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L'idiot tome 1 sur 3
EAN : 9782330083342
529 pages
Actes Sud (30/08/2017)
4.22/5   74 notes
Résumé :
« Il y a lieu de croire que Rogojine éprouva cette brusque sensation d'épouvante ; venant s'ajouter à tant d'autres émotions, elle l'immobilisa sur place et sauva le prince du coup de couteau qui allait inévitablement s'abattre sur lui. Rogojine n'avait pas eu le temps de se rendre compte de l'attaque qui terrassait son adversaire. Mais, ayant vu celui-ci chanceler et tomber soudainement à la renverse dans l'escalier, la nuque portant contre une marche de pierre, i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce premier volume qui comprend deux livres par l'excellente traduction d'André Markowicz nous plonge dans les ténèbres et méandres psychologiques et labyrinthiques dont Dostoïevski reste le grand maître.
L'Idiot, c'est l'histoire du prince Mychkine, un homme atteint de crises d'épilepsie qu'on associait alors à un comportement idiot.
Après des années passées à se faire soigner en Suisse, il rentre dans son pays: la Russie.
Rapidement, cet homme qui paraît simple et innocent va recevoir les confidences d'une kyrielle de personnages, lui-même se retrouve au milieu d'une intrigue complexe qui va le rendre très riche.
Ce qui est fascinant dans ce roman, c'est l'incarnation du prince Mychkine, on pourrait l'associer au Christ réincarné. Alors que le monde qui l'entoure est assez vil et mauvais, son innocence et sa naïveté poussent à le faire apparaître comme le Sauveur du genre humain.
L' écriture est rapide, sans souffle réel et nous transporte aisément.
La plupart des personnages sont emportés dans des passions, notamment une passion amoureuse qui borde la folie.
Dostoïevski connaît l'âme humaine et sa noirceur et nous la décrit admirablement.
Si l'Idiot fait partie de la littérature russe classique, il reste marquant qu'on y trouve bien encore son compte à le lire aujourd'hui.


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Dostoïevski, dans l'art de nous transporter dans les voyages psychologiques les plus déséquilibrées de ses personnages, vient une fois de plus de nous servir un voyage du genre avec L'Idiot, en poussant le bouchon plus, il nous incite à nous questionner sur la nature réelle d'un idiot, est ce celui-là qui semble décalé de la réalité alors qu'elle peut bien paraître mensongère, est-ce celui là qui ne trouve pas son compte en pleine société ou est-ce celui-là qui ne sait pas mettre les barrières sur sa nature humaine, qui, elle-même, ne devient qu'une question philosophique...

Dans ce premier tome de L'Idiot, le prince Muichkine arrive à Petersbourg où chaque nouvelle rencontre le relie avec la précédente, ses dialogues avec des différents personnages nous surprennent, on s'accroche par l'humour qui s'y dégage à première vue, mais après on se rend compte qu'il y a aussi une particulière subtilité que même la parfaite idiotie du prince entraîne chacun à se confier entièrement à lui. Au cours d'une soirée chez Nastasie Philippovna, une jeune femme indépendante, très opposée au mariage, elle préfère beloter les hommes et conserver sa liberté, on apprend que notre cher idiot vient d'hériter d'une grosse fortune, la surprise est totale...

On se pose la question de savoir qui est finalement l'idiot tout en sachant de prime abord que c'est bien le prince Muichkine, mais quand on découvre une multitude de personnages qui apparaissent au fur et à mesure, on se rend compte que chacun porte son idiotie, et curieusement le prince, à qui la confidence n'a pas sa place, semble par moment devenir le maître du jeu...
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Publié entre 1868 et 1869, l'Idiot fait partie de ces classiques que l'on ne présente plus. Comme dans la plupart des romans russes, les premiers chapitres s'ouvrent sur une kyrielle de personnages aux noms difficilement distinguables pour le lecteur français : le Prince Mychkine, Parfione Rogojine y côtoient Nastassia Filippovna et la famille Epantchine (tchin tchin tchin !).

Une fois cette première difficulté passée, on s'attarde sur le Prince Mychkine, figure du benêt non accepté par la société et fréquemment terrassé par des crises d'épilepsie qui n'aident pas à convaincre ses récentes connaissances de son intelligence. Et cependant, quelle clairvoyance dans ses analyses psychologiques ! Incompréhensible pour la plupart, il se révèle néanmoins d'une extrême prévenance pour les deux autres fous du roman, l'éternelle damnée Nastassia et son soupirant Rogojine. Sa gentillesse et sa naïveté en font un objet d'admiration pour certains (la Princesse Epantchine), de moqueries (pour les filles de la Princesse précédente), mais surtout une sorte de vache à lait pour les intrigants et les profiteurs qui essaiment autour de lui : Lébédev, Gania, Keller, ou encore Hippolyte, tous aussi détestables les uns que les autres.

Une fois le décor posé, quelques grandes thématiques s'esquissent : celle du hasard et du destin, des rencontres fortuites dans un train aux choix de vie de Nastassia et d'Aglaïa, qui tente toute deux d'échapper à leur destin rectiligne de splendides jeunes femmes attirant tous les regards.
Le roman est également truffé de scènes et d'impressions prémonitoires quant à une menace qui se fait de plus en plus oppressante au fur et à mesure de la lecture :

L'Idiot fait également étalage de la vanité de ses personnages : seul le Prince en est totalement dépourvu, tandis qu'elle dicte les agissements de
Finalement, seul le Prince, et peut-être Rogojine, font véritablement preuve de sincérité et d'abandon total.

Les multiples intrigues qui parsèment le roman lui donne une temporalité particulière : Lébédev, Gania et Varvara tentent sans cesse de tirer parti de leur entourage, et Nastassia elle-même se mêle d'échanges de lettres et de manoeuvres secrètes.
Ce drôle de rythme est renforcé par une narration faisant la part belle aux dialogues de ses personnages qui exposent leurs opinions sur la religion et le catholicisme, sur la peine de mort...Au-delà des dialogues, les personnages se distinguent par de longs monologues et analepses qui prennent souvent des allures de confessions : Rogojine dans le train, le Prince sur sa vie en Suisse, les récits mensongers du Général, les vilénies de chacun à avouer lors de la soirée de Nastassia, ou encore l'article d'Hippolyte. le narrateur lui-même en vient à expliquer à son lecteur son choix de personnages, se justifiant par moment lors d'arrêts sur image avant que ne reprenne le récit.

Les sauts temporels sont également nombreux, et bienvenus vues les longueurs que comportent par moment le roman, qui selon moi laisse trop de place aux canailles, et dont les personnages sont peu attachants, trop extrêmes ou trop enfiévrés.

Et pourtant les rebondissements sont tels que la lecture révèle des scènes pleines d'éclats, des passages quasi-philosophiques et des réflexions diablement pertinentes, qui nous dévoilent sans pudeur et comme sait si bien le faire Dostoïevski la très tourmentée âme russe !
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Bon, j'avais un peu peur, je ne sais pas pourquoi, de lire ce monument de la littérature. Mais il m'a vite enlevé mes doutes. Qui est l'idiot ici ?
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Bon alors comment parler d'une oeuvre aussi puissante et aussi marquante que l'Idiot ? Jamais un roman ne m'avait autant bouleversé. Comme le prince, il m'est arrivé de nombreuses "crises" pendant cette lecture tellement les personnages me semblaient fous et la tournure de l'histoire digne d'un malade mental. J'ai crié, j'ai pleuré, j'ai ris sans retenu, j'ai été angoissé, lacéré, maltraité par ce livre tellement celui-ci a atteint le plus profond de mon coeur. Cette capacité à nous faire imaginer parfaitement une scène tel du théâtre est époustouflante. Dostoïevski m'en a fait voir d'absolument toutes les couleurs et qu'est-ce que ça fait du bien !!! c'est une tension entre des personnages qui monte encore et toujours plus haut, une tension qui nous fait suffoquer tellement elle devient insupportable. Quand elle atteint son paroxysme, elle explose tel une bombe nucléaire lors d'une scène à couper le souffle. On n'a pas le temps de s'en remettre que nous voilà déjà reparti... Un énorme classique qui mérite largement sa réputation! Ce livre est définitivement mon livre préféré!
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Non, en France on coupe la tête aux condamnés.
– Est-ce qu’ils crient ?
–Pensez-vous! C’est l’affaire d’un instant. On couche l’individu et un large couteau s’abat sur lui grâce à un mécanisme que l’on appelle guillotine. La tête rebondit en un clin d’œil. Mais le plus pénible, ce sont les préparatifs. Après la lecture de la sentence de mort, on procède à la toilette du condamné et on le ligote pour le hisser sur l’échafaud. C’est un moment affreux. La foule s’amasse autour du lieu d’exécution, les femmes elles-mêmes assistent à ce spectacle, bien que leur présence en cet endroit soit réprouvée là-bas...
– Ce n’est pas leur place.
– Bien sûr que non. Aller voir une pareille torture !
Le condamné que j’ai vu supplicier était un garçon intelligent, intrépide, vigoureux et dans la force de l’âge. C’était un nommé Legros. Eh bien ! croyez-moi si vous voulez, en montant à l’échafaud il était pâle comme un linge et il pleurait. Est-ce permis ? N’est-ce pas une horreur ? Qui voit-on pleurer d’épouvante ? Je ne croyais pas que l’épouvante pût arracher des larmes, je ne dis pas à un enfant mais à un homme qui jusque-là n’avait jamais pleuré, à un homme de quarante-cinq ans ! Que se passe-t-il à ce moment-là dans l’âme humaine et dans quelles affres ne la plonge-t-on pas ? Il y a là un outrage à l’âme, ni plus ni moins. Il a été dit: Tu ne tueras point. Et voici que l’on tue un homme parce qu’il a tué. Non, ce n’est pas admissible. Il y a bien un mois que j’ai assisté à cette scène et je l’ai sans cesse devant les yeux. J’en ai rêvé au moins cinq fois.
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Racontez-nous plutôt, prince, comment vous-même avez regardé là-bas la nature ?
– Cela vaudra mieux, ajouta Adélaïde. Le prince a appris à regarder à l’étranger.
– Je n’en sais rien ; je n’ai fait là-bas que rétablir ma santé. J’ignore si j’ai appris à regarder. D’ailleurs j’ai été presque tout le temps très heureux.
– Heureux ! s’exclama Aglaé. Vous avez appris l’art d’être heureux ? Alors comment pouvez-vous dire que vous n’avez pas appris celui de regarder ? Enseignez-nous-le.
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Tout le monde me considère aussi comme un idiot. Je ne sais pourquoi. J’ai été si malade, il est vrai, que cela m’a donné l’air d’un idiot. Mais suis-je un idiot, à présent que je comprends moi-même qu’on me tient pour un idiot ? Quand j’entre quelque part, je pense : oui, ils me prennent pour un idiot, mais je suis un homme sensé et ces gens-là ne s’en doutent pas...
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Il paraît que mon frère (Sémione Rogojine) a coupé, pendant la nuit, les galons d’or du poêle en brocart qui recouvrait la bière de notre père. Il a cru justifier sa vilaine action en déclarant que ces galons valaient un argent fou. Il n’en faudrait pas plus pour qu’il aille en Sibérie si j’ébruitais la chose, car c’est un vol sacrilège. Qu’en dis-tu, épouvantail à moineaux ? ajouta-t-il en se tournant vers le tchinovnik. Que dit la loi à ce sujet ? C’est bien un vol sacrilège ?
– Certes, oui, c’est un vol sacrilège, s’empressa d’acquiescer l’interpellé.
– Et cela mène son homme en Sibérie ?
– En Sibérie, en Sibérie ! Et sans barguigner
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Et avez-vous remarqué, prince, que, dans notre siècle, il n’y a plus que des aventuriers ? C’est particulièrement le cas de notre chère patrie russe. Je ne m’explique pas comment les choses en sont arrivées là. Il semblait que l’ordre établi fût solide, mais voyez un peu ce qui en est advenu. Tout le monde constate cet abaissement de la morale ; partout on le publie. On dénonce les scandales. Chacun, chez nous, se fait accusateur. Les parents sont les premiers à battre en retraite et à rougir de la morale d’antan.
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Quel est le plus impressionnant des romans russes ? Un roman-fleuve, une dinguerie sublime qui met en scène quatre frères qui sont surtout quatre fils, autour d'un père détesté et détestable ?
« Les frères Karamazov » , de Dostoïevski, c'est à lire en poche chez Actes Sud Babel.
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