ces anti héros aient untant soit peu d'épaisseur et de crédibilité. Et malheureusement, la volonté de n'aborder cette idée uniquement sous l'angle de la farce et du non sens présente vite ses limites et surtout rend le procédé tout à fait artificiel.

On a beau faire des efforts, on n'y croit jamais vraiment à cette histoire de type totalement invisible qui va renaitre en pleine traversée solitaire.

Et lorsqu'en pleine traversée maritime, alors qu'il est au bout du rouleau et sent ses forces l'abandonner, notre héros est sauvé par l'intervention de deux dauphins qui se tapent dans la main pour l'encourager, là on se dit que Monsieur Leconte aurait quand même besoin de vacances....oui oui, à la mer, pourquoi pas si Patrice aime tant l'air marin...

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Que ressentir lorsque personne ne fait attention à vous ? Tout le monde a déjà eu cette impression au moins une fois dans sa vie. Mais pour Gérald, c'est une habitude. L'invisibilité n'existe pas mais si on devait associer une image dans le dictionnaire à cette capacité, ce serait celle de Gerald. Patrice Leconte nous fait suivre le quotidien de ce trentenaire, à la vie monotone, seul dans son monde, mais surtout : amoureux. Ce qui pourrait paraître relativement banal comme sujet au premier abord, est abordé d'une façon drôle, sans jamais tomber dans le pathétique, et arrivant même à être captivant. Il n'y aurait en effet rien de passionnant à suivre le quotidien d'un petit employé de banque sans vie personnelle, mais cela n'est plus vrai lorsque celui-ci se décide à se surpasser pour conquérir le coeur de sa bien-aimée et se rendre enfin visible aux yeux du monde. En effet, suivre la tentative de traversée de la Manche à la nage d'un nageur plus que moyen, uniquement alimenté par son inconditionnel amour d'une collègue de travail, devient tout de suite plus attrayant.

Par son écriture fluide, et son humour très bien servi, Patrice Leconte nous livre ici une comédie sentimentale bien sentie. Ce petit roman rapide à lire est une bonne découverte (je remercie encore Masse critique pour cela), qui sait faire marcher notre imagination sans s'en rendre compte tellement il est facile de s'imaginer assistant à toutes ces situations rocambolesques.

« le garçon qui n'existait pas », un livre à savourer pour se changer les idées, ou juste passer un bon moment.
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critiques presse (2)
Telerama
09 novembre 2016
Un livre à la langue âpre, magnétique.
Lire la critique sur le site : Telerama
LaPresse
05 juin 2013
Dans son troisième roman, Le garçon qui n'existait pas, il fait preuve d'une imagination débordante et d'un idéalisme à toute épreuve.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Les larmes salées comme la Manche contre laquelle je me bats, se mélangent à cette dernière. Si j’étais au sec, je serais trempé. Je suis conscient du grotesque de ma situation : un employé de banque, pas spécialement sportif, nageant vers Calais, où l’attend peut-être une collègue de travail, et pleurant à chaudes larmes, en chantant à tue-tête une chanson démodée dans un tuba en plastique fluo, franchement, il n’y a pas de quoi pavoiser.
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« Un jour, je traverserai la Manche à la nage, et ça leur clouera le bec à tous. » Voilà ce que je me suis dis un beau matin. Parce que, fatigué de n’être personne, j’ai envie de devenir quelqu’un, pour épater mes collègues de la banque où je travaille, mais surtout pour séduire victoire, qui est la jeune femme la plus jolie que je connaisse.

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(...) voilà une chose que peu de gens savent ; on a parfaitement le droit de demander un quart de baguette à une boulangère, et cette dernière ne peut en aucun cas vous la refuser, sous peine de voir débarquer les prud'hommes, dont vous pouvez la menacer. (p. 48)
[ les Prud'hommes ?!?!?! mais que viennent-ils faire là ? ils défendent les droits des salariés, pas ceux des consommateurs !!! ]
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Toute ma vie je me suis contenté (en fait : je me suis accommodé) de ce que j’avais, de ce qu’on me donnait, sans jamais chercher à obtenir plus, me satisfaisant de la part qui m’était allouée, et les choses tournaient rond. .. alors pourquoi avoir fait déraillé un quotidien qui tout compte fait, me convenait parfaitement ? Oui, pourquoi ?

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Même si c'est difficile à croire, je ne sais pas trop quel âge j'ai. Lorsque je m'examine dans un miroir, je fais trente ans. Il arrive qu'on me donne dix ans de plus ou cinq de moins, en fonction des jours, de l'éclairage, de mon humeur.
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