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Sophie Blackall (Autre)Rosalind Elland-Goldsmith (Traducteur)
EAN : 9791023518818
320 pages
Seuil Jeunesse (03/02/2023)
4.32/5   14 notes
Résumé :
Une enfant possède un dangereux secret ayant le pouvoir de renverser un roi. Alors qu’une guerre sévit, une enfant mystérieuse et malade apparaît au monastère de l’Ordre des Chroniques du Chagrin. Elle est découverte par un moine bienveillant qui prend soin d’elle jusqu’à ce qu’elle guérisse. Pendant ce temps, il apprend son étrange secret, un secret mettant en danger tout le royaume. Cette jeune fille est recherchée par le roi et seul ce moine en connaît la raison.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
« Answelica était une chèvre dont les dents reflétaient les qualités d'âme – elles étaient solides, acérées et résolues ».
Dès la première ligne, nous étions ravis. Les fidèles lecteurs de ce blog savent que nous sommes des amis des bêtes ! Et ce personnage de chèvre obstiné et imprévisible dont les moines de l'ordre des Chroniques du Chagrin font régulièrement les frais avait tout pour pimenter l'intrigue. Heureusement que les braves frères craignent les représailles susceptibles de leur infliger le fantôme de la bête, il aurait été trop dommage qu'elle finisse en gigot : ça nous aurait privé d'une belle histoire. Celle de Beatryce, fillette amnésique qui apparaît un beau jour par le plus grand des mystères et qu'Answelica semble s'entêter à vouloir protéger. Qui est Beatryce et quelle est son histoire ? Pourquoi toutes sortes de gens s'intéressent-ils à ce point à elle et quels dangers court-elle ?

Kate DiCamillo mêle prophétie et univers de conte, à l'image des illustrations classiques et des enluminures de Sophie Blackall : un royaume, une forêt profonde, des moines, des soldats, le décor moyenâgeux est planté et l'aventure peut commencer. Nous avons adoré les touches d'humour irrésistibles qui agrémentent les péripéties surtout dans la première moitié du roman, la suite est plus sérieuse et c'est un peu dommage. le mystère qui entoure Beatryce et la traque dont elle fait l'objet placent le récit sous tension, mais ce sont aussi les très beaux personnages que sont Jack Dory ou le Frère Edik qui portent cette histoire. Les épreuves relevées jalonnent un parcours initiatique donnant à réfléchir à l'union qui fait la force, mais aussi aux pouvoirs émancipateurs des livres.

Une lecture à la fois douce et féministe, dont le charme moyenâgeux nous a pris de court.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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ERRATUM Une fois encore, l'étiquette "Jeune adulte" a été automatiquement ajouté à une oeuvre qui n'en est pas une. le Jeune Adulte réfère au lectorat 17-25 ans, ce qui n'est pas le lectorat du présent livre.

Incontournable Novembre 2021

Autrice à qui l'ont doit des romans jeunesse très appréciés, notamment "L'Odyssée Miraculeuse d'Édouard Toulaine" et "Les aventures de Flora et Ulysse", Kate DiCamillo nous propose cette fois une histoire qui a des allures de récit du moyen-âge, enluminures et illustrations incluses. Cette histoire est celle d'une jeune fille, au coeur d'une prophétie, qui a un don qu'aucunes femmes ou presque n'avaient à cette époque.


Le frère Érik possède l'âme sensible de ces hommes qui savent percevoir de manière innée la beauté du monde, mais également un esprit que ces semblables trouvent quelque peu fantasque, que n'aide en rien cet oeil "fou" qui regarde dans toutes les directions. C'est pourtant ce singulier personnage qui aura été aux origines de la prophétie . Une prophétie qui touchera cette même enfant trouvée, un matin, couchée près d'Angelica, chèvre de son état. L'animal, d'une exceptionnelle vivacité d'esprit, capable de catapulter n'importe qui dans les airs d'un simple coup de tête, prend l'enfant sous son aile à compter de ce jour. On eut dit qu'elle connaissait le futur grandiose dont Béatryce était le levier. Gardée, puis veillée par le frère Érik et Angelica, quelque part dans le royaume, un Roi envoi ses soldats chercher la fillette au coeur d'une prophétie qui devait mettre fin à son règne et "occasionner un grand bouleversement" du même coup. Amnésique, les cheveux rasés, Béatryce ressemble désormais à un jeune moine. Un constat d'autant plus pertinent qu'elle en a aussi les qualités: cette jeune fille sait lire et écrire. Impensable. Impossible. Et pourtant. La jeune fille est appelée à partir sur les routes, ne pouvant rester au monastère, les moines craignant les foudres du Roi. Elle y trouvera des alliés, à l'histoire aussi improbable qu'elle, et qui l'aideront à accomplir cette prophétie qui la concerne. Et quelque part en route, elle retrouvera aussi ses souvenirs, qu'elle aurait préféré gardés scellés.


Une fille qui sait lire et écrire, à cette époque, c'est plus que marginal, c'est condamnable. Il faut bien sur relativiser: seuls les moines et quelques rares nobles souvent royaux avaient des bases dans les deux domaines, la vaste majorité de la plèbe était donc analphabète. Époque se terminant par une Église radicale ayant une mainmise absolue sur le Savoir et préférant ses ouailles bien ignorantes, la fin du Moyen-Âge n'était donc pas la meilleure période pour les écrits et les lectures, davantage destinées à servir l'Église (L'éducation passait plus souvent par les fresques peintes, d'ailleurs) Alors imaginez une fille de 10 ans savoir faire les deux? C'est très peu probable et dans l'histoire, c'est effectivement en "enfant démoniaque" qu'elle est souvent présentée. Maintenant, la question est " pourquoi sait-elle lire et écrire?


Dans cette jolie histoire où se côtoie une douce poésie naturelle et des personnages lumineux, on suivra cette atypique jeune fille dans sa quête pour se retrouver et pour retrouver les siens. On aura parmi les protagonistes une chèvre aussi maligne qu'imprévisible, un moine peureux, mais d'une incroyable sensibilité, un jeune garçon rapide comme une flèche à la mémoire formidable et un homme des forêts qui a préféré une vie libre et minimaliste, ponctué d'une joie capable de le faire rire de tout.


À la fois une hymne au Savoir, à la beauté et la bonté du monde, le récit de Béatryce est aussi un roman qui sert des thèmes qu'on aimait déjà au Moyen-âge dans les récits de chevaliers: la bravoure, le triomphe de l'amour et la lumière du bien chasser la noirceur du Mal. C'est une histoire construite sur plusieurs petites histoires,celles des personnages , mais aussi de la fiction presque allégorique de la sirène. le récit me fait penser à une tapisserie de cette même époque: une multitudes de fils qui finissent par se rejoindre pour constituer le final.


Quand à la prophétie, elle rejoint un peu la même tangente que celle que j'ai vu dans le septième opus des Harry Potter: une prophétie n'a d'importance que celle qu'on lui accorde. Autrement dit, elle n'existe que parce qu'on veut lui donner une importance. Preuve en est que l'antagoniste de l'histoire s'en sert comme d'un outil. Et s'il avait plutôt choisi de l'ignorer cette prophétie, fort à parier que rien de tout cela ne serait arrivé.


J'attire aussi votre attention sur une curiosité: si nous sommes bien dans un univers lié à la chrétienté, n'empêche qu'on y retrouve l'idée de réincarnation, lié traditionnellement au bouddhisme. On retrouve en effet une abeille qui est décrite comme la réincarnation de Mamie Bisbi ( notez d'ailleurs le son du nom similaire à celui des ailes d'une abeille- "bz-bi") Enfin, à un certain niveau, une sorte de "magie" semble subtilement imprégner l'histoire, à commencer par cette chèvre anormalement sagace et costaude, mais qui ne relève pas du fantastique net et précis.


Le tout est léger, aéré. Les chapitres sont très courts et on a de nombreuses images au crayon de plomb, dans le style de l'époque ( mais avec des personnages beaucoup mieux travaillés que ceux de l'époque, assurément, les artistes du Moyen-Âge étant de piètres et naïfs dessinateurs, histoire de l'art à l'appuie).


J'ai beaucoup aimé les personnages, particulièrement le Frère Érik, avec sa façon de voir le meilleur autours de lui, malgré son côté anxieux. Béatryce pour sa part, est le personnage qui attire tout le monde à elle, comme un aimant. Elle a bien eu besoin du support des autres, mais au final, c'est qu'ils ont vu en elle tout le potentiel de faire bouger les choses en ce monde et de les instruire. Ce n'est donc pas juste un être fragile dépendant des autres, c'est une porteuse de Savoir et de renouveau. Elle de nature curieuse, elle veut comprendre les choses, en cela c'est une qualité singulière pour une fille de cette époque. Enfin, Angelica, cet animal improbable qu'on ne peut qu'aimer. J'aime l'idée que l'être vivant le plus instinctif, protecteur et bienveillant soit l'animal du groupe, qui voit clair dans le coeur des humains et ne trahit aucune peurs. Et puis, vous en voyez souvent des ânes dans les histoires?


C'est donc une petite pépite atypique et ensoleillée en ce mois gris de novembre que cette histoire où une jeune fille apporte avec ses mots et ses Lettres le Savoir et l'espoir, épaulés de comparses qui auront grandit à son contact. "La prophétie de Béatryce est une ode aux histoires, à la connaissance et à l'amour universel.


Pour un lectorat du second cycle primaire, ( 8-9 ans) en montant.
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Dans des chapitres courts et vifs, on suit plusieurs personnages dont les histoires s'entremêlent. Malgré leur passé lourd d'épreuves, ils restent lumineux et pleins d'humanité. Chacun possède une forte personnalité : Beatryce, qui sait écrire et inventer des histoires ; la chèvre Answelica, savoureusement indomptable, impulsive et hargneuse ; frère Edik, avec son oeil fou, scribe des Chroniques du chagrin dans un monastère ; Canoc, le roi déchu qui rigole de tout ; et Jack Dory, l'orphelin valeureux. Ils accompagnent Beatryce dans sa quête et la protègent des soldats à ses trousses.

Un très beau livre, pittoresque et rafraichissant, à l'écriture fluide, dont les dessins et les enluminures nous plongent agréablement dans un univers médiéval pour nous parler du pouvoir de l'écriture, des histoires, de la connaissance, d'amitié, et de plus loin, entre les lignes, de la noirceur de l'âme humaine et de la lumière qui brille en chacun. Une belle découverte.
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Nouveau livre lu pour le travail et j'ai beaucoup aimé ! C'est encore une fois un roman qui se passe au Moyen-Âge, mais cette fois c'est une histoire plus réaliste.
Même si ce n'est pas vraiment un conte, il en a quelques caractéristiques, notamment le fait qu'on n'ait ni temps ni lieu défini, et qu'il y ait une morale à la fin (chacun doit pouvoir décider de sa destinée, qui qu'il soit). Toutefois, il n'y a pas vraiment d'éléments merveilleux, sauf si l'on compte Answelica, la chèvre qui arrive à se faire comprendre. C'était mon personnage préféré, je l'adore, elle est méchante avec tout le monde mais protectrice avec ses amis, c'était extrêmement drôle à lire.
D'ailleurs, en parlant de personnages, voilà autre chose qui ne fait pas de ce livre un conte : ils sont très bien définis, chacun avec son nom, son caractère... Je me suis attachée à tous, j'avais hâte de connaître la fin de leur quête. Beatryce et son esprit résolu, Jack et son altruisme, Frère Edik et son hypersensibilité, Cannoc et sa sagesse.
J'ai beaucoup apprécié les illustrations de Sophie Blackall.
J'ai surtout aimé l'importance donnée aux histoires, à la lecture et à l'écriture. Alors que quasi personne dans le royaume ne sait lire et écrire, Beatryce, une FILLE, se réveille dans un monastère sans souvenirs mais avec la connaissance des lettres et un esprit prompt à inventer des histoires. Elle explique à Jack que, grâce à la connaissance des mots, "on peut épeler le monde [...], ce qui est, ce qui fut et ce qui pourrait être", et je trouve ça très beau &#xNaN
.
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Une chèvre têtue, une petite fille qui sait lire et écrire, un moine à l'oeil qui tourbillonne sans cesse, un garçon qui manie les armes avec aisance et un ancien roi, tels sont les singuliers personnages de ce joli conte qui se passe au Moyen-Âge.
Un matin, Frère Edyk découvre Beatryce entre les pattes d'Anwelica, chèvre têtue et hargneuse que personne n'ose approcher de trop près. La chèvre a sauvé la vie de la petite fille qui serait morte de froid. Frère Edyk passera ensuite des semaines à la soigner; à son réveil, la fillette ne se souvient de rien, à part de son nom. En découvrant qu'elle sait lire et écrire, "dans un monde où il existe une loi qui interdit aux filles et aux femmes de lire et d'écrire", Frère Edyk imagine que cette enfant pourrait être celle de la prophétie, celle "qui détrônera un roi".
En route vers son destin, Beatryce fera la rencontre d'un jeune garçon, Jack Dory et d'un ancien roi. Les histoires des différents protagonistes s'entremêlent jusqu'au dénouement final.
De très belles illustrations inspirées des enluminures émaillent le livre, dont l'ambiance n'est pas sans rappeler le Sanglier Blanc de Jeanne Bourin.
Un livre pour des enfants de 9-12 ans qui aiment lire.
#NetGalleyFrance
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critiques presse (1)
Ricochet
13 juin 2023
Roman d’aventures, roman historique, courte geste moyenâgeuse, La prophétie de Beatryce se lit avec humour et un suspense très adapté aux 9-11 ans. Par des biais plutôt subtils et multiples, il est question du pouvoir de l'écriture et du savoir, ainsi que de la force de l'amour.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Answelica était une chèvre dont les dents reflétaient les qualités d’âme – elles étaient solides, acérées et résolues.
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En ce jour, je pars à la recherche de la personne dont parle cette prophétie: Une enfant nommée Béatryce, une fillette qui sait lire et écrire, et qui m'a fait croire ( à moi et à une chèvre nommée Angelica) en l'amour, en la tendresse et en un bien suprême.
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Ils s'assirent donc, tous les quatre. Tous les cinq, en comptant la chèvre. Car, après tout, pourquoi ne pas la compter?
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Nous devrions tous, à la fin

être auprès des nôtres.

Nous devrions tous, à la fin

retrouver notre chemin.
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Le courage, c'est faire face au danger.
Le courage, c'est avancer.
Le courage, c'est aimer.
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